6 juin 1944 80ème anniversaire du débarquement 2. OMAHA BEACH
2. Omaha Beach est l'appellation utilisée par les Alliés pendant la Seconde Guerre mondiale pour désigner l'une des cinq plages du débarquement de Normandie. Affectée aux troupes américaines, elle est celle où les Alliés perdirent le plus de troupes, ce qui lui a valu le surnom de « bloody Omaha » (« Omaha la sanglante »).
Déroulement des opérations
Longue de huit kilomètres, la zone de débarquement s'étend sur la côte occidentale du Calvados, depuis Sainte-Honorine-des-Pertes à l'est jusqu'à Vierville-sur-Mer à l'ouest, sur la rive droite de l'estuaire de la Douve. L'objectif à Omaha est de s'emparer et, ensuite, de tenir une tête de pont de huit kilomètres de profondeur entre Port-en-Bessin et la Vire et, dès que possible, de faire la jonction à l'est avec les Britanniques et à l'ouest avec le VIIe Corps américain débarqué à Utah Beach afin d'établir une tête de pont continue sur la côte normande.
La prise d'Omaha est de la responsabilité du commandement américain, placé sous les ordres du général Omar Bradley, et du major général Clarence Huebner pour la partie opérationnelle. Elle engage des troupes de l'US Army, des transports maritimes fournis par l'US Navy et des éléments de la Royal Navy.
La section du mur de l’Atlantique face aux assaillants est défendue par environ 2 000 hommes provenant de deux divisions d'infanterie allemande : la 716e et la 352e.
De multiples obstacles sont installés sur la plage pour interdire tout débarquement. Ces obstacles sont sous le feu de positions fortifiées construites sur le talus et la crête et équipées de mitrailleuses ainsi que de canons. On y trouve aussi des observateurs d’artillerie chargés d’ajuster les tirs de batteries déployées plus dans la profondeur.
Le 6 juin à l’aube, après un bombardement aérien et naval des Alliés sur les positions allemandes, la 1re division américaine, « la Big Red One », une unité expérimentée2, renforcée par un régiment de la 29e division, qui lui n'a encore jamais combattu, débarque sur cette plage.
Le débarquement de la première vague a lieu trois heures avant la marée haute. Ceci est indispensable pour ne pas jeter les barges de débarquement sur les obstacles situés en haut de l’estran et donner le temps aux équipes combinées du génie, de la marine et de l'infanterie spécialement constituées2 et arrivées avec les premières troupes débarqués, de les détruire et de dégager des chenaux pour permettre l’approche des forces suivantes et de barges plus grandes.
Les deux régiments renforcés qui débarquent en tête sont :
à l’ouest, le 116 RCT (Regimental Combat Team), détaché temporairement de la 29e à la 1re division ;
à l’est, le 16 RCT, organique à la 1re division.
Chaque régiment est renforcé d’un bataillon de chars. Des chars, dont certains amphibies, doivent arriver avec l’infanterie et le génie lors de la première vague d'assaut.
Conjointement à ce débarquement, un assaut est mené, quelques kilomètres plus à l'ouest, par des rangers américains pour s’emparer de la pointe du Hoc, une petite avancée de la côte normande dans la Manche avec une falaise de vingt-cinq à trente mètres de haut.
Leur objectif est de neutraliser de puissants canons allemands supposés installés dans des blockhaus et menaçant les plages d’Utah et d’Omaha. Si l’escalade réussit, un signal doit être transmis et des renforts envoyés. Sinon ces renforts (huit compagnies de rangers) sont détournés sur les plages d'Omaha.
Le plan de débarquement ne se déroule pas comme prévu et dès le début, la situation prend une tournure catastrophique pour les Alliés.
Le bombardement aérien et naval a manqué ses cibles et n’a pas neutralisé les défenses ennemies. Les troupes américaines vont se heurter à des positions allemandes quasi-intactes2. La mer est agitée et le vent fort. La quasi-totalité des chars amphibies coulent et seuls quelques-uns atteignent la plage. Des difficultés de navigation entraînent la plupart des barges, déportées par le courant, à débarquer hors des endroits prévus.
Les Allemands ne dévoilent pas leurs positions et ils attendent que les premiers soldats américains sortent des barges pour ouvrir le feu. Le vent fort fait monter la marée plus rapidement que prévu, poussant de nombreuses barges sur les obstacles allemands. La première vague américaine est clouée sur place, ne progressant pas et subissant de très lourdes pertes. Les troupes suivantes ne progressent pas davantage.
Les équipes du génie, du fait de la désorganisation de l'ordre du débarquement, arrivent avant l'infanterie. Sous le feu ennemi et avec peu de matériel, elles ne dégagent, avec grande difficulté, que quelques chenaux pour les barges suivantes, subissant elles aussi de lourdes pertes2. Dans l'incapacité de dégager suffisamment les obstacles, les Alliés ne peuvent pas débarquer correctement les troupes et le matériel2 et ils n'arrivent pas à dégager les sorties de plage, fortement défendues. Cela provoque rapidement encombrement et désordre sur la plage et des retards pour les débarquements suivants. Les communications radio avec le commandement sont difficiles, 80 % du matériel radio de la première vague sont perdus2. La panique aggrave la désorganisation générale.
Le commandement allié envisage un temps l'abandon d'Omaha. Mais outre la perte des 15 000 hommes déjà débarqués, cette hypothèse présente le grand risque d'affaiblir la position alliée avec une tête de pont américaine d'Utah à l'ouest qui serait séparée de 60 km de la tête de pont anglo-canadienne à l'est.
Le général Bradley, qui supervise l'opération au large, à bord de l'USS Augusta, malgré le manque d'informations, décide de poursuivre le débarquement et continue d'envoyer des troupes sur Omaha.
Finalement quelques percées de la ligne de défense réussissent. N'ayant pas reçu le signal prévu, le bataillon de rangers qui doit être envoyé en renfort à la pointe du Hoc, est détourné sur Omaha Beach. Il parvient à réaliser la première percée valable. De petits groupes réalisent des assauts improvisés sur le talus escarpé de la côte. Ils sont aidés par l'appui du feu de quelques navires de guerre qui, au risque d'être touchés par les batteries terrestres allemandes, ont fini par se rapprocher des plages. Certaines barges parviennent à franchir les chenaux ouverts.
Des troupes américaines prennent le plateau côtier qui domine la plage entre Saint-Laurent-sur-Mer et Colleville et commencent à prendre les défenses allemandes, mal défendues sur leurs arrières, à revers. D'autres unités suivent et d’autres percées sont réalisées depuis la plage. Les Américains doivent faire face à quelques contre-attaques allemandes, mais en milieu d'après-midi, le dernier blockhaus allemand est pris. ( Extrait de Wikipédia )