A Namur, "Vincent was here" et autres activités culturelles
A Namur, jusqu’au dimanche 06 mars, le « Comité Animation de la Citadelle » (« CAC »), nous attend, sur le site de « Terra Nova », nous présentant son exposition « Vincent was here », une recherche visuelle – à la frontière entre la photographie et la peinture – de la photographe et graphiste belge Karin Borghouts (Kapellen/°1959).
Cette dernière a suivi la trace de Vincent van Gogh (1853-1890), de son lieu de naissance, Zundert, un village de la province néerlandaise du Brabant-Septentrional, jusqu’à Auvers-sur-Oise, commune sise en Île de France, à une trentaine de kilomètres au nord-ouest de Paris, où l’artiste peignit ses 70 dernières toiles, avant d’y mettre fin à ses jours.
Photographe officielle de la Ville d’Anvers, de 2012 à 2014, elle étudia la peinture, de 1977 à 1980, à l’ « Ecole supérieure artistique Sint-Maria », actuelle « Karel de Groote Hogeschool », à Anvers, avant de suivre, de 1975 à 2002, des cours de photographie, peinture et sculpture de l’ « Academie Noord », à Brasschaat.
Notons que des photographies de Karin Borghouts figurent au sein des collections des « Musées de la Photographie » d’Anvers et de Charleroi, du « MAS » (« Museum Aan de Stroom »), à Anvers, du « STAM » (« STAdsMuseum »), à Gand, de l’ « Universiteit Antwerpen » et de la « Proximus Art Collection », à Bruxelles.
Dans la première salle de« Terra Nova », la photographe, par vidéo interposée, nous présente son exposition, nous signalant que van Gogh a réalisé quelques 900 toiles et 1.100 oeuvres sur papier, nous ayant laissé un héritage de 902 lettres, essentiellement rédigées à l’adresse de son frère Théo (Theodorus van Gogh/1857-1891), … ce qui nous fait rêver à l’heure des courriels, qui disparaissent dès qu’ils ont été lus …
Elle nous apprend que son intérêt pour van Gogh nacquit suite à l’incendie, en 2012, de la maison de ses parents, son attention ayant été attirée par un tableau partiellement détruit, une copie de la peinture sur toile du peintre néerlandais, intitulée « Le Faucheur ».
Quittant cette salle entre les photographies d’un champ de coquelicots et de cette peinture incendiée, nous découvrons, dans la seconde salle, les photographies de différents sites ayant un rapport avec la vie de van Gogh, tels sa maison, à Wasmes, dans le Borinage ; l’église protestante, à Zundert ; un moulin à vent, à Nuenen ; une terrasse de café et le pont Langlois, à Arles ; ou encore l’église et les tombes, envahies par la végétation, de Théo et Vincent, à Auvers-sur-Oise.
Un chevalet nous accueille dans la troisième salle, avec une photographie de la chambre, très simple, que Vincent occupa, dans l’ « Auberge Ravoux« , à Auvers-sur-Oise, plusieurs natures mortes, constituées et photographiées parKarin Borghouts y étant exposées, oeuvres du XXIè siècle, inspirées par les créations de Vincent van Gogh, peintes à la fin du XIXè siècle.
Notre attention se porte, aussi, sur « La Joie de Vivre » (1884), un livre d’Emile Zola (1840-1902), posé sur une table, près d’un pot de lauriers, une photographie contemporaine inspirée de « Vase avec des Lauriers roses et des Livres » (1889).
Pour réaliser ses photographies inspirées des natures mortes de Vincent van Gogh, Karin Borghouts acheta des citrons, crabes, fleurs, oranges, poires, pommes-de-terre, raisins blancs, …, ayant trouvé des bouteilles, chaussures, livres, plats, pots, …, semblables à ceux peints par l’artiste néerlandais, le résultat photographique étant étonnant.
Ainsi Karin Borghouts s’est inspirée, notamment, de « Nature morte avec quatre Cruches » (1885), « Nature morte à la Bible ouverte » (1885), « Une Paire de Chaussures » (1886), « Vase avec Glaïeuls rouges » (1886), « Nature morte avec des Coings, des Citrons, desPoires et des Raisins » (1887), « Deux Crabes » (1889), sans oublier, « Les Tournesols » (1890), oeuvre retenue pour illustrer l’affiche de « Vincent was here ».
Notons que la photographe a bien utilisé les compositions et les schémas de couleurs de van Gogh, ce qui limita sa propre créativité, mais, selon ses propres mots, cela lui permit de se concentrer sur l’effet de la lumière, avec plus de liberté artistique.
Avec l’appui de son frère Théo, Vincent van Gogh rencontre nombre de peintres, comme Émile Bernard (1868-1941), Henri de Toulouse-Lautrec (1864-1901) ou encore Paul Gauguin (1848-1903). Sous l’influence de l’impressionnisme, les couleurs de van Gogh deviennent plus vives. Il essaie sa nouvelle palette avec des vues de Paris, dans une série de bouquets de fleurs, dont ses premiers tournesols. Ayant acheté de nombreuses estampes japonaises, qui l’inspirent tout particulièrement, il aspire à nouveau à la campagne, mais dans un environnement au soleil plus éclatant, faisant mieux ressortir les couleurs. C’est ainsi qu’après avoir connu la noirceur de mines du Borinage, nous le tetrouvons sous le soleil et dans la lumière du midi de la France.
Nature, urbanisation et transformation sont au cœur du travail photographique de Karin Borghouts , donnant à réfléchir sur le devenir de notre société.
A chacun d’entre nous d’apprécier les photographies de cette artiste, nous rappelant les oeuvres de Vincent van Gogh, un luxueux ouvrage étant disponible au « Centre du Visiteur » de « Terra Nova », titré, simplement, « Vincent was here » (Ed. « Galerie Ronny Van de Velde »/textes de Xavier Canonne – docteur en histoire de l’art et de l’archéologie, directeur du« Musée de la Photographie de la Fédération Wallonie-Bruxelles » – et de Ron Dirven, directeur-conservateur de la « Maison van Gogh »/208 pages/130 photos de Karin Borghouts/couverture rigide/24 x 30 cm/35€).
Ouverture : jusqu’au dimanche 06 mars, les mercredis et vendredis, de 13h à 17h, les samedis et dimache, de 10h à 17h. Prix d’entrée (incluant un livret avec les photos des oeuvres exposées) : 5€ (2€50, pour les étudiants et dès 60 ans / 1€50, pour les membres d’un groupe scolaire / 0€, pour les moins de 12 ans, les « Art. 27 », les enseignants accompagnant leur groupe & les détenteurs d’un « Museum Pass »). Prix combiné (avec l’exposition « Dans les Yeux de Van Gogh », au « Musée provincial Félicien Rops ») : 10€. Téléphérique : prix réduit pour l’achat de billets aller-retour (sauf pour les gratuités). Obligations sanitaires : port d’un masque buccal (dès 12 ans), présentation de son « Covid Safe Ticket » (dès 16 ans) et d’une pièce d’identité. Contacts : 081/24.73.70 & info@citadelle.be. Sites web : http://www.citadelle.namur.be & http://www.vincentwashere.com.
Activités liées à l’exposition « Vincent was here » :
*** Vendredi 04 mars, à 14h : Visite guidée de l’exposition, suivie d’un atelier nature morte/nature vivante, à vivre en famille (avec nos enfants de 6 à 12 ans) ou en individuel.
Cet atelier nous permettra de laisser libre-cours à notre imagination, en réalisant des photographies selon la technique du cyanotype, cet ancien procédé permettant, à l’aide de la lumière du soleil, de fixer l’ombre des objets choisis.
Prix combiné (expo + atelier) : 10€ (8€, pour les enfants). Réservation obligatoire : 081/24.73.70.
*** Dimanche 05 mars : présence de l’artiste, afin de répondre à nos questions.
Autour de l’Histoire :
*** Lundi 28 février, mardi 1er mars et jeudi 03 mars, à 14h30 : à la découverte de Namur et de sa Citadelle.
Munis d’un audioguide (spécial enfants), nos enfants, de 06 à 12 ans, visiteront le « Centre du Visiteur », en écoutant les commentaires d’un ancien soldat fictif, Thomas, et en venant, si possible, déguisés, en relation avec ce voyage à travers le temps, sur les traces de Vauban (Sébastien Le Prestre, Marquis de Vauban/1633-1707), Louis XIV (1638-1715), Napoléon Bonaparte (1767-1821), …
Votre photo encadrée, comme Vauban, votre guide © « Comité Animation de la Citadelle »
Munis de cadres, dans les salles, nos enfants pourront poser, pour une photo, comme s’ils étaient une œuvre de cet espace muséal.
Qui plus est, la visite sera guidée par Vauban, « himself ».
A la fin de l’activité, un goûter 100% local, à emporter, leur permettra de reprendre des forces.
Les enfants devant être accompagnés, les parents disposeront d’un audioguide, avec un commentaire conçu pour les adultes.
Profitons donc de cette manière ludique et originale d’apprendre, en famille, l’histoire de la ville et du site !
*** Dimanche 06 mars, à 11h : visite guidée théâtralisée avec le peintre namurois Franz Kegeljan (1847-1921).
Toujours en rapport avec l’histoire, à l’occasion du centenaire de la mort de l’artiste, nous sommes invités à suivre cet homme remarquable, archéologue dans l’âme, sur les remparts de la Citadelle à travers son œuvre et ses souvenirs.
Prix de la balade : 8€ (6€, en tarif réduit / 0€, pour les moins de 6ans). Réservation obligatoire : 081/24.73.70.
Pour compléter cette balade historique, soulignons qu’une fort intéressante exposition – « La Palette de l’Artiste-Peintre Franz Kegeljan » – nous attend, jusqu’au dimanche 17 avril 2022, au « Musée des Arts décoratifs », sis au sein de l’« Hôtel particulier de Groesbeeck–de Croix » (édifié au XIIIè siècle et réaménagé au XVIIIè siècle) et de l’ancienne chapelle des Bateliers, qui, avec le futur « Musée archéologique », forment le « Pôle des Bateliers ».
Contacts : 081/24.87.20 & museedesartsdecoratifs@ville.namur.be. Site web : http://www.museedesartsdecoratifsdenamur.blogspot.com/.
A noter que descendant à pied de « Terra Nova », il existe une possibilité de rejoindre la Sambre, afin de gagner son autre rive, pour trouver, à 400 m de la sortie du pont, ce « Musée des Arts décoratifs », proche de la Place Saint-Aubain. Une autre possibilié est de profiter du nouveau téléférique, dont la station inférieure se trouve à proximité du « Pôle des Bateliers » et du « Musée provincial Félicien Rops », que nous pouvons atteindre en longeant bucoliquement la Sambre.
Au « Musée provincial Félicien Rops », l’exposition « Dans les Yeux de van Gogh » :
De retour dans le Vieux Namur, soulignons quune visite s’impose, celle de l’exposition « Dans les Yeux de van Gogh » est à découvrir au« Musée provincial Félicien Rops », jusqu’au dimanche 20 mars.
Outre des oeuvres peu connues de Vincent van Gogh, nous y découvrons des créations d’artistes belges, pour lesquels l’artiste néerlandais témoignait son intérêt, tels Henri de Braekeleer (1840-1888), Charles Degroux (1825-1870), Paul Mathey (1844-1929), Xavier Mellery (1845-1921), Charles Mertens (1865-1919), Constantin Meunier (1831-1905), Emile Wauters (1846-1933), …, et, bien sûr, Félicien Rops (1833-1898), un peintre namurois que van Gogh découvrit alors qu’il n’avait que 4 ans et dont il n’hésita pas à copier la lithographie « Souvenirs. En attendant la Confession » (1847), l’original de Rops et la copie de van Gogh, un crayon sur papier intitulé « Vieille Bretonne endormie dans l’église » (vers 1873) nous étant présentés dans la première salle de cette fort belle exposition.
Réservations recommandées : via le site web ou par téléphone. Contacts : 081/77 67 55, 081/77 54 94 ou info@museerops.be. Site web : http://www.museerops.be.
Pour les enfants, un sac ludique « Marmaille & Co » est prêté, gratuitement, sur demande à l’accueil. Ainsi, notre visite familiale se transformera en une aventure super ludique, grâce à une série de jeux accessibles à toutes et tous, pour découvrir, apprendre, rire, jouer, s’émerveiller… vivre une expérience culturelle hors du commun !
*** Mercredi 02 mars, de 14h à 16h : « Viens t’a(musées) – Explor’action masquée ».
Le « Musée provincial Félicien Rops » et « Marmaille & Co », nous proposent un atelier de gravures prévu pour les familles, avec des enfants de 6 à 12 ans, à la suite de une visite guidée « jeu de piste » de la collection permanente, à la recherche de masques, parfois bien cachés, se trouvant dans les œuvres de Félicien Rops. Drôles, grimaçants, parfois inquiétants, ces masques constitueront l’inspiration de cet atelier de gravure, nos enfants étant invités, sans obligation, à participer déguisés à cette activité de circonstance.
Activité gratuite (à l’achat de billets d’entrées, gratuits pour les moins de 12 ans). Réservations obligatoires : 081/77 67 55 & info@museerops.be.
Yves Calbert.