Cantons de l'Est Cérémonie d’ouverture officielle de la Vennbahn
La Vennbahn, avec ses 125 kilomètres l’une des plus longues pistes au monde aménagée sur un ancien tracé de chemin de fer, a été officiellement inaugurée à St.Vith. La cérémonie, organisée dans le centre de conférences «Triangel», a réuni à proximité immédiate de la piste cyclable quelque 150 invités politiques, partenaires du projet et représentants des médias.
Pour les cantons de l’Est et les régions voisines en Allemagne et au Luxembourg, la réalisation de cette piste cyclable avec un coût global d’environ 17,7 millions d’euros, constitue une étape clé en matière d‘infrastructure. Ceci a d’ailleurs été souligné par Isabelle Weykmans, ministre du Tourisme de la Communauté germanophone. Elle a cité la Vennbahn comme un exemple réussi de la coopération transfrontalière en Europe. «Lorsque l’exploitation touristique de la Vennbahn a pris fin en 2001, un nouveau projet a été mis sur pied. La Vennbahn a été conçue pour être l’épine dorsale du tourisme régional et élargit l’offre existante», a déclaré la ministre. La Communauté germanophone, la Région Wallonne et la commune de Waimes ont investi ensemble environ 5,8 millions d’euros dans ce projet Interreg.
Un symbole de paix et d’amitié
Helmut Etschenberg de la Région urbaine d’Aix-la-Chapelle a déclaré être fier de pouvoir présenter dorénavant un trajet reliant la ville impériale d’Aix-la-Chapelle à la ville européenne de Luxembourg. Il a souligné le rôle d’intermédiaire de la CG lors de la planification: «Sans elle, les plans seraient probablement encore au fond d’un tiroir». Pour Etschenberg, la Vennbahn est un symbole de paix et d’amitié. Les ministres de l’Infrastructure luxembourgeois Claude Wiseler et Marco Schank ont désigné la Vennbahn comme étant un maillon important qui complète le dense réseau de pistes cyclables sur d’anciennes lignes de chemin de fer dans la région. Le parcours RAVeL s’arrête à la gare de Troisvierges. A partir de là, une connexion ferroviaire rapide en direction de Luxembourg-Ville est possible.
Frédéric Razée a déclaré en tant que représentant du ministre wallon des Travaux publics que «les frontières qui séparaient autrefois les régions d’Europe, les relient aujourd’hui». Il a souligné que d’autres pistes cyclables transfrontalières allaient suivre. Ainsi, du côté allemand, les travaux pour la prolongation de la piste cyclable de la Vallée de la Kyll en direction de la frontière belge ont commencé, débutant à Jünkerath pour rejoindre la Vennbahn à hauteur de Waimes. Du côté belge, des plans visant l’agrandissement du tracé de la Vennbahn vers l’Allemagne sont déjà à un stade très avancé.
13 partenaires du projet
L’événement a débuté avec un film sur l’histoire mouvementée de la Vennbahn. En tant qu’hôte, Sandra De Taeye, Directrice de Agence du Tourisme de l'Est de la Belgique et représentante du GEIE «Marketing Eifel-Ardenne», a souligné les efforts couronnés de succès des 13 partenaires du projet répartis sur trois pays. Par la suite, elle a présenté le concept de commercialisation spécifique de la Vennbahn.
La cérémonie a été dignement clôturée par une interprétation contemporaine de la Compagnie Irene K. et une contribution musicale du pianiste Dave Michels. La concentration des forces de tous les partenaires concernés a été mise en exergue symboliquement au travers des drapeaux nationaux. La Vennbahn a donc été officiellement inaugurée. Dans le cadre de le l’événement «Le Beau Vélo de RAVeL», la population est invitée à participer aux festivités d’ouverture le 3 août à Butgenbach.
COUP D’ENVOI POUR LA VENNBAHN
Genèse d’un des plus beaux sentiers sur anciennes lignes de chemin de fer en Europe
Le Ravel Vennbahn offre sur une longueur de 125 km un grand panel de découvertes nature, de culture et d’histoire. C’est un élément primordial pour le développement de l’infrastructure touristique en région Ardenne-Eifel.
Le projet Interreg « Route de la Vennbahn » marque le lancement de la plus longue piste cyclable et pédestre ininterrompue transfrontalière d’Europe sur le tracé de l’ancienne voie ferrée. D’Aix-la-Chapelle, située en Rhénanie-Du-Nord-Westphalie, jusqu’au Grand-duché de Luxembourg en passant par les Cantons de l’Est à proximité de la Rhénanie-Palatinat, le tracé de la Vennbahn traverse trois différents pays sur une distance d’environ 125 km. Le tracé, qui doit son appellation à la zone naturelle exceptionnelle du « Hohes Venn/Hautes Fagnes » et qui a connu en tant que « Vennbahn » une histoire riche et variée, connaît donc un nouveau destin.
Réseau dense de pistes cyclables et de randonnées
La jonction de plusieurs tronçons et la connexion aux voies existantes ont clairement contribué à apporter une valeur ajoutée touristique à la région. Dès le départ, le projet consistait à créer dans la région un réseau complet et transfrontalier de chemins verts, au sein duquel la Vennbahn ressort comme axe Nord-Sud. Elle rejoint au Nord la route allemande D4 ainsi que la Grünroute à Aix-la-Chapelle. La liaison de la gare d’Eupen à la Vennbahn ainsi que la connexion à la ligne 38 à hauteur de la commune de Raeren font l’objet d’une signalisation très claire.
La piste cyclable des rives de la Rur (Ruruferradweg) rencontre la Vennbahn à hauteur de la ville de Monschau. La commune de Waimes se situe sur la Vennbahn au croisement de l’axe Est-Ouest entre l’Allemagne et la Wallonie. La voie cyclable Eifel-Ardennes relie au sud de l’Eifel les villes jumelées St. Vith et Prüm et suit le tracé de la Vennbahn jusqu’à hauteur de Steinebrück. Plus au sud, le tracé longe la vallée de l’Our jusqu’à Trois Vierge au Grand Duché du Luxembourg L’itinéraire offre la possibilité de poursuivre la route jusqu’à la ville de Luxembourg via une courte liaison ferroviaire.
C’est ainsi que les visiteurs bénéficient au sein de la plus grande zone naturelle protégée d’Europe centrale d’un large réseau ramifié de pistes cyclables et pédestres, accessible à tous.
Concept touristique intégré
La Vennbahn fait donc figure de projet phare pour la région. En effet, elle a été conçue comme projet touristique intégré avec le développement d’un « marketing » propre à la Vennbahn, qui s’étend à
travers toute la communication et se retrouve également dans les panneaux d’orientation et la signalétique touristique.
Lors du développement touristique du projet, l’attention a été clairement portée sur la préservation de l’ancrage géographique et historique des pistes. C’est ainsi que le tracé offre sur toute sa longueur des histoires sur le cadre naturel, le charme particulier de la zone frontalière et l’ancienne voie de chemin de fer. Ces histoires sont reprises dans la démarche marketing via ce que l’on appelle le « storytelling », procurant à la Vennbahn un caractère unique et clairement identifiable par rapport aux autres anciennes voies ferrées. Les histoires sont inspirées d’illustrations de bandes dessinées connues en Belgique et propres à la Vennbahn.
Creuset de cultures
La Vennbahn traverse une région naturelle, dans laquelle se succèdent les paysages et les décors naturels les plus variés. A proximité de la forêt, des prés et des paysages de haie, sur le sommet de la zone de tourbières unique du parc naturel « Hohes Venn-Eifel », on trouve un gigantesque réservoir d’eau, dont les cours ont façonné la région avec de nombreuses vallées et alimentent de nombreux barrages.
Le français et l’allemand se rencontrent sur la Vennbahn aussi vite qu’ils semblent de nouveau se séparer peu après. Le charme particulier de la zone frontalière dans sa forme originale, qui permet de jeter un regard précis derrière les coulisses.
Contexte historique
La riche histoire de la Vennbahn a démarré à la fin du 19ème siècle dans la Prusse d’alors. Sous l’empereur Guillaume Ier, une ligne de chemin de fer, reliant Aix-la-Chapelle à Prüm (Eifel) en passant par Montjoie et Saint Vith, fût construite puis, avec l’approbation du gouvernement luxembourgeois, étendue peu après jusqu’à Ulflingen, aujourd’hui également appelée Troisvierges. La nouvelle ligne ferroviaire devait relier les territoires industriels du Luxembourg et de la Lorraine occupée aux mines de charbon de la région d’Aix-la-Chapelle ; elle fût utilisée à l’époque de la première guerre mondiale comme voie de liaison importante.
Après la première guerre mondiale, les frontières entre l’Allemagne et la Belgique furent redéfinies par le Traité de Versailles ; c’est ainsi que la Vennbahn fut placée sous administration belge à partir de Raeren. Pendant la seconde guerre mondiale, ce territoire ainsi que sa population changèrent de nouveau de nationalité et la Vennbahn ainsi que ses lignes annexes furent placées sous l’autorité de la compagnie ferroviaire Deutsche Reichsbahn.
Après la seconde guerre mondiale, les Cantons de l’Est, situés autour d’Eupen, de Malmedy et de St Vith, retournèrent à la Belgique. La Vennbahn a souffert de ces changements de situation. En outre, le transport de marchandises s’est progressivement déplacé vers la route. En tant que dernière gare, l’exploitation de la gare frontalière de Raeren fût interrompue. Aujourd’hui, de vieilles locomotives y sont encore remises en état par une entreprise privée. Finalement, l’exploitation touristique de la Vennbahn a également cessé en 2001.
Le déclin du transport ferroviaire a simultanément marqué l’émergence d’une nouvelle idée euro¬péenne : La Vennbahn, comme élément de liaison des régions frontalières.
Partenaires et co-financement
L’attrait des fonds Interreg a certainement contribué à réunir 13 partenaires pour le cofinancement du projet, à savoir le Land de Rhénanie-Du-Nord-Westphalie et la Städteregion d’Aix-la-Chapelle, la Ville d’Aix-la-Chapelle, les Communes de Simmerath, Roetgen et Montjoie ainsi que les communes associées de Prüm, les Ministères de l’infrastructure de la Région wallonne de Belgique et du Grand duché de Luxembourg, la commune luxembourgeoise de Troisvierges, la commune belge de Waimes, la Communauté germanophone de Belgique et enfin le groupement européen d’intérêt économique « Eifel-Ardennes Marketing ».
L’objectif est d’établir la Vennbahn comme la colonne vertébrale du tourisme régional et de rattacher à ce tracé les nombreux prestataires de services touristiques existants. Facteur économique important, le tourisme impacte de nombreux secteurs économiques de la région : le développement et la promotion de la Vennbahn contribuent dès lors à la croissance économique de toute la région.
Quelques chiffres
Le coût global des deux projets Interreg s’élève à environ 14.705.950 € (14,7 millions €)
• L’Union européenne participe avec les fonds Interreg IV-A au programme Eurégion Meuse et Grande Région à hauteur de 3.972.250 € ;
• La Région wallonne, la Communauté germanophone de Belgique et la commune de Waimes prennent en charge 5.867.825 € ;
• La participation des partenaires allemands de NRW, de la Städteregion d’Aix-la-Chapelle, de la ville d’Aix-la-Chapelle, de la ville de Montjoie, de la commune de Roetgen, de la commune de Simmerath et des communes associées de Prüm s’élève à 3.214.125 € ;
• Le ministère luxembourgeois de l’infrastructure et la commune de Troisvierges gèrent quelques 1.465.000 € ;
• Le groupement européen d’intérêt économique « Eifel-Ardennes Marketing » dispose d’un budget de 186.750 € ;
Il va de soi qu’un projet capable de réunir les gens comme celui de la Vennbahn ne peut que voir le jour, dès lors que l’ensemble des partenaires gèrent en commun le développement de l’infrastructure et prennent en charge le marketing touristique ; pour le financement du projet, le soutien du programme d’aide Interreg IV-A et l’épuisement des possibilités de financement régionales sont indispensables.
La Vennbahn – exemplaire en Europe
Le projet « Route de la Vennbahn » est un exemple positif de coopération réussie au-delà des frontières et des régions. Le projet s’est déjà révélé utile pour le développement de la région frontalière, tandis que les expé¬riences communes peuvent être transposées à d’autres domaines : la coopération transrégionale pour le bien de tous. Le projet européen « Route de la Vennbahn » est d’ores-et-déjà adopté par les habitants de la région et par les visiteurs qui viennent de près ou de loin et doit répondre à des attentes importantes pour le tourisme.
La Vennbahn : un exemple à suivre pour l’Europe où, grâce à une voie verte, les frontières ont été effacées et les gens se retrouvent. Accessible aux marcheurs/randonneurs, cyclistes, inliners, skateurs, personnes à mobilité réduite, aux gens du pays comme aux visiteurs étrangers. La Vennbahn : l’Europe VIVANTE.
Autres infos sur la Vennbahn sur www.vennbahn.eu