"SCULPTURES DANS LA VILLE", DE BOB VERSCHUEREN, À NAMUR, JUSQU'AU 31 AOÛT

écrit par YvesCalbert
le 07/08/2021

« L’Art s’intègre et s’exprime de multiples façons dans le domaine public. Désormais, le "Street Art" (l'Art de la rue) rythme le parcours urbain des promeneurs, des touristes, des étudiants, des chalands … L’Art s’impose dans le quotidien, sur le chemin de la boulangerie ou de l’école, gagne la curiosité populaire, habitue le passant à l’étrange et s’offre à tous, sans l’obstacle des finances, du guichet ou des portes », pouvions nous lire dans « Namur Confluent Culture ».

 

 

L’été dernier, les fourmis rouges de l'artiste fançais Nicolas Eres (°Carpentras/1977) avaient colonisé les façades de l'Hôtel de Ville, du Théâtre Royal, de la surface commerciale "Galeria Inno", ..., autant de clins d'yeux à la nature, qui, nous entourant, finit toujours par reprendre ses droits.

 

Toujours en rapport avec la nature, cet été, c’est le l'artiste belge Bob Verschueren (°Etterbeek/1945) qui apporte sa contribution artistique au paysage urbain namurois, dans le cadre de "Sculptures dans la Ville", apportant, depuis plus de quarante ans et la réalisation de plus de 380 installations, ses réflexions sur le lien, parfois ambigu, entre l’homme et la nature.

 

A partir de végétaux qu’il récolte, recycle, transforme, il crée des œuvres, le plus souvent éphémères, en interaction avec l’architecture et l’environnement. Nous l'avons rencontré, lors de la conférence de presse du jeudi 17 juin, dans le jardin de l' "Hôtel Groesbeeck-de-Croix" ("Musée des Arts décoratifs"), à quelques mètres de l'une de ses oeuvres, "La Limite", dont le sommet touche le plafond de l' "Orangerie", d'où son titre.

 

Il nous confia : "Parfait autodidacte, j'ai débuté ma carrière artistique comme peintre, exposant une première fois, en 1964, à la 'Maison des Arts', à Schaerbeek. C'est à l' 'Atelelier 340' (actuel '34zero Muzeum'/ndlr), à Jette, en 1985, que je présentai ma première installation végétale. En fait, la peinture commençait à m'ennuyer et, dès 1978, je me suis intéressé aux pigments naturels, trouvés dans la nature."

 

"Grâce à Wodeck, le directeur belgo-polonais de l' 'Atelier 340', j'exposais une première fois à l'étranger, à Varsovie. En 1987, c'était Montréal qui accueillait mes installations végétales, y ayant reçu un accueil chaleureux du chanteur local Robert Charlebois."

 

"Me voici, enfin, reconnu dans mon propre pays, grâce à cette exposition namuroise, un nouveau petit défi dans ma carrière artistique, mon souhait étant d'attirer l'attention sur le fait que la nature est en danger et que, privé de son environnement naturel, l'être humain ne pourrait survivre."

 

Fort de ce message des plus importants, la Wallonie venant d'ailleurs de soufffir de cette dangereuse évolution climatique, parcourons les rues de Namur, afin de découvrir les quatre autres oeuvres de Bob Verschueren, en commençant par un travail sonore, sis au sein d'un arbre de la Place du Québec, de petits diffuseurs nous offrant des textes en relation, notamment, avec la toute proche église Saint-Loup, d'où le titre de l'oeuvre : "L'Arbre à Paroles".

 

Place de l'Ange, nous découvrons "Pow Pow", Bob Verschueren expliquant que "cette ronde de pots de fleurs géants ressemble à un conciliabule, me faisant penser à ces rassemblements d’Amérindiens, qui, à l'origine, réunissait des chamans pour qui cette danse constituait un rituel de guérison. Le lien possible entre cette installation et la pandémie que nous vivons me paraît donc de bon augure."

 

Le titre de ses ouvres n'étant donc nullement dû au hasard, il nous précise : « Lorsque je pars à la recherche d’une idée pour une nouvelle installation, je ne me base pas sur un concept, je tente de trouver une conjonction plutôt abstraite entre mon univers mental et le lieu à investir, convaincu que le sens en découlera. Donner un nom à une installation est une façon de l'identifier, de la 'baptiser', ce titre ne devant pas être trop restrictif, mais devant plutôt inciter chaque passant à y chercher une signification qui lui est propre."

 

Le Bourgmestre de Namur, Maxime Prévot, ayant la Culture dans ses attributions, se réjouit d'accueillir deux créations de Bob Verschueren dans ses "Jardins du Mayeur". D'abord, devant son bureau, sur son perron, d'où il prononce son annuel discours des "Fêtes de Wallonie", nous découvrons «Trois Fleurs », qui portent un regard ironique sur le jardinier qui rêve de domestiquer la nature. Ici, ce sont des pelles et transplantoirs de jardiniers, qui forment des fleurs plantées dans des pots géants en terre cuite, ne demandant ni arrosage, ni entretien.

 

En avançant de quelques mètres, en direction de la "Fresque des Wallons", sur une praire bien naturelle, nous trouvons "La Graine", en métaphore de la graine, qui tombe au sol et se met à germer, cette instalallation monumentale, un cube de 3 mètres de côtés, nous donnant l’impression que, tombé du ciel, il a craqué comme une coquille d'oeuf, laissant apparaître de la végétation, chère à l'artiste.

 

Notons qu'en solo ou au sein d'expositions collectives, ses oeuvres on été exposées, par ordre alphabétique, à Bangkok, Hamilton (Ontario), Kuala Lumpur, (île de) La Réunion, Memphis (Tennessee), Portneuf (Québec), Sackville (New Brunswick), Shanghai, Singapour, ...

 

Plus près nous, soulignons que Quelques-unes de ses créations sont, également à découvrir, en permanence, au Canada, à l' "Université de Moncton" (New Brunswick) ; en Espagne, dans la Calle Cabillers, à Valencia ; en France, à la "Fondation Claudine et Jean-Marc Salomon", à Alex (Haute-Savoie) ; et plus près de nous, à Anderlecht, dans les jardins de la "Maison d'Erasme", à Auderghem, dans la station de métro "Demey", à Bruxelles, dans la "Chapelle des Brigittines", sans oublier que son installation en bronze, "Réseaux", a été acquise, en 2020, par la "Banque Nationale de Belgique".

 

N'hésitons donc pas de nous rendre à Namur, jusqu'au mardi 31 août, afin de découvrir quelques-unes de ses récentes installations ... Prenons le temps de profiter de ces découvertes, hommages de l'artiste à la nature, ce dernier nous rappelant, à juste titre, qu'il convient de la protéger ... Ne l'oublions pas !

 

Yves Calbert.

 

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