Ukronie. On a volé le char de Houffalize. Le prince Laurent...

Uchronie - Exercice littéraire

Tant d'incertitudes se sont échangées sur le char Panther de Houffalize depuis qu'il a quitté sa place le 3 mars 2017.
La presse informait alors d'une restauration dans les ateliers de Bastogne Barraks (l'armée)  pendant plus d'un an .
Plus d’un an ! Effroyable ! Effrayant !
Puis, de mois en mois, des contre-vérités succédaient aux vraies et vice-versa. Et impossible de contacter la bonne personne, selon l’expression devenue spécifique au parler houffalois.
De plus d’un an de délai, on sera  passé à plus de cinq.
Une certitude : le char a  quitté Bastogne, la Belgique, pour l’Allemagne.
De tous les doutes émis s'est distingué le suivant : qui est propriétaire du char ? Pourquoi les Allemands ne pourraient-ils prétendre à ce droit ? En quoi Houffalize peut-il, juridiquement, prétendre à son retour sur son territoire, plutôt que le musée de l’armée ou Celles ou la Normandie ?

L’Ovnir du Luxembourg 18 septembre 2019
Enfin, l’espoir, et même une date. Le char se posera et se reposera à sa place, à Houffalize, dans le cadre de la commémoration « des événements », le 75e, à Noël 2019.
Le « plus d’un an » aura duré « plus de deux ans ». Bof, delayded question de quelques mois, on n’est pas des naïfs, dirent les Houffalois, on s’y attendait.

L’Ovnir du Luxembourg  10 décembre  2019
Noël 2019 ? Caramba ! Redelayded. Le char est resté en Allemagne.
« C’est une bonne chose », convinrent les leaders d’opinion en polémologie houffalois. Le retour se fera au printemps, dissocié des cérémonies du 75e. « Le peuple n’est pas capable d’assimiler plusieurs symboles à la fois, c’est comme pour le voyage du Roi au Congo et les funérailles officielles de la dent de Mobutu », répétait-on sous cape.

L’Ovnir du Luxembourg  20 septembre 2022
Houffalize va entamer sa sixième année de viduité.
Mais une fameuse donnée géopolitique est intervenue : les Russes occupent l’Ukraine.
Et le char n’est plus dans son atelier allemand !
Selon les services secrets britanniques, on subodore la story suivante.
L’Allemagne s’est laissée démunir du joyau prétendu houffalois en compensation d’une promesse de quelques mètres cubes de gaz russe.
Tout est bien simple.
Si Gerhard Schröder, l’ancien chancelier fédéral allemand, lobbyiste aux basques de Poutine depuis ses bureaux  à Berlin et à Moscou et levier de Gazprom, est sorti indemne de « la grande lessive » de l’OTAN et de l’Union Européenne, c’est que l’Allemagne peut toujours s’en servir.
D’autant que l’actuel chancelier fédéral est de son parti, de retour après le long épisode Merkel.
En Russie, lieu de la plus grande et de la plus sanglante bataille de chars de l’Histoire, dite bataille de Koursk, parler de Panzer envahit tout cerveau bien né d’un sauf-qui peut que nul Occidental ne peut imaginer.
Or le char d’assaut houffalois, c’est Hitler. Le parangon de la Panzerwaffe, du Deutschland  über alles. C’est le nazisme. C’est le spectre contre lequel Poutine sacrifie la vie de dizaines de milliers d’hommes dans ce qu’on croyait ne plus revivre : la mise en charpie de chair à canon.
Tout honneur dévolu à ce symbole de la dégénérescence occidentale, et le retour du char à Houffalize en serait un, est hors de question.
D’où l’arrangement : Herr  Bundeskanzler Scholtz lieber Olaf, dixit le maître du Kremlin, je vous envoie un peu de gaz pour passer l’hiver, et vous faites disparaitre le Panzer que les nazis de Belgique partenaires des nazis ukrainiens idolâtrent.
Selon des informations fuitées de sources anonymes hongroises, le Panther houffalois gésirait dans un emballage à la Cristo, ambassade de Russie à Berlin.
René Dislaire ©  Houffalize, le 1er septembre 2022
(à suivre : et le prince Laurent ?)

Présentation: Premère partie d'un exercice de style: ukronie. On a volé le char Panther de Houffalize
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