Une double actu pour Carine Doutrelepont

écrit par admin

le 09/08/2024

Une expo et un livre sur les volcans et les fêtes sacrées indiennes de Carine Doutrelepont

BRÛLURES
une exposition à découvrir au Parc de la Boverie à Liège (du 20/09 au 10/11)

"ÉPHÉMÈRE : éternelle renaissance".
un livre aux Éditions de La Martinière (parution le 20 septembre 2024)

Brûlures est la toute nouvelle exposition de Carine Doutrelepont. Pourquoi a-t-elle choisi ce titre, si révélateur et mystérieux à la fois ? L’intensité et la fusion présentes dans les terres volcaniques se retrouvent étrangement dans les fêtes indiennes de Holi et de Divali célébrant le renouveau ou la renaissance, la victoire du bien sur le mal, de la lumière sur les ténèbres.

La collection de photographies qui la compose offre en effet une plongée dans la célébration d’Holi, qui marque la fin de l’hiver et célèbre le début du printemps. L’immersion que ce travail propose est ponctuée d’images de terres volcaniques se mariant de manière extrêmement naturelle aux explosions de couleurs propres à Holi. Il est alors impossible de rester insensible aux liens qui unissent cette fête religieuse aux terres immortalisées par la photographe.

Brûlures est un travail de photos poétique, lyrique, explorant les expériences connectant Nature et êtres humains. Un véritable témoignage de la vie humaine se déploie dans ce projet, visible tant dans les mouvements propres à la célébration d’Holi que dans ceux des manifestations volcaniques. L’intimité palpable qui se dégage de chacune des photographies exposées nous rappelle la beauté du monde par la mise en évidence d’un feu jaillissant du cœur de la Terre et des humains qui la peuplent. En nous mettant face à face avec ce spectacle plein d’intensité, Carine Doutrelepont nous remémore qu’il demeure indispensable de prendre soin de notre Terre, ainsi que de soi et des autres car, en fin de compte, les êtres humains et la Nature ne font qu’un.

Infos :

BRÛLURES

Parc de la Boverie, 4020 Liège
Du 20 septembre au 10 novembre 2024 de 10h à 18h

laboverie.com

L’artiste

Carine Doutrelepont conçoit la photographie comme une forme d’écriture où l’image remplace les mots ou les accompagne en silence. Une transmission d'une multitude de regards comme d'une confiance dans l'intuition à repousser les frontières du caché ou de l’invisible ?

Photographier, c’est aussi, pour elle, tracer des chemins de traverse qu’elle offre au public, libre d’évoluer dans des univers où l’imaginaire et le réel tissent la densité belle ou tragique du vivant.

Attirée par la nature et la diversité de l'expression humaine, elle s'est lancée dans la photographie au cours de ses nombreux voyages dans divers continents.

C'est au fil de rencontres, parfois symboliques, qu'elle a évolué dans son travail créatif. "Exploratrice, elle a trouvé dans la photographie une voie humaniste pour célébrer la beauté et la profondeur des terres et des êtres dont elle aime raconter ou célébrer, à sa manière, une part de présence et d'histoire".

Elle vit à Bruxelles où elle écrit, enseigne le droit d’auteur à l’université libre de Bruxelles et exerce, dans cette matière, la profession d’avocat.

Un nouveau livre aux éditions La Martinière
"Éphémère : éternelle renaissance".

« Il n’arrêtait pas de déverser de la lave et d’inonder le ciel de dégradés roses, rouges et orangés. Ses vibrations et ses craquements le rendaient vivant. Ses explosions rythmaient la respiration de sa gorge béante. Le monde devenait incandescent. C’est peut-être cela qui me donne le goût du volcan.»

Ainsi s’exprime la photographe Carine Doutrelepont au sujet de ses images qui nous invitent à un spectaculaire voyage visuel et spirituel. De l’île Hawaï à Uttar Pradesh en passant par l’Islande, nous découvrons des paysages volcaniques insolites auxquels répondent les couleurs éclatantes des fêtes indiennes d’Holi et de Diwali qui célèbrent la vie. En nous transportant d’un univers à un autre, l’autrice souligne les liens profonds entre l’Humain et la Nature, entre le sacré et le terrestre. Cet ouvrage est un hymne à la Terre, à sa beauté indomptable, parfois destructrice, et à sa capacité à se régénérer sans cesse…

Interventions de Bernard Tirtiaux, poète, homme de théâtre, sculpteur sur verre, maître dans l’art du vitrail et écrivain.

Préface de Jean-Noël Jeanneney. Historien, universitaire, il a présidé de 2009 à 2015 les Rencontres de la photographie d’Arles. Il a dirigé Radio France et RFI, la Mission du Bicentenaire de la Révolution et la Bibliothèque nationale de France

3 dates qui comptent ?

Mon voyage en 2017 dans l’Altiplano et la découverte des superbes déserts d’altitude, l’éruption en 2018 à Hawaï et l’entrée en hélicoptère dans le cratère en éruption Holi en mars 2023 ou le choc des couleurs.

3 mots pour définir votre travail ?

Le réalisme poétique, un travail dédié au vivant.

Pourquoi les volcans et les fêtes sacrées indiennes ?

Les terres volcaniques nous transportent hors du temps, préexistent et perdureront après nous. Les volcans, ces grands artisans, habités de légendes et de divinités, nous ramènent aux origines de la Terre et à sa renaissance perpétuelle. Les fêtes sacrées indiennes célèbrent le renouveau, la lumière et la victoire du bien sur le mal. Ensemble, ils évoquent la transformation et le renouvellement, tissant un lien subtil entre la force brute de la nature et la profondeur de la spiritualité humaine. Chaque terre, chaque fête se vit différemment, en une juxtaposition infinie de reliefs et de couleurs, une diversité extraordinaire à l’image de l’humanité. Nous pouvons tisser avec elles des connivences, des résonances, faire apparaître ou révéler ce qui est là, accessible mais souvent ignoré. Ce livre se veut une immersion dans la rencontre poétique des forces de la nature et des traditions humaines, une invitation à se perdre et à ouvrir les champs du possible. (prends ce que tu veux).

Pourquoi l’Inde ?

C’est l’une des plus anciennes civilisations au monde. La relation de ces peuples à l’univers est passionnante, ainsi qu’au sacré mais aussi à la beauté, au visible et à l’invisible. L’expertise, le savoir-faire ainsi que le talent qu’on y rencontre sont impressionnants. L’Inde connait un développement économique important et un cheminement progressif vers plus de démocratie. Les étrangers que nous sommes ne peuvent rester insensibles à ces invitations à sourire, à partager tant de choses, à cette hospitalité dont les femmes font souvent la preuve, surtout dans les campagnes, malgré la pauvreté, l’isolement et la dureté du climat. Il y a quelques années de cela, je suis tombée en amour comme disent les Canadiens pour cette partie du monde et ce sentiment ne me quitte pas.

Pourquoi la couleur et pas le noir et blanc ?

La couleur, n’est-ce pas le vivant ? La couleur génère de l’ énergie, dégage des émotions, attise les désirs, offre des contrastes saisissants et des complémentarités admirables, une douceur infinie ou une force décuplée aussi, une extraordinaire diversité comme chez les Humains.

Le pays, l’humain, la culture que vous rêvez de photographier ?

Poursuivre mon travail sur l’altérité, la différence, celui du réel et de l’irréel, la protection du vivant.

Votre plus belle photo ?

Je n’en ai pas. Je préfère parler des rencontres et des découvertes qui me sont offertes. La photographie est un chemin pour découvrir le monde, les autres, soi-même. Pas une fin en soi, même si c’est une passion. Elle s’est davantage révélée à moi et a nourri mes expériences d’autodidacte.

Celle que vous auriez aimé faire mais que vous avez loupée ?

Nous apprenons de nos erreurs et, par conséquent, en photo, nous loupons beaucoup de choses avant de pouvoir rencontrer notre intention photographique, souvent même la définir, car, au-delà de la technique, le hasard joue un rôle important également. Un moment de frustration peut susciter l’envie de retourner sur les lieux ou de se donner les moyens d’essayer ailleurs et d’une autre manière. C’est souvent une découverte, un renouvellement, un changement, une surprise parfois.

Les peintres qui vous inspirent ?

Ah la peinture, c’est un art d’excellence. Picasso est fascinant par la densité de ses œuvres et sa recherche permanente. S’y ajoutent les symbolistes Gustave Klimt, Fernand Khnopff, l’américain Hopper dont le réalisme est mêlé de symbolisme, les expressionnistes Spilliaert, Ensor, les surréalistes Magritte, Dali, Chagall, Garouste, l’impressionniste Monet, et les clairs-obscurs de Rembrandt et du Caravage, les abstractions de Klee ou de Kandinski, et enfin les grands maîtres de la couleur comme le Titien, l’époustouflant Tintoretto, Van Gogh, Rothko, Matisse, et même les noirs de Soulages.