"Toutânkhamon, sa Tombe et ses Trésors", à "Tour & Taxis", jusqu'au 08 Janvier
A l’occasion du centenaire de la découverte du tombeau de Toutânkhamon, par l’archéologue & égyptologue britannique Howard Carter (1874-1939), il nous reste moins d’une semaine pour (re)visiter l’exposition « Toutânkhamon, sa Tombe et ses Trésors », sur le site de « Tours & Taxis ».
L’occasion rêvée, sans quitter la Belgique, de nous offrir une plongée inédite dans l’Égypte antique, (re)découvrant des lieux & plus de 1.000 objets, parfaitement reconstitués, dont les antichambre & chambre funéraires, telles qu’elles furent découvertes le 04 novembre 1922, les imposantes chapelles funéraires, le célèbre masque funéraire de Toutânkhamon (dont l’original est en or), du mobilier funéraire, des sarcophages, des momies, un char d’apparat, un trône, des armes, des instruments de musique, des bijoux, …, des photos d’époque d’Harry Burton (1879-1940) –envoyé en Egypte par le « Metropolitan Museum of Art », de Londres –étant, également, exposées.
Certes certains critiqueront le fait que ce sont pas des pièces originales, mais il faut bien être conscients qu’au XXIè siècle, il sera de plus en plus rare que ces trésors quittent l’Egypte.
Profitons donc de cette opportunité de remonter le temps, pour retrouver Toutânkhamon, ce jeune pharaon, qui, en 1332 avant notre ère, monta sur le trône, …. à l’âge de 9 ans.
Les nombreux textes explicatifs, les commentaires de l’audio-guide et la richesse des décors nous offrent, assurément, une belle opportunité, nous plongeant dans cette exposition immersive, de nous imprégner de cette brillante civilisation égyptienne de l’époque deToutânkhamon.
A noter que six campagnes de fouilles furent entreprises sous la conduite d’Howard Carter, épuisant les budgets accordés par Lord Carnavon (1866-1923), un noble anglais, qui l’engagea, comme archéologue, en 1907, lui qui passait ses hivers en Egypte, pour raisons de santé (ayant été le second Britannique, après la Reine Victoria {1819-1901} à obtenir son permis de conduire).
Alors que Lord Carnavon, déçu, voulait arrêter les frais, Howard Carter réussit à le convaincre de lui accorder une dernière chance … Un jour, un de ses ouvriers voit sa jarre descendre dans le sable et les gravats … Un escalier fut découvert … Les gravats furent dégagés et Carter découvrit la porte de l’antichambre, 4 mètres sous la tombe de Ramses VI, qui, attirant les touristes, préservait le lieu de toutes nouvelles recherches.
Hors lors de fouilles entreprises par l’égyptologue américain Theodore Monroe Davis (1837-1915), ce dernier est passé à 2 mètres de cet endroit précis, un sentier pour touristes l’ayant éloigné du fameux escalier, dissimulé sous le sable et les gravats … N’ayant plus rien trouvé de nouveau, il déclara que la Vallée des Rois avait livré tous ses secrets, … alors même qu’aujourd’hui, cent ans plus tard, les égyptologues continuent à faire d’intéressantes découvertes.
En attendant, c’est donc Howard Carter qui découvrit la tombe de Toutankhâmon, qui n’avait plus connu de présence humaine depuis plus de 3.200 ans… Informé par télégramme, alors qu’il se trouvait en Europe, Lord Carnavon fit rapidement le déplacement, accompagné de sa fille. Trois jours avant l’ouverture officielle, qui se fit en présence d’autorités égyptiennes, le 23 novembre, Lord Carnavon et Howard Carter firent percer la porte. Par un premier trou, creusé dans cette porte, Carter jeta un coup d’oeil sur l’intérieur. Lord Carnavon lui demanda s’il voyait quelque chose d’intéressant. Sa réponse est restée célèbre dans le monde de l’archéologie : « Oui, que des merveilles » …
… Inimaginable à notre époque des « réseaux sociaux », notons que si le quotidien britannique « Times » publia deux pages, au lendemain de l’ouverture officielle du tombeau, en Belgique, l’on dû attendre près d’un mois, le 24 décembre 1922, avant d’obtenir un premier reportage belge, dans « La Libre Belgique » …
Pour en revenir au photographe officiel, Harry Burton, il arpentait inlassablement le lieu de la découverte, avec son énorme appareil photo et ses plaques négatives encombrantes (et non, les « Instamatic Kodak » et les « smartphones » n’étaient pas encore inventés). Sachant qu’il avait installé sa chambre noire dans le tombeau d’un autre pharaon, notons que chaque étape des travaux d’excavation fut documentée en photographies, jusque dans les moindres détails. En tout, 2.800 négatifs sur verre grand format furent tirés, répertoriant toutes les découvertes et leur emplacement dans la tombe.
En anecdote, signalons qu’il s’en est fallu de peu que Carter ne puisse pas découvrir ce tombeau de l’un des derniers rois de la XVIIIè dynastie, non seulement parce que Lord Carnavon voulait arrêter les fouilles, mais aussi parce que, avant le départ de ces dernières, un égyptologue britannique, Flinders Petrie (1853-1942), avait déclaré : « Monsieur Carter est un garçon de bonne composition, qui s’intéresse exclusivement à la peinture et à l’histoire naturelle. Je ne vois pas, pour moi, l’utilité d’en faire un fouilleur » ...
Assurément cette exposition, particulièrement didactique, est à découvrir en famille, les réservations, en fonction de créneaux horaires, étant obligatoires.
Ouverture : jusqu’au dimanche 08 janvier, du lundi au jeudi : de 10h à 17h (heure de la dernière entrée), le vendredi : de 10h à 18h, le samedi et le dimanche, de 9h à 18h. Prix d’entrée (audio-guide inclus) : 17€50 (15€75, par membre d’un groupe de minimum 15 personnes / 15€, pour les étudiants {jusqu’à 26 ans} et dès 65 ans / 10€50, de 05 à 12 ans / 0€, pour les moins de 5 ans). Prix par personne pour les familles {2 adultes maximum} : si 03 personnes : 13€/pers. / si 04 personnes : 12€ / si 5 personnes : 11€40. Accès des PMR : rue Picard, à côté de la « Gare Maritime » de « Tour & Taxis ». Ventes en ligne : https://feverup.com/. Site web : https://tutankhamunexpo.com/.
Yves Calbert.