Bernistap: Le souterrain ésotérique

écrit par ReneDislaire
le 07/08/2012
Une plume Ballon

Un livre écrit à la plume Ballon
Le tunnel de l’espérance – Le souterrain ésotérique
Autrement dit les travaux du canal de Bernistap (voir article en lien).
Ce livre que vient de consacrer Pierre Vanhemelen à la toquade hollandaise des années 1820, hâtez-vous de le lire.
Cet auteur sera le dernier à écrire à la plume Ballon. Nous entendons par là que son style sent bon la phraséologie d’il y a une centaine d’années. Avec un vocabulaire exquis.
Une plume Ballon trempée dans le picrate, pour opposer « la bourgeoisie décadente aux relents nauséabonds et à l’appétit féroce » à la classe ouvrière vagissante.

Figures de style
Le lieu-dit « ruisseaux des vaches » à Buret se mue en torrents de figures de style insolites, innovantes, osées, perturbatrices voire choquantes, tantôt apaisantes comme les clichés sépia des souvenirs mortuaires distribués jusque dans les années 1950.
Emphases, hyperboles, oxymores, personnifications, réifications. Métonymies, allégories, périphrases et circonlocutions…

Morceaux choisis
... sur les hommes à la peine

Les ingénieurs, du haut de la butte, jettent leurs décisions comme leurs paroles sur la masse laborieuse.
Le chenal se creuse sous l’ardeur de la classe ouvrière. La taupinière humaine gratte le schiste nuit et jour.
L’avenir gonfle les poitrines.
La poussière (…) respire la transpiration des bêtes humaines, comme la terre aspire leurs gouttes de sueur.

... sur les nuits
(note : ces phrases se lisent dans le livre à des dizaines de pages d’intervalle)
La nuit s’engouffre lentement dans les chaumières où le maigre repas tend ses bras à l’œil fatigué qui s’endort.
La nuit noire au dehors pénètre la sombre pièce et le cœur de l’homme méditatif.
Le hibou déclare son ignorance. Le souffleur de la nuit égrène les perles de l’interrogation.
Ces ignares, immolés sous un torrent de boue qui les a submergés, étendent leurs paillasses comme leur sacrifices sur les planchers de ces baraques inhumaines où la fatigue les cloue au sol.
Un des baraquements est plein comme un œuf, c’est à peine si ceux qui l’occupent peuvent faire un pet.
Viendra la nuit sonore, ronflements musicaux, de la troupe sous le chapiteau du cirque de son existence où les applaudissements de la classe bourgeoise restent muets.

... sur le château de Tavigny, QG de la Société du Luxembourg
Le vent (…)sursaute avec allégresse(…), rit au creux des gorges profondes.
L’eau chaude circule parmi les différents couloirs. C’est la toilette des coqs gras.
La blancheur de ses cheveux est le miroir de sa vie.
(…) le superficiel de cette bourgeoisie décadente aux relents nauséabonds et à l’appétit féroce.
Le château frémit de peur.

Des termes idoines
Un mastroquet (patron de petit débit de boissons), s’étant arrêté près du chantier, vend son vin à tout preneur ayant les moyens.
(…) la progéniture des hyponomeutes
(petit papillons)
(…) le ruisseau qui circule sur les roches podolithes (pierres usées par les pieds) et qui sert de gué entre le château et le sol glèbe.
Plus tous les termes techniques en usage dans les vieux métiers d’autrefois.

Cet article se veut une une approche stylistique du roman dont la critique peur être atteinte par le lien suivant: « Le Tunnel de l’espérance, le souterrain ésotérique » : roman historique ? roman social ?

René Dislaire

Houffalize à l'époque des tanneries: des colonies de rhinocéros

« Le Tunnel de l’espérance, le souterrain ésotérique » : le style, et anthologie de figures de rhétorique

Promenade-découverte du Canal de Bernistap avec Jean-Marie Hampert

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