La Capitale belge représentée à Dakar, par le 6è "FIFB" ("Festival International du Film de Bruxelles")

écrit par YvesCalbert
le 02/01/2022

Non organisé, en 2020, pour raisons sanitaires, le "FIFB" ("Festival International du Film de Bruxelles") vient d'être organisé du mercredi 15 jusqu'au samedi 18 décembre, curieusement non pas dans la capitale belge, mais bien à Dakar, au Sénégal. Ayant ainsi, pour la première fois, déployé ses ailes en Afrique, il eut pour cadre le "Complexe Cinématographique Sembène Ousmane".

En compétition internationale, 5 courts-métrages, d'une part, et 5 longs-métrages, d'autres part étaient proposés à un Jury, dont le président était l’acteur belge Marc Zinga Likasi, au Zaïre/1984), lauréat, en 2015, du "Magritte du meilleur Espoir masculin", pour "Les Rayures du Zèbre" (Benoît Mariage/Bel.-Fra.-Sui.-Côte d'Ivoire/2014/ 80'/avec Benoît Poelvoorde).

Dix autres films étaient proposés aux décisions du Jury Ciné-jeunes, présidé par le réalisateur sénégalais Moussa Touré Dakar/1958), auteur, entre autres, de "TGV" (Fra.-Sénégal/1997/ 90'/film lauréat, en 1998, de 4 Prix au "FIFF", à Namur, et du "Prix du Public", à l' "International Film Festival de Mannheim-Heidelberg", en Alllemagne ; en 1999, du "Prix du Public", au "Festival de Milan" ; en 2000, primé au "Festival CinemAfrica", à Stockholm), ainsi que de "La Pirogue" (Fra.-Sénégal/2012/87'/film lauréat, en 2012, d'un Prix, au"Filmfest München" , à Munich ; en 2013, du "Prix Lumière du meilleur Film francophone", à Lyon, de l' "Etalon de Bronze" & du "Prix de l' UMEOA", au "Fespaco", à Ouagadougou, ainsi que du "Trophée francophone du meilleur Long-Métrage de Fiction", à Dakar).

Deux évènements étaient, également, organisés : le "Meeting Cinema Day", une rencontre des professionnels du milieu du cinéma et de l’audiovisuel, ainsi que le "Media Day", une matinée de conférences et d’ateliers autour de différentes thématiques, animées par des professionnels.

Site web : www.fifb.be.

Palmarès de la 6è édition du "FIFB" :

*** Grand Prix du Festival : « La Nuit des Rois » (Philippe Lacôte/Fra.-Côte d'Ivoire-Sénégal-Canada/2020/ 93'/film lauréat, en 2021, du "Valois de la Mise-en-Scène", au "Festival du Film francophone d'Angoulême"/ce film, en 2020, ayant représenté la Côte d'Ivoire aux "Oscars" ).

Synopsis : "Dans la 'MACA' d’Abidjan, l’une des prisons les plus surpeuplées d’Afrique de l’Ouest, vieillissant et malade, 'Barbe Noire' est un caïd de plus en plus contesté. Pour conserver son pouvoir, il renoue avec le rituel de 'Roman', qui consiste à obliger un prisonnier à raconter des histoires durant toute une nuit ..."

Critiques de la Presse :

** pour "Cinema Teaser", par Emmanuelle Spadacenta : "Un méga-récit pourtant très ramassé, où le réalisme magique ouest-africain rappelle la puissance de l’imagine. Bluffant."

** pour "Le Nouvel Observateur", par François Forestier : "Philippe Lacôte, auteur de documentaires ('Les Routes de l’Esclavage'), en tire une ode à plusieurs voix, originale et superbe, comme un mystère du Moyen Age, version 'Mama Africa'."

** pour "Télérama", par Samuel Douhaire : "Entre réalisme cru et fantastique, la magie opère."

** pour "Les Cahiers du Cinéma", par Fernando Ganzo : "Mettant à nu l'espace carcéral comme théâtre permanent, 'La Nuit des Rois' touche dans ces excès à une forme de folie pure, inquiétante et sombre."

** pour "La Croix", par Céline Rouden : "Filmé au plus près des hommes dans un ballet des corps virtuose, ce second long métrage de Philippe Lacôte, nouvelle voie prometteuse du cinéma africain, relève autant de la performance théâtrale que du réalisme documentaire. Une réussite."

Au sujet de son second long-métrage, "La Nuit des Rois", le réalisateur franco-ivoirien Philippe Lacôte Abidjan/ 1969) déclara, à l'un de nos collègues de l' "Institut français" : "Je voulais dépeindre le milieu carcéral dans sa réalité, montrer les prisonniers comme une société à part entière, avec ses codes, ses lois, ses hiérarchies, ses croyances. En Côte d’Ivoire, il y a beaucoup de raison pour lesquelles on peut aller en prison, qu’on soit pauvre ou qu’on se soit retrouvé au mauvais endroit au moment. La prison est un endroit fantasmé par ceux qui ne le connaissent pas."

"À force d’aller visiter ma mère (l'une des personnes qui ayant été à l'origine de la création du 'Front populaire ivoirien', fut incarcérée à la "MACA" - "Maison d'Arrêt et de Correction d'Abidjan"/NDLR) - ou d’organiser des ciné-clubs, en prison, j’ai réussi à poser un regard 'normal' sur ce lieu. Si j’ai fait ce film, c’est parce que j’avais des images très fortes de cette prison et vu l’accueil du film, je me dis que j’ai bien fait de raconter ce que je connaissais."

*** Prix de la meilleure Actrice : Colombe Mukeshimana, pour « Les Anonymes » (Mutiganda Wa Nkunda/ Rwanda/2021/85'/film lauréat, en 2021, du "Prix du Scénario", au "Fespaco", à Ouagadougou).

*** Prix du meilleur Acteur : Danilo Melande, pour « Bendskins » (Narcisse Wandji/Cameroun/2021/90').

*** Prix du meilleur Court-Métrage : « Gwacoulou » (Moïse Togo/Mali/2019/16'/film lauréat, en 2020, du "Grand Prix du Jury", au "Festival Dakar Court", à Dakar, ainsi qu'en 2021, du "Grand Prix" & de trois autres Prix, au "Festival Ag'na", à Bamako & Koulikoro, au Mali/ce film ayant été produit par "Le Fresnoy-Studio des Arts contemporains", institution supérieure de formation audiovisuelle, sise à Tourcoing).

Synopsis : " 'Gwacoulou' relate la légende de la sauvegarde de la paix à travers la transformation de trois paires de jumelles en trois pierres du foyer traditionnel et de leur mère en sa marmite. De nos jours, ces pierres sont encore l’un des piliers de la tradition africaine en milieu bambara. Elles nous rappellent, à travers leur symbolique : le mariage et la discrétion, la fraternité et la solidarité, l’amitié et le soutien. Une invitation à la sauvegarde de certaines valeurs anciennes africaines adossées aux symboles du foyer traditionnel, gage de paix et du vivre-ensemble ..."

Pour Moïse Togo, le réalisateur malien : « Le film exprime l’évolution des croyances d’ordre aussi bien mystiques que comportementales : la place de l’homme et de la femme, celle des ancêtres, et des valeurs traditionnelles. »

*** Mention spéciale : « Les Tissus blancs » (Moly Kane/Sénégal/2020/20').

Synopsis : "Demain, Zuzana se marie. Dorénavant, chaque minute compte pour effacer son passé et devenir la femme qu'on attend d'elle ..."

*** Grand prix Ciné-Jeunes : « Silence brisé » (Amanou Yelebo/Togo/documentaire/2020/28').

Synopsis : "A travers des témoignages d'Elsa et de femmes qu’elle suit, Elsa expose les causes, émet les problèmes et proposent des solutions pour résoudre ce fléau que sont les viols, en prouvant qu’une femme, même violée,  possède tous les droits des autres femmes ..."

*** Mention spéciale : « La Femme voilée » (Mamadou Samba Diallo/Sénégal/2019)

Synopsis : "Ameth, le cadet de la maison, mentionne tous les faits du quotidien de sa famille dans son journal. Il devient ainsi le détenteur de tous les secrets qui pourraient bouleverser l’union familiale sans le savoir ..."

Yves Calbert.

 

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