"Johnny Hallyday - L'Exposition", à "Brussels Expo", jusqu'au 15 Juin

écrit par YvesCalbert
le 26/12/2022

"Qu'on me donne la haine pour que j'aime l'amour, la solitude aussi, pour que j'aime les gens" ("L'Envie"/Johnny Hallyday/1986).

« Je ne peux parler que de ce que je connais. Quand je dis parler, c’est chanter », expliquait-il, en 1998, à Daniel Rondeau, journaliste au "Monde" .  

« Petit, tu soignes ton une villa entrée et ta sortie de scène et, entre les deux, tu te démerdes », lui dit Maurice Chevalier, alors qu'à ses débuts sur scène, il lui rendait visite dans la résidence de ce dernier, à Marnes-la-Coquette,  une villa qui allait devenir celle de Johnny et Laeticia Hallyday.

Avant Paris, en 2024, "Johnny Hallyday - L'Exposition" nous attend - jusqu'au jeudi 15 juin 2023, date anniversaire de sa naissance - au "Palais 2" de "Brussels Expo", sur près de 3.000 m2, ce parcours, en 12 thèmes, nous permettant de découvrir pas moins de 50 de ses costumes de scène, 60 de ses guitares, des centaines d'objets d’objets intimes, ainsi que de fidèles reconstitutions de sa chambre parisienne, d'un studio d' "Europe N° 1" et, surtout, du bureau de sa villa, à Marnes-la-Coquette, là même où il décéda, le 05 décembre 2017, à l'âge de 74 ans.

Munis de nos audios-guides, inclus dans le prix d'entrée, écoutant la voix de Jean Reno, parfois même de Johnny lui-même, nous entamons notre visite, par la vision de séquences filmées du chanteur, histoire de nous mettre l'eau à la bouche.

Notons, au passage, le propos de l'acteur français, d'origine espagnole, Jean Reno (°Casablanca/1948) : « J’étais heureux quand il était là. J’étais heureux quand il parlait, quand il se taisait, quand il chantait. J’étais heureux quand il était là. »

Arrivés dans l'espace principal, nous abordons le thème de la "Rue", avec une reproduction proche de l'identique de la chambre à coucher qu'il habitat à Paris, à ses débuts, avec une fenêtre ouverte donnant sur une photographie, échelle 1/1, de ce qu'il voyait de sa chambre, elle-même garnie d'objets représentatifs de l'époque, tels un tourne-disques, des pochettes de vinyles d'Elvis Presley (1935-1977), qu'il admirait, et autres.

Certes Johnny Hallyday, né Jean-Philippe Smet, le 15 juin 1943, n'est pas né dans la rue, comme il le chantait, mais il souffrait du peu d'intérêt que son père, Léon Smet (1908--1989), lui portait, ainsi chanta-t'il, en 1974 "À propos de mon Père" :

« Mon père a fait de moi un déraciné. Une déchirure qui me marquera à vie. Ma seule consolation : si j'avais eu un papa comme presque tout le monde, je n'aurais jamais rencontré Lee, le cow-boy de mon cœur, [...], et je ne serais jamais devenu Johnny Hallyday. »

Ou encore, dès 1969, "Je suis né dans la Rue" :

"Je m'appelle Jean-Philippe Smet. Je suis né à Paris. Vous me connaissez mieux. Sous le nom de Johnny. Un soir de juin en 1943. Je suis né dans la rue. Par une nuit d'orage."

A quelques mètres de là, une reproduction d'un studio de la radio "Europe N°1", en plein enregistrement de la mythique émission "Salut les Copains", de Daniel Filipacchi (°Paris/1928) et Frank Ténot (1925-2004).

Nous retrouvons d'ailleurs des exemplaires du magazine papier "Salut les Copains", en traversant le thème "Vedette", revenant, notamment sur ses débuts à l' "Olympia". D'autres magazines nous sont présentés, tels un mensuel belge, "Chansons pour Tous", qui, par abonnement, était vendu jusqu'au Québec et au Japon.

Gravissant quelques marches, nous arrivons au thème du "Cinéma", avec sa machine à pop corn, la reconstitution de sa collection de DVD, des affiches, la liste des 40 films dans lesquels il fut acteur (de "Les Diaboliques", d'Henri-Georges Clouzot, en 1955, à "Chacun sa Vie", e Claude Lelouch, en 2017), et des extraits en vidéos, une petite salle, telle que celle qu'il possédait à Marnes-la-Coquette, ayant été reconstituée. A l'écran, le réalisateur français Claude Lelouch (°Paris/1937/lauréat, en 1966-1967, de deux "Oscars", d'un "Golden Globe" et d'une "Palme d'Or" cannoise, pour "Un Homme et une Femme"), évoque son ami Johnny, qui, avant de devenir chanteur, voulait être acteur de cinéma ... Et pour Claude Lelouch, Johnny Hallyday fut un tout grand acteur.

Son service militaire obligatoire n'est pas oublié, l'une de ses tenues militaires étant exposée, des photos nous le montrant sur scène, en uniforme de l'armée française.

Plus loin, nous découvrons le thème de l' "Amérique", quelques-uns de ses blousons, casques de motard, chapeaux, bottes, foulards, ... étant exposés à quelques mètres de trois motos "Harley Davidson" et d'une voiture "Cobra", arrivées au sein de l'exposition, moins de trois heures avant l'ouverture officielle, le lundi 19 décembre.

Sur un écran moyen, un court-métrage retrace ses séjours aux Etats-Unis, avec ses concerts dans de petites salles, et ses sorties, aves ses amis "bikers", notamment sur la célèbre "Route 66".

Dans une galerie latérale, bénéficiant d'une scénographie particulière, notre attention est attirée par ses bagues, bracelets, pendentifs, ..., en argent et/ou or, parfois avec des diamants, du jade, ..., un pendentif en forme de croix, avec un guitariste au lieu du Christ, étant mis à l'honneur, sachant qu'il le portait à son coup lorsqu'il rendit son dernier souffle.

Les trophées des "Victoires de la Musique" qu'il remporta sont exposés, sans oublier, de même qu'au sein d'un couloir tout en miroirs, les 82 "Unes" que "Paris-Match" lui accorda.

"A chaque fois que Johnny faisait la 'Une" de 'Match', c'était la meilleure vente de l'année", nous confia Benoît Remiche, fondateur, en 1998, de "Tempora", agence bruxelloise spécialisée dans la gestion d'expositions, à qui l'on doit les scénographies, à Bruxelles, de l' "Expo Pompeii-The immortal City", "Le Petit Prince parmi les Hommes" ou encore "Hyper Réalisme-Ceci n'est pas mon Corps", cette expo ayant été présentée à Bilbao, Lyon, Rotterdam et Liège, où "La Boverie" accueilla, également d'autres expos signées "Tempora", comme "Picasso, Matisse, Braque, Léger, ..." et "Warhol, The American Dream Factory", l'exposition "Le Monde de Steve Mc Curry", ayant été présentée à Paris, après Antwepen et Bruxelles.

Mais venons-en à l'essentiel de "Johnny Hallyday-L'Exposition", un espace circulaire, sis au centre de l'expo, nous attendant, avec, à l'intérieur, une projection, à 360°, d'images exceptionnelles de plusieurs de ses tours de chants, la bande son étant de haute qualité, cinq chansons évoquant l'amour étant interprétées. Pour peu, nous aurions l'impression d'être présents lors de l'un de ses concerts.

A l'extérieur de cet espace circulaire, 31 costumes de scènes nous sont présentés, créés par Chanel SAS, Christian Dior, Jean-Paul Gaultier, la maison Gucci, Karl Lagerveld, ...

Ce fut l'occasion pour Violaine Van Stratum, responsable des costumes de Johnny, de nous confier : "Aucun mannequin ne correspondant à la morphologie particulière de ce chanteur aux longues jambes et au bassin particulièrement étroit, il fallu sculpter chaque mannequin, avec du tissu, notamment, afin de rendre les silhouettes plus souples, en fonction des tenues de Johnny au fil des ans."

Après avoir découvert l'impressionnante collection de ses couteaux des plus divers et un ancien juke-box "Wurlitzer" , nous longeons une reproduction photographique des jardins de Marnes-la-Coquette, lisant cette phrase de Johnny : "La route est belle, mourir c'est continuer là-haut. Je dois le faire la tête haute."

"Papa, tu me manques tellement, tellement. Je voulais te remercier pour tout ce que tu as fait pour moi. Je n'oublierai jamais nos moments qu'on a passé ensemble. Je porte un collier de toi, comme ça je t'ai près de mon coeur, tout le temp ... Tu es toujours dans mon coeur, mon papa d'amour. Je t'aime passionnément, à la folie", signé Jade, sa lettre étant exposée dans l'avant dernière salle, à proximité de la Légion d'Honneur, qui lui fut remise, en 1997, par Jacques Chirac (1932-2019).

Entre la phrase de Johnny et la légion d'honneur, nous découvrons, reproduit à l'identique, le bureau de Johnny. Lors de la visite de presse du lundi 19 décembre, Maroussia Mikolajczak, qui, employée belge de "Tempora", depuis 22 ans, nous confia : "Nous avions envoyé, à Marnes-la-Coquette, un photographe, afin qu'il fixe par l'image ce bureau, tel qu'il était, après le départ de Johnny. M'étant rendue sur place, j'ai emballé précieusement, durant deux jours, tous les objets, qui furent ensuite replacés ici, durant deux autres jours, exactement comme ils l'étaient, grâce à la consultation des photographies prises à Marnes-la-Coquette."

Viens le 12è chapitre, avec, sur un grand écran, un retour, en noir-et-blanc, sur l'immense hommage populaire, qui fut rendu à Johnny, à Paris, le 09 décembre 2017, plus de 700 motards étant présents, des images, en couleurs, venant ensuite, prises, le 11 décembre 2017, lors de son inhumation, dans le cimetière de Lorient, sur l'île antillaise de Saint-Barthélemy.

A noter que, durant la "preview de presse", "Tintin", surnom donné au tatoueur de Johnny, était présent, reproduisant, d'après photo, le visage du chanteur sur l'un des bras d'un "fan".

Soulignons que Johnny, en 57 ans de carrière, aurait donné 3.253 concerts, obtenant 40 disques d'or, 22 de platine et 5 de diamant, ayant enregistré 82 albums, 53 en studios (dont un en espagnol et un autre en italien), 29 en public, ainsi que 170 singles, le public de ses spectacles étant estimé à plus de 28 millions de spectateurs, son dernier concert en Belgique ayant été donné le 11 juin 2017, à moins de 500 m de la présente exposition, au "Palais 12", au sein des "Vielles Canailles", aux côtés de Jacques Dutronc (°Paris/1943) et d'Eddy Mitchell (°Paris/1942).

Sortant du parcours - créé en forme de guitare -, en traversant un rideau reproduisant le visage expressif de Johnny, nous nous trouvons face à cette phrase de Johnny :"Merci 'avoir été là. Je vous aime de tout mon coeur", puis la boutique de souvenirs, qui attend les "fans", avec cartes postales, bouteilles de champagne, livres, "Monopoly" (80€), mugs, têtes de Johnny en métal (110€), ..., sans oublier, bien sûr, CD et vinyles.

Arrivée en voiture, au milieu de"bikers et de leurs "Harley Davidson", le lundi 19 décembre, vers 15h, Laetitia Smet, dite Latitia Hallyday (née Laeticia Boudou/Béziers/1975), co-productrice de l'exposition, rencontra les journalistes belges et français, aux côtés de Benoît Remiche, le co-producteur belge de l'expo, Jean-Claude Camus, producteur de Johnny, dès 1975, ainsi que de l'échevine de la Culture, du Tourisme et des Grands Evénements, Delphine Houba.

Emotion, au moment d'introduire la conférence de presse, Johnny apparaît sur l'écran, avec ses mots : "A tous les Bruxellois, à tous les Belges", interprétant la célèbre chanson de Jacques Brel (1929-1978), "Quand on n'a que l'Amour" (1956), qu'il avait chanté une première fois, en 2012, au "Palais omnisports de Paris-Bercy". Ensuite, l'échevine bruxelloise introduisit Laetitia, particulièrement  souriante, qui prit longuement la parole : "Il n'y a pas d'homme, depuis Victor Hugo, qui rassemble autant les foules ... J'avais ce projet en tête depuis le départ de Johnny, mais c'est ma rencontre avec Benoît Remiche, qui permit l'organisation de la présente exposition. J'étais une femme amoureuse qui voulait rendre son mari fier d'elle. Ca m'a beaucoup occupée. Au début, c'était un jeu de rassembler ce qu'il avait éparpillé et de racheter certains costumes avec l'aide d'une fan, Mado."

"A Marnes-la-Coquette, au premier étage, nous avions prévu d'installer une salle de jeux pour nos filles et, à la place, nous avons créé un petit musée, que Johnny se faisait une joie de faire visiter à tos ses amis de passage."

"Johnny est une icône, une légende. Il est éternel. Quand on ne sera plus là, lui, il sera toujours présent. Depuis son départ, mon travail c'est de continuer à le faire vivre et à transmettre. Il reste l'idole des jeunes et il le sera toujours."

"Il me revient de remettre la musique en avant, car, depuis son départ, on a beaucoup parlé de choses, mais sa musique n'était plus assez mise en avant. J'ai un besoin viscéral de la remettre au premier plan. Idem pour son histoire et et sa carrière, expliquant comment il est devenu Johnny Hallyday."

Répondant à la question d'un journaliste sur le coût, Benoît Remiche répondit : "Le tout compris, 8,5 millions d'Euros pour 2 ans de travail, plus 2 millions d'Euros par montage, pour Bruxelles, en 2023, et une même somme, pour Paris, en 2024."

Laissons le mot de la fin à Jean-Claude Camus : "S'il y en a un là-haut qui voit ça, il doit être fier de ca qu'à accompli Laetitia. C'est son idée et son travail. C'est digne des spectacles qu'il a donnés toute sa vie. Johnny sera toujours là, sa mémoire est bien entretenue."

Ouverture (dernières entrées à 17h) : jusqu'au jeudi 15 juin 2023, tous les jours, de 10h à 18h30. Prix d'Entrée (audio guide inclus, avec les voix de Jean Reno et Johnny Hallyday) : 22€50 (15€, de 19 à 25 ans / 12€, de 6 à 18 ans / 0€, pour les moins e 6 ans / 60€, pour 2 adultes & 2 jeunes de moins de 18 ans). Contacts : info@johnnyhallydaylexposition.com & 02/549.60.49. Site web (avec réservations, selon créneaux horaires) : https://www.johnnyhallydaylexposition.com/.

Yves Calbert.

 

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