Retour sur la 69è « BRAFA », vue par Fabien Sebo
Après deux journées de « preview », sur invitations, le dimanche 28 janvier quelques 9.000 visiteurs on été accueillis au sein de la 69è « BRAFA » (« BRussels Art FAir »), organisée dans les palais 3 & 4 de « Brussels Expo ».
Sur une superficie de 21.000 m2, plus de 10.000 oeuvres nous y sont proposées, jusqu’au dimanche 04 février, par 132 galeries de 14 pays, la présentation étant rehaussée par un décor délicat, empreint de touches surréalistes rendant hommage à l’invitée d’honneur, la « Fondation Paul Delvaux » (stand N° 136) enchantant les collectionneurs, aussi bien que les simples visiteurs.
Notons que Paul Delvaux (1897-1994 ) a toujours été prudent sur son appartenance au « surréalisme », n’ayant pas adhéré à l’engagement surréaliste dans sa dimension collective, qui fut celle des surréalistes belges, le poète français André Breton (1896-1966) ayant déclaré : « Paul Delvaux a fait de l’univers, l’empire d’une femme, toujours la même, qui règne sur les grands faubourgs du cœur ».
Si l’artiste belge - apprécié par un autre poète français, Paul Elouard (Eugène Grindel/1895-1952) – occupe une place atypique, c’est aussi dû à son univers, vraisemblablement plus proche d’une forme de « sur-réalité » que du « surréalisme » à proprement parlé.
Dans l’espace réservé à la « Fondation Roi Baudouin » (N° 137), une ultime « BRAFA Art Talk » (conférence de la « BRAFA ») est programmée le dimanche 04 janvier, à 16h (accès gratuit, mais nombre limité de places) :
** « L’Intelligence artificielle et l’Art : à la Croisée des Chemins » (en français), par Amid Faljaoui, directeur de « Trends-Tendances » & chroniqueur économique à la « RTBF », en dialogue avec Laurent Alexandre, auteur, docteur en médecine & chirurgien, Guy van Wassenhove, conservateur du « Fonds Baillet Latour », Jacques Englebert, avocat (spécialisé en droit des médias) & professeur à l’ « ULB » et Louis de Diesbach, de la « Solvay Brussels School ».
Au sein de ce même espace, notre attention est attirée par un film d’animation, réalisé en « servaisgraphie » – projeté en boucle, sur un grand écran – « Papillons de Nuit » (Raoul Servais & Paul Delvaux/Belgique/1997/8’/film lauréat, en 1998, du « Cristal du meilleur Court-Métrage » et du « Prix de la Critique internationale Fipresci », au « Festival international du Film d’Animation« , à Annecy), une étude de vols de papillons et six celluloïds utilisés pour ce dessin animé étant exposés, en dessous de l’écran.
Outre les exposants déjà évoqués dans notre précédent article, notre attention a également été attirée par :
** « Samuel Vanhoegaerden Gallery » (Knokke/) : Une découverte que ces oeuvres réalisées par l’artiste américain Tom Wesselmann (1931-2004), étudiant ensuite, à l’ « Art Academy », à Cincinnati, puis à la « Cooper Union for the Advancement of Science and Art », à New York.
L’accrochage de cette Galerie à la « BRAFA », met en valeur un travail artistique original qu’il entreprit dès 1983, découpant du métal, en vue d’accrocher au mur, des lignes métalliques de dessins. Ce sont les « Steel Drawings« (« Dessins d’Acier »), qu’il peint, la froideur du métal contrastant avec la chaleur des couleurs et la souplesse des lignes, les murs devenant ainsi les toiles, qui, ici, valorisent des nus féminins.
** « Lex-Antiqua » (Wellen/N° 116) : contrastant totalement avec la précédente galerie, le galeriste belge Pol Camp nous présente d’intéressantes gravures anciennes essentiellement du XVIè siècle, Pieter Brueghel l’Ancien (vers 1525-1569) étant principalement mis à l’honneur, avec, notamment, un autre contraste, celui existant entre « La Cuisine maigre » et « La Cuisine grasse », la paire (1599) nous étant proposée à 10.000€. Admirons, aussi, « La Bataille des Tirelires contre les Coffres-Forts » (1570), nous rappelant que l’argent, au XVIè siècle, était tout aussi important que cinq siècles plus tard, au XXIè siècle, une gravure également proposée à 10.000€.
Derrières les vitres de ce stand, d’autres oeuvres nous sont présentées, telles
** « Hélène Bailly » () : une peinture de Marc Chagall (1887-1985) attire notre attention : « Au Cirque » ou « Clown à la Trompette » (1959-1868), une oeuvre emplie de symboles se référant à son goût pour le cirque, Bella, sa femme étant peinte avec son bouquet, devant un clown musicien.
** « Die Gallerie » () : nul ne peut s’empêcher de voir son ensemble de trois visages sculptés, hauts, chacun, de deux mètres, l’oeuvre en bronze, due à l’artiste germano-américano-français Max Ernst (Maximilian Maria Ernst/1891-1976) s’intitulant « Corps enseignant pour une Ecole de Tueurs » (1967).
** « Galerie Montagut () : parmi nombre de sculptures africaines en bois, notons la présence d’une statuette du peuple baoulé du XIXè siècle, d’ue hauteur de 60 cm, nous provenant de la Côte d’Ivoire, de pépites d’or étant incrustées dans son front.
Plus de la moitié des vingt nouveaux exposants sont spécialisés en art ancien (objets d’art, peintures & sculptures), comme « Nicolás Cortés Gallery » (Madrid/N° 89) qui expose, à l’entrée de son stand, deux portraits de Lavinia Fontana (Italie/1552-1614), la fille du peintre maniériste italien Prospero Fontana (1512-1597).
Notons que le Service Presse, fort bien coordonné par Vanessa Polo Friz, insiste sur le fait que la « BRAFA » se veut d’être éco-responsable, étant respectueuse de l’environnement, avec ses partenaires et fournisseurs. Ainsi les
stands sont construits par « Stabilo », à partir de structures en bois, qui seront démontés, ses composantes étant stockées, afin d’être, ensuite, réutilisées.
Créé selon le dallage peint par l’artiste, dans « L’Hiver » (1958), une toile conservée aux « Musées Royaux des Beaux-Arts de Belgique », le tapis qui recouvre les allées de la « BRAFA » est créé par la firme danoise « EGE« , qui travaille sur base d’une approche durable et circulaire au niveau production. Ainsi, chaque année, ses structures
transforment 2.495 tonnes de fils fabriqués à partir de filets de pêche abandonnés, de moquettes usagées et d’autres types de déchets industriels, afin de réaliser de nouveaux tapis. Qui plus est, celui de la « BRAFA » est donné, après chaque édition, à des associations, qui lui offriront une vie supplémentaire.
A noter que les Palais 3 & 4 de « Brussels Expo » sont éclairés au « LED », la « BRAFA » recommandant à ses exposants d’opter, de même, pour ce type d’éclairage, sur leur stand, réduisant ainsi leur consommation d’énergie.
Les invitations, tout comme le catalogue sont imprimés sur du papier éco-responsable, la « BRAFA » travaillant avec l’imprimerie « Graphius », qui accorde une grande importance à la consommation d’énergie et qui favorise une livraison efficace des imprimés, avec une flotte de transport adaptée aux normes écologiques, afin de réduire les émissions inutiles.
De même, depuis l’an dernier, la « BRAFA » propose à ses visiteurs d’emprunter des mini-bus électriques sur le site, afin de se rendre du « Parking C » jusqu’à l’entrée des Palais, l’accès à la « BRAFA » via le métro étant recommandé.
Enfin, si les sacs distribués à la « BRAFA » sont produits en toile de coton bio, étant donc réutilisables, là où c’est envisageable, le papier est remplacé par le digital …
… Mais revenons à l’invité d’honneur, pour signaler que la « Fondation Paul Delvaux » sera de la partie, à « La Boverie », à Liège, du vendredi 04 octobre 2024 jusqu’au dimanche 16 mars 2025, pour l’exposition « Les Mondes de Paul Delvaux », scénographiée par « Tempora ».
Ouverture de la « BRAFA » : jusqu’au dimanche 04 février, de 11h jusqu’à 19h, le jeudi 1er février jusqu’à 22h. Prix d’accès (incluant le plan des Palais 3 & 4) : 25€ (10€, de 16 à 26 ans / 0€, pour les moins de 16 ans. Catalogue (Ed. « Delen Bank »/ cartonné/368 p.) : 20€. Prix combinés : 35€, pour 1 entrée & 1 Catalogue / 60€, pour 2 entrées et 1 catalogue. Consigne : 3€ par pièce. Parking C (incluant les navettes électriques vers et au départ du Palais 2) : 12€. Métro : à 400 m du Palais 2. Interdits : animaux, sacs à dos, parapluies & prises de photographies sans l’accord de la/du galeriste. Contacts : 02/513.48.31 & info@brafa.be. Site web : https://www.brafa.art/fr.
A souligner que des visites guidées privées sont organisées, tant en anglais ou en néerlandais, aussi bien qu’en français, voire, dans d’autres langues. Pour les tarifs et inscriptions obligatoires, il conviait de contacter Patricia Simonart : p.simonart@brafa.be ou 02/513.48.31.
Pour les visiteurs qui sont à la recherche de voyages, signalons que le 65è « Salon des Vacances » est ouvert jusqu’au dimanche 04 février, de 10h à 18h, sur le site de « Brussels Expo », le Maroc étant le pays mis à l’honneur, l’entrée étant prévue au « Palais 5 », jouxtant la « BRAFA ». Ste web : http://www.salondesvacances.eu.
Yves Calbert.