Palmarès des 14è "Magritte du Cinéma"

Le samedi 22 février se déroulait, à Ixelles, au « Centre culturel Flagey », la 14è « Cérémonie des Magritte du Cinéma », dont le principal lauréat, ayant remporté 10 « Magritte du Cinéma », est :
*** « La Nuit se traîne » (Michiel Blanchart/Belgique/2024/97’/film lauréat, en 2024, du « Prix André Cavens », décerné par l’ « UCC » {« Union de la Critique du Cinéma »} au meilleur film belge ; du « Prix du Jury », au « Festival international du Film », à Rome ; et du « Prix du Public », au « Festival international du Film du Film-Nouvelles Vagues », à Biaritz) :
« Magritte du meilleur Film »
« Magritte du meilleur premier Film »
« Magritte de la meilleure Réalisation », pour Michiel Blanchart
« Magritte du meilleur Scénario original ou Adaptation », pour Michiel Blanchart
« Magritte du meilleur Acteur dans un second Rôle », pour Jonas Bloquet
« Magritte des meilleurs Costumes », pour Isabel Van Renterghem
« Magritte des meilleurs Décors », pour Catherine Cosme
« Magritte de la meilleure Image », pour Sylvestre Vannoorenberghe
« Magritte du meilleur Montage », pour Matthieu Jamet-Louis
« Magritte du meilleur Son », pour David Gillain, Vincent Gregorio, Fabrice Grizard, Thibaud Rie, Joey Van Impe, David Vranken & Antoine Wattier
Synopsis : « Ce soir-là, Mady, étudiant le jour et serrurier la nuit, voit sa vie basculer quand il ouvre la mauvaise porte et devient accidentellement complice d’une affaire de grand banditisme. Au cœur d’une ville en pleine ébullition, Mady n’a qu’une nuit pour se tirer d’affaires et retrouver la trace de Claire, celle qui a trahi sa confiance. Le compte à rebours est lancé … »
Ensuite, nous trouvons un film ayant remporté 3 « Magritte du Cinéma » :
*** « Il pleut dans la Maison » (Paloma Sermon-Paï/2023/film lauréat, en 2023, du « Bayard d’Or du meilleur Film », & ex-eaquo, pour Mackenzy & Purdey Lombet, du « Prix de la meilleure Interprétation », au « Festival international du Film francophone », à Namur, &, en 2024, du « Prix du Jury French Touch », au « Festival de Cannes »)
« Magritte de la meilleure Actrice dans un second Rôle », pour Louise Manteau
« Magritte du meilleur Espoir féminin », pour Purdey Lombet
« Magritte du meilleur Espoir masculin », pour Makenzy Lombet
Autres "Magritte du Cinéma" attribués :
– « Magritte de la meilleure Actrice », pour Lubna Azabal, dans :
*** « Amal » (Jawad Rhalib/Belgique/2023/111’/film lauréat, en 2023, du « Prix du Public », au « Festival du film francophone d’Albi » & du « Prix de la meilleure Actrice », pour Lubna Azabal, au « Festival du Film Nuits noires », à Tallinn).
– « Magritte du meilleur Acteur », pour Arieh Worthalter, dans :
*** « Chiennes de Vie » (Xavier Seron/Belgique-France/2023/88′).
– « Magritte de la meilleure Musique originale », ex-aequo :
Charles de Ville & Nelly Tungang, pour :
*** « Sauvages » (Claude Barras/Suisse-France-Belgique/2024/85′)
Frédéric Vercheval, pour :
*** « Green Border » (Agnieszka Holland/Pologne-France-Rép. tchèque-Belgique/2023/152’/film lauréat, en 2023, du « Prix spécial du Jury », à la « Mostra de Venise », & du « Prix du Jury des Jeunes », au « Festival du Film et Forum international sur les Droits Humains », à Genève).
– « Magritte du meilleur Documentaire », pour :
*** « Les Miennes » (Samira El Mouzghibati/Belgique/2024/96′)
– « Magritte du meilleur Film flamand », pour :
*** « Julie zwijgt » (« Julie se tait »/Leonardo van Dijl/Belgique-Suède/2024/106’/film lauréat, en 2024, des « Prix de la Fondation Gan à la Distribution » & du « Prix SACD de la Semaine de la Critique », au « Festival de Cannes »).
– « Magritte du meilleur Film étranger en Coproduction » :
*** « La plus précieuse des Marchandises » (Michel Hazanavicius/France-Belgique/2024/81′).
– « Magritte du meilleur Court Métrage de Fiction », pour :
*** « Eldorado » (Mathieu Volpe/Belgique-Italie/2023/19′).
– « Magritte du meilleur Court Métrage documentaire », pour :
*** « Les vivant·es » (Inès Rabadán/Belgique/2023/27′).
– « Magritte du meilleur Court Métrage d’Animation », pour :
*** « En mille Pétales » (Louise Bongartz/Belgique/2023/10′).
– « Magritte d’Honneur », pour l’acteur-réalisateur français Gilles Lellouche.
Soulignons que cette 14è « Cérémonie des Magritte du Cinéma » a mis en exergue différentes questions politiques. Ainsi, en écho au discours de Déborah François, notons le propos de Arieh Worthalter, lauréat, pour la seconde année consécutive du « Magritte du meilleur Acteur », qui revint sur les mots prononcés, en janvier, par Georges-Louis Bouchez, président du « MR », qui avait remis en question l’utilité du « Ministère de la Culture » : « Je ne peux pas m’empêcher de sentir dans ces propos une telle aversion de l’autre, une telle misanthropie … On le connait tous, ce dégout de soi-même. Beaucoup de gens le traversent, et il y a un grand remède pour ça, qui reste la Culture. Faisons la vivre. On va se battre pour ça. »
En outre, il tint à reprendre une citation d’une femme de lettres, détentrice, en 1939, d’une « Maîtrise en Droit », Etty Hillesum (1914-1943), décédée au camp de concentration d’ Auschwitz, qui, deux ans avant sa déportation, écrivit : « Lorsqu’on a de l’aversion pour son prochain, il faut chercher ses racines dans le dégoût de soi-même. »
Si un groupe d’actrices, acteurs, réalisatrices, réalisateurs et autres professionnels du secteur tint, aussi, à s’exprimer sur la situation belge et mondiale, la Cérémonie avait débuté par le traditionnel discours de sa présidente , Deborah François, qui se termina par un émouvante pensée à cette formidable actrice belge, en lutte courageuse contre un cancer, Emilie Dequenne, sa « grande sœur du cinéma » (sic).
Auparavant, elle avait évoquant la puissance politique du cinéma : « Alors qu’on assiste à une polarisation des discours, l’espace de dialogues entre nous se réduit. Ceux qui parlent le plus fort sont ceux que l’on a tendance à entendre … Le cinéma belge n’est pas celui qui parle le plus fort, il n’est pas le plus clinquant, mais c’est celui qui dit des choses importantes, justes, qui touchent au cœur. Il n’a jamais cessé de nous révéler dans nos contradictions, dans nos combats, dans nos espoirs … Le cinéma est politique. Il ne peut se soustraire à la société dans laquelle il évolue … Merci aux artistes du 7è Art qui font résonner bien au-delà de ce petit pays les questions cruciales de cette époque. »
En réaction à certains de ces propos, tenus sur scène, les organisateurs ont diffusé un communiqué de presse : « L’ ‘Académie André Delvaux’ tient à rappeler son attachement profond à la liberté d’expression et au droit à la parole. Si l’ ‘Académie’ partage l’importance du dialogue et du débat dans notre société et qu’elle défend une culture ouverte, pluraliste et engagée, elle ne s’associe aucunement aux prises de position qui, bien que légitimes, ne reflètent que la sensibilité des personnes ou collectif qui les expriment. »
Assurément, cette 14è « Cérémonie des « Magritte du Cinéma », mieux animée que certaines précédentes éditions, a célébré, avec brio, la qualité du cinéma belge, qui, avec un thriller, tourné à l’ « Hollywoodienne », dans les rues de Bruxelles – « La Nuit se traîne » – prouve, plus que jamais, sa grande diversité.
Puissent les budgets de la Culture et de la « RTBF » ne pas subir une nouvelle diminution, afin d’assurer, en 2026, l’organisation de la 15è édition des « Magritte du Cinéma ».
Yves Calbert.