Saison estivale à la Citadelle de Namur : Théâtre, Expositions & Balades guidées

écrit par YvesCalbert
le 14/07/2023

Théâtre :

A Namur, du mardi 08 jusqu’au samedi 12 août, comme chaque année, le « CAC » (« Comité Animation Citadelle »), organise un événement théâtral : « Coup de Théâtre à la Citadelle – « le Monde selon Vincent ».

** Au programme du« Théâtre des Zygomars », une compagnie professionnelle de théâtre jeune public, subventionnée par la Fédération Wallonie-Bruxelles, fondée à Namur, il y a plus de 50 ans :deux spectacles d’un auteur et metteur-en-scène rochefortois, Vincent Zabus (°Namur/1971), présent, depuis 2011, au sein du« Théâtre des Zygomars ».

*** « Le tout petit Monsieur » (recommandé dès 6 ans) :

Synopsis : «  ‘Le tout petit Monsieur’ adore raconter des histoires tous les soirs pour les enfants des appartements voisins. Un jour, une rumeur annonce l’invasion d’extra-terrestres, capables de se transformer pour nous ressembler. L’angoisse monte. Le Roi demande aux habitants de rester enfermés chez eux. ‘Le Tout Petit Monsieur’ prend peur et se coupe du monde. Depuis leur balcon, les enfants, privés d’histoires, vont chercher à tout prix à garder le contact avec lui. La créativité des enfants va-t-elle prendre le dessus et lui permettre de sublimer sa peur ? … »

Concept : « Le Tout Petit Monsieur », écrit pendant le confinement, n’est autre qu’une métaphore d’une situation
que nous avons tous vécue. L’auteur, Vincent Zabus nous confie : « La contrainte nous a poussés à créer une nouvelle forme artistique : le ‘Zoomishibaï’, une contraction sémantique entre ‘Zoom’, plateforme de visioconférence, et ‘Kamishibaï’, célèbre théâtre de papier japonais, avec, ici, les dessins de Valérie Vernay, qui permettent au conteur d’illustrer l’histoire, mais aussi de créer une interaction avec les personnages. La mise en scène et le jeu ayant été pensés pour et avec le format zoom : la narration, la place du comédien, l’adresse public et le type de jeu ayant été inventés en fonction des possibilités qu’offre l’écran. »

Etant interprété, selon les représentations, par Stéphanie Gervy ou Simon Wauters, soulignons que la démarche se veut théâtrale, puisqu’il y a un lien direct avec le public, même s’il n’y a pas de présence. En effet, il ne s’agit pas d’une captation vidéo. L’idée est de partager un moment ensemble avec d’un côté de l’écran, les comédiens et de l’autre côté, le public, qui est interrogé sur la capacité de l’être humain adulte et enfant à réagir à cette situation, permettant aux enfants d’extérioriser ce qu’ils ont vécu durant le confinement, leur posant des questions telles que : comment gérer la peur, le rapport aux autres et l’imprévu.

Notons que les « Zygomars » défendent une idée ludique du théâtre pour la jeunesse : celle « d’offrir aux enfants un théâtre de santé, de bonheur et de joie ». Il s’agit avant tout de distraire et d’amuser grâce à un cocktail de poésie, d’action et d’humour, le tout teinté d’un réel souci pédagogique et esthétique.

** Egalement programmée, la « Compagnie des Bonimenteurs », qui nous proposeront trois spectacles :

*** « Michel, deux Fois », écrit par Nicolas Turon & Vincent Zabus, mise-en-scène de Nicolas Turon, avec Vincent Huertas & Vincent Zabus, un spectacle déambulatoire, avec des encollages de l’illustrateur français « Hippolyte«  (Franck Meynet/°1976)

Synopsis : « Dans les villes de nos vies, où sont les chemins de traverses, les cachettes et les raccourcis ? Qu’est-ce que l’on sait de l’intimité de ceux qui n’intéressent personne ? Est-ce qu’on a le droit de faire partie d’une histoire quand on appartient à l’immense majorité de ceux qui n’ont rien de remarquable ? Et si la vie de chacun peut s’entendre comme une histoire, et si le pas que nous faisons nous indique la direction du pas suivant, et si l’essentiel réside dans notre parcours, quelle place reste-t-il pour nos choix ? Que décidons-nous vraiment, et à quel prix ? Peut-on acheter la confiance en soi ? « Michel, deux fois », l’intime exposé au vent … »

Note d’Intention des auteurs : « Dans ‘Michel, deux Fois’, nous prêtons à notre personnage la qualité de ne pas choisir. Il s’offre au public comme déclinant avec sensibilité et finesse deux possibilités d’une même existence.
Nous suivons tout à la fois Michel tel qu’il aurait pu être, et Michel tel qu’il est pourtant. Mais lequel est lequel ?
Chaque station du spectacle, celui-ci conçu comme une déambulation, est l’occasion de faire de la rue une caisse de résonance. Des lieux communs urbains comme incarnation de son double destin, comme possibilité de projection du spectateur et d’empathie. L’écho de Michel, son écho deux fois. À partir de référents concrets et ordinaires (le vocabulaire de la vie et de la ville de tous les jours) utilisés comme un moyen de se fondre dans la cité, nous dévions avec astuce dans un monde de fable en prenant nos spectateurs par la main. Un univers situé juste à côté du nôtre et qui permet la poésie, dans lequel Michel évolue tant bien que mal, avec ou sans réussite. »

*** « La Pêche aux Histoires » (recommandée dès 4 ans)

Cette « pêche aux canards » particulière – incontournable entresort, rigolo et écolo – est bonimentée en continu, une histoire étant racontée toutes les 20 minutes, pour 25 à 30 enfants par histoire. Voici la seule « pêche aux canards » au monde où les enfants ne gagnent pas de jouets « made in China », mais bien des histoires ! Les « Bonimenteurs », n’ayant rien perdu de leur gouaille ludique, invitent les enfants à pêcher devant leur caravane. Cette fois, pas question d’attraper les canards, mais de récupérer les canettes, bidons et autres déchets en plastique. La pêche terminée, à l’intérieur de la caravane, une fois installés sur leurs petits bancs, les enfants reçoivent leur histoire.

*** « Les Lecteurs publics » (recommandés dès 6 ans, sauf une version érotique, en soirée)

Devant leur caravane et150 spectateurs, les « Lecteurs publics » nous proposeront une lecture familiale et théâtrale, à 3 voix, des « Vacances du petit Nicolas », des auteurs français Jean-Jacques Sempé (1932-2022) et René Goscinny (1926-1977) ou de « Crotte de Nez ». De la poésie est, également, programmée, avec « Paroles et Spectacles », de Jacques Prévert (1900-1977), des textes inédits de Georges Brassens (1921-1981), des extraits de romans de Romain
Gary (1914-1980) ou de Paul Auster (°Newark, New Jersey/1947) , …, bref, des lectures de toutes sortes et sur tous les tons : comique, engagé, poétique, tragique, …

A douze spectateurs privilégiés, nichés dans l’intimité de leur caravane-bibliothèque, ils liront « La Tombe », de Guy de Maupassant ou « Le Coupeur d’Eau », de Margueritte Duras (1914-1996). A l’oreille de deux bienheureux, allongés sur leurs transats et munis d’écouteurs, ils susurreront des extraits de romans de l’auteur japonais Haruki Murakami (°Kyoto/1949), tels « Au Sud de la Frontière » ou « A l’Ouest du Soleil ». Assurément, lire est une fête, la fête une liberté.

Horaire des spectacles :

« La Pêche aux Histoires » (dès 4 ans) : 14h à 15h & 16h15 à 18h15.
« Les Lecteurs publics » (version classique, dès 6 ans) : 15h à 16h &16h45 à 17h45 ; (érotique, dès 18 ans) : 21h à 22h.
« Le Tout Petit Monsieur » (dès 6 ans) : 16h à 16h45 & 18h15 à 19h.
« Michel, deux Fois » (dès 12 ans) : 17h à 18h & 20h à 21h.

Billeterie :

Pass spectacles de jour (« Le tout petit Monsieur », « La Pêche aux Histoires » & « Les Lecteurs publics » (classique) :
6€ (4€, de 6à 18 ans / 1€25, pour les « Art. 27 » / 0€, pour les moins de 6 ans).
« Michel, deux Fois » (en journée) : 10€ (8€, de 6 à 18 ans / 0€, pour les moins de 6 ans).
« Michel, deux Fois » + « Les Lecteurs publics » (érotique) : 12€ (10€, de 6 à 18 ans / 0€, pour les moins de 6 ans)
Réservations : site web : http://www.citadelle.namur.be. Achats sur place : « Centre du Visiteur » (site de « Terra Nova ») & kiosque, entre le « Pavillon » et le « Panorama », sur l’Esplanade de la Citadelle, du mardi 08 jusqu’au samedi 12 août, en fonction des places encore disponibles (jusqu’à 20h, pour les spectacles du soir).

Expositions :

Deux expositions se succèdent, cet été, au sein du « Hangar des Affûts », fraîchement rénové :

*** « Ch’tits Canons », jusqu’au dimanche 30 juillet :

Philippe Bragard (°1960), archéologue, historien de la fortification, professeur à l’ « Université catholique de Louvain » & président de l’asbl « Les Amis de la Citadelle », nous invite à découvrir sa collection de vingt-cinq siècles de petits modèles d’artillerie.

Plus de cinq cents miniatures, en plomb, bois, métal, plastique, réalisés à différentes échelles (du 1/16è au 1/72è), nous sont présentés, évoquant une longue évolution, de la « Catapulte » des Grecs, au IVe siècle avant notre ère,  jusqu’aux canons et missiles contemporains, en passant par le « Trébuchet », la « Bombarde », la « Carronade », la « Pièce de 4 de Gribeauval », le « Crapouillot », la « Grosse Berta », le « Brummbär », le « Corporal », l’ « Atomic Annie », le « Panzerhaubitze » ou encore le « Patriot ».

Ouverture : jusqu’au dimanche 30 juillet, les mercredis, samedi & dimanches, de 10h à 18h, les vendredis, de 13h à 18h. Entrée libre. Catalogue : 10€.

*** « Planches de BD scénarisées par Vincent Zabus », du mardi 08 août jusqu’au dimanche 03 septembre :

Lisons ce que Vincent Zabus (°Namur/1971) – philologue et journaliste de formation, comédien,  dramaturge &  scénariste de bandes dessinées, ancien enseignant – confia au site web « BDtheque » : « À 10 ans, je commence à lire un roman d’Agatha Christie. Après 10 pages, je m’arrête pour en écrire la suite. À l’adolescence, j’adore acheter de vieilles machines à écrire sur lesquelles je fais semblant de dactylographier des romans. À 18 ans, je m’inscris en philologie romane puis en journalisme parce que ce sont les études qui me semblent préparer au mieux au métier d’écrivain. La suite m’apprendra que c’est tout le contraire ! J’ai dû désapprendre tout ce qu’on m’avait mis dans la tête. Après mes études, j’envoie des tas de projets de BD systématiquement refusés par tous les éditeurs. Je deviens prof de français. Je fais du théâtre dans le cadre de mes cours et c’est le coup de foudre ! Je me mets à jouer et à écrire pour le théâtre quasiment jour et nuit. J’arrête le métier de prof pour devenir comédien et auteur de théâtre professionnel. Puis, l’envie de faire de la BD revient, je publie quelques histoires courtes dans l’hebdomadaire ‘Spirou’. Je reprends confiance et plein de projets jaillissent. Denis Lapière (un autre Namurois, travaillant, alors, pour ‘Spirou’/ndlr) m’ouvre les portes de sa nouvelle collection. Aujourd’hui, je suis un adulte rêveur, distrait et plutôt maladroit (ce qui fatigue un peu ma femme) qui a la chance de jouer au théâtre le soir et d’inventer des histoires la journée. »

Avec le dessinateur français « Hyppolite » (Franck Meynet/°1976), pour leur « one shot » « Incroyable ! » (Ed.  « Dargaud » /2020), il obtient, en 2020, le « Prix du meilleur Album », aux « Rossel de la Bande dessinée », avant de remporter, 2021, le « Prix Première du Roman graphique », aux « Prix Atomium ». Avant cela, avec le même dessinateur, pour « Les Ombres » (Ed. « Phébus »/2013), il reçoit, en 2013, le « Prix Laurence Tran », le « Prix des Libraires Lucioles » & le « Prix des Lycéens d’Ile de France ».

A noter que cette BD, « Les Ombres », est une adaptation de sa pièce de théâtre éponyme, qui, racontant l’exil et l’émigration, obtint, en 2010, le « Prix Sony-Labou-Tansi », décerné par le pôle national français de ressources  « Écritures contemporaines francophones et Théâtre », en partenariat avec « La Maison des Auteurs des Francophonies en Limousin ». Réalisé, en 2022, par Nadia Micault, co-écrit avec Vincent Tavier, un long-métrage  d’animation éponyme, reçut, l’an dernier, une « Mention spéciale du Jury », décernée, en France, à l’occasion des  « Prix du Scénario » (ex-« Sopadin »).

Auteur de nombreux ouvrages, revenons au au théâtre, pour signaler que Vincent Zabus écrit et joue différentes pièces avec plusieurs compagnies belges, telles « Les Baladins du Miroir » (avec, entres autres, en 2014, « Le grand Cabaret », qui fut joué, en avant-première, à la Citadelle, alors que « Le plus grand Nain du Monde », produit à la demande du « CAC », fut joué, en 2006, sur le site de « Terra Nova ») ; « Les Bonimenteurs » (avec, notamment, « La Fête interdite », en 2004, dans le cadre du programme « La Citadelle prend deux Ailes ») ;  « L’Infini Théâtre » ; ou encore « Les Zygomars », dont il est aussi le directeur artistique.

Que ce soit au théâtre ou en bandes dessinées, nous constatons qu’autour d’une dramaturgie solide, il cherche toujours à créer des personnages sensibles, dont l’humanité touche le lecteur, ses dialogues bénéficiant de son expérience de comédien et donnant à réfléchir sur le monde.

Les dessins des planches exposées seront signés Denis Bodart, Thomas Campi, Daniel Casenave, Renaud Collin, Antonello Dalena, « Hippolyte », Valérie Vernay & « Nicoby » (Nicolas Bidet).

Avec cet illustrateur français (°Rennes/1976), il réinvente, en 2022, en une BD pleine d’humour, le roman « Le Monde de Sophie » (Tome 1 : « La Philo, de Socrate à Galilée »/Ed. « Albin Michel »)- un roman philosophique culte, écrite par l’auteur norvégien Jostein Gaarder (°Oslo /1952), traduit dans 54 langues, ayant déjà conquis cinquante millions de lecteurs dans le monde.

Cette exposition, présentée dans le cadre de « Coup de Théâtre à la Citadelle : ‘le Monde selon Vincent’ » sera réalisée en collaboration avec l’asbl andenaise « La grande Ourse », organisatrice, à Andenne, depuis 1994, de la « Fête de la BD », créatrice, en 1996, de « L’Inédit », un fanzine regroupant du matériel inédit d’auteurs professionnels, tout en offrant des « cartes blanches », pour les nombreux artistes non professionnels.

Ouverture : du mardi 08 août jusqu’au samedi 12 août, tous les jours, de 10h à 18h & du mercredi 16 août jusqu’au dimanche 03 septembre, les mercredis, samedis et dimanches, de 10h à 18h, ainsi que les vendredis, de 13h à 18h . Entrée libre.

Balade guidée :

*** « Ouvrez les portes : Les débuts du tourisme à la Citadelle de Namur « .

Synopsis : « Ouvrons les portes ! En 1891, les hauteurs de la Citadelle sont démilitarisées et ouvertes au public. Mais que pouvait-on y découvrir ? Quelle a été la destinée de ce nouveau terrain de balade ? Partons à la découverte des débuts du tourisme à la Citadelle de Namur, de la fin du 19è siècle au début du 20è siècle. Nous aurons l’occasion unique de pénétrer dans des lieux rarement ouverts au public, observant le Fort d’Orange de plus près (sans y entrer), entrant dans la « Maison des Mariages » (ancien « Musée forestier »), le « Stade des Jeux » et le « Belvédère » (arrivée de l’ancien téléphérique, de 1957 à 1997, une cabine étant exposée au « Centre du Visiteur », dont la visite, non incluse, s’impose). Ensemble, revivons la ‘Belle Epoque’. »

Programmation : le dimanche 6 août, à 11h. Durée : de 1h30 à 2h. Prix d’accès : 8€ (6€, de 6 à 18 ans / 0€, pour les moins de 6 ans). Départ : Centre du Visiteur de « Terra Nova ». Recommandations : chaussures de marche et vêtements adaptés pour l’extérieur (non adapté pour les chaises roulantes et les poussettes. Réservations obligatoires : https://citadelle.namur.be.

Pour avoir vécu la précédente visite guidée (« Don Juan d’Autriche à Namur : des fastes aux funérailles »), le dimanche 03 juillet, nous ne pouvons que recommander ce type de découverte, fort bien présentée par un guide professionnel.

Contacts : 081/24.73.70 & info@citadelle.namur.be. Site web : https://citadelle.namur.be.

Yves Calbert.

 

 

 

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