Vendue dans 19 pays, la Val-Dieu est la seule "vraie" bière d’abbaye belge.
Cela peut paraître étonnant, mais la Val-Dieu est la seule bière d’abbaye belge à être effectivement brassée à 100% sur le site de l’abbaye. Une différence qui lui confère une certaine authenticité.
Le saviez-vous ? On pourrait, d’une certaine manière, considérer que la Val-Dieu est la seule "vraie" bière d’abbaye belge. La seule vraie car l’entièreté de la production est brassée à l’abbaye. Car on peut très bien se targuer de produire une bière d’abbaye… qui n’est pas produite dans une abbaye suite à un accord entre un brasseur et une abbaye telle la Leffe, dont l’abbaye se trouve à Dinant mais est produite à Louvain.
Et puis, il y a aussi toutes les abbayes qui ont une brasserie "à la maison", mais qui n’y réalisent qu’une petite partie de leur production. "C’est notamment le cas de Maredsous, où on vient d’ouvrir une unité de production. La grosse majorité de leurs bières est brassée ailleurs mais, au moins, ils ont quelque chose."
C’est en effet important de pouvoir se vanter de brasser à l’abbaye.Les gens font attention à ce qu’ils consomment. Ils accordent, et encore plus depuis le Covid, une grande importance à la provenance et à l’authenticité de ce qu’ils achètent. On l’aura compris, en matière de bières d’abbaye, la seule à être réellement authentique, c’est la Val-Dieu.
À noter que la Belgique compte aussi cinq bières trappistes – qui répondent à d’autres critères – qui sont également brassées dans des abbayes.
La Val-Dieu s’exporte bien
Bonne nouvelle, depuis l’inauguration de sa nouvelle brasserie (qui se trouve toujours sur le site de l’abbaye), en 2021, Val-Dieu peut encore diffuser davantage son authenticité puisque sa production annuelle a quasiment été doublée. ( de 15 000 hl à 27 500 hectolitres par an.)
Fatalement, cette augmentation de production permet à Val-Dieu de, petit à petit, conquérir de nouveaux marchés, même si les Belges restent les principaux acheteurs de la bière. ( environ 35% de la production sont exportés.
À l’heure actuelle, la Val-Dieu est vendue dans 19 pays différents, dont l’Italie, l’Espagne et les États-Unis, et pourrait encore partir à l’assaut d’autres marchés. La préférence est accordée au fait de consolider la position dans les pays dans lesquels la Val-Dieu vient d’arriver et donc de veiller à une croissance raisonnée.
Mais il n’est pas toujours aisé de s’installer dans un pays. Pour exemple, le Canada qui représente un très gros marché. Les contraintes sont tellement importantes, tant au niveau de l’emballage que des autorisations, qu’en finalité, ce marché n’est pas intéressant.
Comment fait-on, quand on débarque dans un nouveau pays, dans lequel personne n’a jamais entendu parler de Val-Dieu pour convaincre les consommateurs d’acheter la bière aubeloise ? Les bières sont d’abord proposées dans les cafés qui sont spécialisés dans les bonnes bières. Ensuite, souvent, les patrons des autres cafés décident d’imiter la concurrence en vendant la même bière. Et, ainsi, de fil en aiguille, elle est vendue dans les supermarchés. De sorte qu’on finit par retrouver de la Val-Dieu dans les frigos des Australiens. Une belle histoire pour cette "petite" bière belge, dont la production a repris il y a à peine 25 ans.
------------------------------------------------------
La brasserie du Val-Dieu, une affaire de famille chez les Pinckaers
La Val-Dieu, c’est une affaire de famille chez les Pinckaers. Sabine et Sarah, l’épouse et la fille d’Alain Pinckaers, sont également impliquées dans la société.
Si vous connaissez un peu Val-Dieu, vous savez probablement que la brasserie a été relancée en 1997 par Alain Pinckaers et Benoît Humblet, qui a depuis lors quitté l’aventure. Mais saviez-vous que l’épouse et la fille d’Alain Pinckaers font également partie de l’aventure Val-Dieu ?"Quand mon mari a repris la brasserie, on a installé le dépôt chez nous, à Henri-Chapelle, et j’ai directement commencé à travailler avec lui, se remémore Sabine Pinckaers.À ce moment-là, j’étais prof de gym mais comme je n’arrivais pas à cumuler mon métier et nos deux magasins(NDLR: ils vendaient également des produits laitiers),j’ai pris une pause carrière." Et comme les affaires ont plutôt bien marché, la pause carrière de Sabine s’est quelque peu prolongée."Je n’ai plus jamais donné cours."
Quant à sa fille, Sarah, avec le dépôt qui se trouvait à la maison, elle est tombée dedans quand elle était petite."J’ai toujours vu mes parents travailler. Ils étaient du genre à bosser de 6h du matin à 21 h. Et nous, on a toujours travaillé avec eux quand il fallait donner un coup de main ou même comme étudiants."
Du travail administratif, mais pas que
Le temps a passé et ça fait déjà quelques années que le dépôt ne se trouve plus chez les Pinckaers, mais Sabine et Sarah sont toujours impliquées dans la société. Elles sont d’ailleurs responsables du nouveau dépôt – où on embouteille également la bière – qui se trouve dans le zoning de Chaineux."Moi, je m’occupe plutôt des commandes, de la facturation et des relations avec les fournisseurs et les clients", avance Sabine. Quant à Sarah:"Je fais pas mal d’administratif. Je m’occupe un peu plus des accises et des exports".
Et si aujourd’hui, elles ne font plus tellement de travail manuel, ça n’a pas toujours été le cas."Aujourd’hui, on a un bon magasinier, donc je suis moins sur le clark, poursuit Sabine.Mais je dois encore de temps en temps préparer les commandes, les charger dans le camion, vérifier que tout est correct…" Tout ça, c’est du sport, mais, de toute façon,"rester assise à un bureau, ce n’est pas pour moi".
---------------------------------------------------
La brasserie du Val-Dieu expliquée en chiffres
– 8 : la brasserie du Val-Dieu propose huit bières différentes. La Blonde (6%), la Triple (9%), la brune (8%), la Grand Cru (10,5%), la Cuvée 800 (5,5%), sortie en 2016 à l’occasion des 800 ans de l’abbaye, la Noël (7%), la Fruitée (9%) et l’Excellence (12%), qui porte d’ailleurs bien son nom. "Elle a reçu le World beer awards dans la catégorie "bière aromatisée en fût de chêne"", avance Lionel Delbart, le Directeur commercial. Et pas n’importe quels fûts de chêne. "Ils ont contenu le vin produit par l’abbaye de Lérins, située dans le sud de la France, qui est notre"sœur"."
– 2 : outre ses bières, la brasserie du Val-Dieu propose deux autres boissons: le LièGin et la liqueur du Val-Dieu, réalisée à partir de la Grand Cru. Sans oublier les crackers, réalisés à partir de drèches, et fromages proposés par la brasserie.
– 1997 : les activités de la brasserie du Val-Dieu ont été relancées en 1997 par Alain Pinckaers et Benoît Humblet.
– 20 : la brasserie du Val-Dieu emploie une vingtaine de personnes. Cinq d’entre elles travaillent au dépôt de Chaineux (voir ci-contre).
– 1216 : l’abbaye Notre-Dame du Val-Dieu a été créée en 1216 par des moines venus du côté de Maastricht. Selon la légende, la vallée dans laquelle l’abbaye a été construite était si hostile que les locaux l’avaient surnommée la "vallée du diable". Quand les moines sont arrivés, ils l’ont renommée "la vallée de Dieu", d’où le nom de Val-Dieu.
( Extrait de L’Avenir-Verviers )