La danse du rut
La danse du rut.
Le présent exposé est basé sur des observations personnelles, qui ne m’ont permis qu’à deux reprises de contempler certaines caractéristiques du rut du chevreuil.
Chevreuil :
Cervidé le plus répandu et quasi présent sur tout le territoire belge. Il va de soi que certaines régions sont plus propices au développement du chevreuil. En particulier, la Hesbaye/Condroz ainsi qu’une partie de l’Ardenne.
Femelle = chèvre, met bas au printemps d’un faon, parfois deux, très rarement trois.
Mâle = brocard, il est le seul à porter des bois (cornes), et si la logique est respectée, au-delà d’un an,
il aura deux dagues, (photo 1),
ensuite il deviendra « quatre » (photo 2),
et après, l’animal atteindra, probablement, 6 pointes, (photo 3).
Très rarement plus. (photo 4)
Mais cette logique n’est pas forcément respectée par la nature. Par exemple on a déjà vu que de jeunes brocards aient dépassé l’étape « quatre » pour devenir directement six.
Un brocard « six » le restera pendant quelques temps. Après il est possible, s' il vit pendant plusieurs années, que ses bois se transforment. On dit alors qu’ils ravalent.
Enfin, sachez que ces boisés perdent leurs bois vers le début novembre. Ils repoussent au printemps suivant.
Jeune = faon à la mise bas, ensuite on l’appellera chevrillard.
Poids : le poids moyen d’un adulte, varie en fonction du biotope. On peut le situé, entre 15 et 30 kg suivant la région et la densité de la nourriture disponible.
Dans quelques semaines, nous allons rentrer dans la période du rut du chevreuil (fin juillet à début août) et si vous êtes passionnés par des promenades en forêt, vous risquez, pendant cette période, de voir traverser les chemins, de parcourir le sous-bois, deux éclairs roux. Il est probable que ceux-ci ne prêteront pas attention à votre présence! En fait, il peut s’agir d’un mâle dominant chassant hors de son territoire un concurrent ou bien le plus souvent, le dit brocard presse une chèvre dans une course effrénée en espérant qu’elle s’arrête pour répondre à ses avances.
Aussi, après une très longue cavalcade, il est possible que la chèvre ou la chevrette, si elle est en chaleur, réponde aux avances du brocard.
Passionné, j’ai consacré des milliers d’heures à découvrir la forêt. Or tout au long de ces années, je n’ai observé qu’à deux reprises ce que j’appelle la danse du rut, que d’autres nomme « le rond de sorcières ».
Alors, que perché depuis des heures, je vis de mon point d’observation deux tâches rousses. La première étant une chèvre, qui au milieu des chablis, entrepris autour d’un buisson, une ronde dont le sol était marqué par son passage. En fait ce cercle ne dépassait 10 mètres de diamètre. Ce tournis, ce réalisait au trot accéléré ! Derrière elle, suivie comme son ombre, un brocard la suivait à quelques centimètres, cou tendu, narines relevées.
Cette ronde dura un certain temps et au fur à mesure que le temps s’écoulait, je pus observer les poils de la bavette de la chèvre s’hérisser (Bavette = rond de poils blancs aux fesses du chevreuil) C’était le signe de son excitation.
La ronde étant terminée, la chèvre s’arrêta net. S’offrant ainsi au mâle. Celui-ci en profita. L’acte fût bref et brutal. L’affaire faite, la femelle urina, quitta le « rond de sorcières » et disparu dans la nature suivie du mâle.
Je venais de vivre ma première « danse du rut ».
MGM