"Hommage à Pan. Peter Depelchin", au "Musée provincial Félicien Rops", à Namur, jusqu'au 17 septembre
Devant s’installer prochainement à New York, l’artiste néerlandophone, Peter Depelchin (°Oostende/1985) nous présente – jusqu’au dimanche 17 septembre, au « Musée provincial Félicien Rops » – son exposition « Hommage à Pan », lui qui vécut sa formation artistique, de 2003 à 2007, à la « Haute Ecole Sint-Lucas », à Gent.
Sur les deux étages du musée, il décline son « Hommage à Pan », un univers littéraire, érudit, sensible et sensuel que Félicien Rops (1833-1898) aurait assurément apprécié. Animaux fantastiques, dieux et déesses de la mythologie, érotisme païen sont les figures centrales de ses fables graphiques, où l’art ancien se mélange au dessin contemporain figuratif.
Étymologiquement, Pan est souvent associé à la « pan-ique », non seulement pour la peur que suscite l’impétueuse déité au corps hybride, mais aussi parce que Pan fait naître le chaos plutôt que l’ordre et la structure : il est la personnification des forces de la nature. Dans l’oeuvre allégorique de Peter Depelchin, Pan se métamorphose. Puisant aux sources de l‘astrophysique, du cinéma, de l’histoire de l’art, de la littérature et de la mythologie, Peter Depelchin le représente sous différents aspects, dans des contextes disparates.
L’artiste nous convie à un voyage à travers l’antiquité grecque, l’art baroque, le symbolisme, le modernisme, la modernité et le symbolisme. Les oeuvres réalisées à cette occasion contiennent des fragments de mémoire, des traces d’images, de compositions et de thèmes empruntés à cette longue histoire de l’art et réélaborés au prisme du regard amusé, ironique et passionné de l’artiste contemporain. Pan est là pour encourager le retour à la nature, mais aussi parce que nous avons besoin d’une conscience profonde, sourde, qui nous rappelle la démesure propre à la nature humaine.
À travers Pan, cette divinité très ancienne et mystérieuse, Peter Depelchin explore les questions d’hybridité et de métamorphose, qui veillent en chacun.e de nous, parfois bien cachées dans les recoins voilés de nos êtres.
Laissant libre cours à ses désirs sensuels, être hybride entre l’homme et l’animal, Pan est à la fois héroïque et lascif, énergique et jouisseur. Le rapprochement avec Dionysos et les bacchanales évoque les cultes à mystères et les rituels anciens. Peter Depelchin nous propose, au travers du parcours qu’il a imaginé, une sorte de culte nouveau, tourné, à la fois, vers l’avenir et vers le passé. À l’instar de Félicien Rops, cet artiste contemporain ambitionne de créer sa propre mythologie afin de questionner les besoins de l’homme moderne.
Pour en savoir davantage, outre l’indispensable visite de cette exposition, parcourons son intéressant catalogue, rédigé par Delphine Tonglet et Ingrid Van Hecke.
Ouverture : jusqu’au dimanche 17 septembre, de mardi à dimanche, de 10h à 18h. Prix d’entrée (incluant la collection permanente) : 5€ (2,50€, en prix réduit /1,50€, par étudiant, en groupes scolaires) / 0€, pour les moins de 12 ans, les étudiants des écoles de la « Fédération Wallonie-Bruxelles », les « Art. 27 » & pour tous, ce dimanche 03 septembre). Prix pour une visite guidée (une heure, pour 25 personnes, au maximum) : 40€ (en complément du prix d’entrée individuel). Catalogue (Ed. « Stichting Kunst Boek »/broché/80 p.) : 25€. Contacts : 081/77.67.55 & info@museerops.be. Site web : http://www.museerops.be.
Jusqu’au dimanche 29 octobre : « Au Boeuf sur le Toit », une exposition dans le jardin du musée, dans le cadre l’événement « Hommage à Pierre Dandoy, Photographe namurois », une exposition dans le jardin du musée, dédiée à ce bien connu photographe namurois (1922-2003), ses photos ayant été réalisées dans les coulisses et sur la scène de la version bruxelloise du célèbre cabaret parisien « Le Bœuf sur le Toit » … Des images qui ne sont pas sans rappeler l’univers d’un célèbre peintre et graveur namurois !
Concernant cet événement « Hommage à Pierre Dandoy, Photographe namurois », signalons qu’une autre exposition de photographies – réalisées entre 1959 et 1962 – « Pierre Dandoy photographie Evelyne Axell » nous attend à l’espace muséal du « Delta », à Namur, jusqu’au dimanche 15 octobre, Evelyne Axell (née Evelyne Devaux/1935-1972) étant une peintre namuroise, figure de proue du pop art belge. Entrée libre (sur présentation d’un billet à demander dans la boutique du « Delta »).
Yves Calbert.