Photos de la première mondiale de "La Porteuse de Souffle", par les "Baladins du Miroir", jouée, à Namur, jusqu'au 10 Août
Ce dernier vendredi 05 août, à l'appel du "CAC" ("Comité Animation Citadelle") et de sa dynamique directrice, Christine Laverdure, les "Baladins du Miroir" présentaient, sous leur chapiteau, dressé sur l'esplanade de la Citadelle de Namur, la première de "La Porteuse de Souffle", qui sera à nouveau interprètée, à 20h, ces mardi 09 et mercredi 10 août.
Gaspar Leclère, le metteur en scène, étant ,depuis 2015, directeur général et artistique des "Baladins du Miroir", qu'il rejoignit en 1984, écrit : "La crise sanitaire a balayé cruellement la créativité de nos songes ; l'absence de perspectives nous rend inertes et impuissants. Le constat est sans appel : nous ne pourrons plus vivre comme avant ! Nous devons nous réinventer, mais inventer quoi ?"
"Cette fois, nous voulons écrire ! C'est pourquoi nous nous sommes associés avec un auteur bien vivant, avec le désir de partager notre questionnement. C'est ainsi que j'ai demandé à Jean-Pierre Dopagne (°Namur/1952/ndlr) d'accompagner la companie dans cette quête d'un renouveau."
"Notre théâtre doit rester une one de contamination d'utopies."
La composition musicale est confiée à Line Adam (°Namur/1972), qui, présente au sein de cette troupe depuis 2002, en est à sa 10è composition pour les"Baladins du Miroir", incluant "Le Grand Cabaret" (2005), "La bonne Âme du Se-Tchouan" (2013), ou encore "Le Roi nu" (2016).
Soulignons qu'elle créa les musiques de scène de deux opéras de l' "Opéra Royal de Wallonie" et de plusieurs tableaux pour l' "Orchestre philarmonique royal de Liège".
Outre son importante discographie, notons qu'elle composa, entre autres musiques de films, celle de "La Miséricorde de la Jungle" (Joël Karekezi/Bel.-Fra.-Rwanda/2018/90'), un film qui obtint, en 2018, deux Prix, au "Festival du Cinéma africain", à Khouribga, au Maroc, ainsi qu'en 2019, trois "Africa Movie Awards", au Nigéria, et l' "Etalon d’Or de Yennenga", le Grand Prix du "Festival panafricain du Cinéma et de la Télévision", à Ouagadougou, au Burkina Faso.
Et si nous insistons sur la musique, c'est, tout simplement parce qu'elle porte ce dernier spectacle des "Baladins du Miroir", les acteurs jouant de différents instruments, de la batterie au saxophone, en passant par le piano et la trompette.
Ayant découvert le théâtre dès l’enfance, grâce aux “dramatiques” diffusées à la radio ,Jean-Pierre Dopagne, après des études de lettres, de musique baroque et de théâtre, créa un cours d’expression théâtrale, appliquée à l’enseignement, enseignant, lui-même, les littératures française et belge. Invité de plusieurs universités, écoles de théâtre et congrès, il donne aujourd’hui des animations et des ateliers d’écriture théâtrale. Dénonçant les dysfonctionnements de la société et de l’âme humaine, à travers une écriture où se mêlent la cruauté, la tendresse et l’humour, il s’inscrit dans la tradition du “théâtre populaire” de Jean Vilar (1912-1971).
Ce Namurois nous confia :« Pourquoi j’ai dit oui aux ‘Baladins du Miroir’, quand ils m’ont demandé d’écrire ce spectacle ? Tout simplement : parce qu’avec cette compagnie théâtrale, je savais que je trouverais ce même esprit de théâtre populaire, au sens le plus noble du terme : un théâtre pour tous. C’est-à-dire un théâtre ‘où mon voisin et moi, pour deux heures, sommes emportés dans le même destin’, comme l’écrit le dramaturge français Denis Guénoun. C’est-à-dire un théâtre qui n’éprouve pas le besoin de ‘troubler ses eaux pour qu’elles paraissent profondes’, selon le propos du philosophe allemand Friedrich Nietzsche. C’est-à-dire un théâtre qui parle à la fois au cœur et à l’esprit. Un théâtre qui, à travers des œuvres de tous temps et de toutes origines, touche à l’universel et résonne en nous aujourd’hui. Un théâtre total où tous les arts, de la parole au cirque et de la musique aux costumes, se fondent et se font métaphore du monde et miroir de l’Homme. »
Un théâtre total, qui recueillit un énorme succès lors de sa première mondiale, à Namur, sous les chaleureux applaudissements, notamment, de Nele Paxinou (°Antwerpen/1942), fille d’un père immigré grec et d’une mère flamande, ancienne comédienne du "Rideau de Bruxelles", licenciée en philosophie et en sciences théâtrales, élevée au rang, en 2012, de "Chevalier du Mérite wallon", alors qu'elle avait créé, en 1979, le "Théâtre du Miroir", qui, installé à Thorembais les Béguines, devint, dès 1981, les "Baladins du Miroir".
Ayant porté, de villes en villes, son théâtre de l’émotion et de l’humour, des circassiens et des musiciens, comme contiue à le faire son successeur, Gaspar Leclère, elle écrivit, en 2012 : "De la créativité, de la créativité, de la créativité ! … Ce simple mot recèle en lui l’avenir de notre jeunesse et la survie de notre société moribonde. Apprenons aux jeunes à en mettre dans chacune de leurs actions. C’est grâce à l’éducation et à la Culture que nous pourrons 'encore' leur montrer le chemin …"
La présente création de Gaspar Leclère, "La Porteuse de Souffle", renoue avec les débuts des "Baladins du Miroir", que nous venons d'évoquer, en intégrant, et pas un peu, de brillants artistes circassiens - auteurs de scènes aériennes, symbolisant le rapport au temps et à l'espace -, l'espace scénique du chapiteau étant exploré dans ses trois dimensions, des musiciens surgissant des quatre coins cardinaux ...
... N'hésitons donc pas à assister à l'une des deux dernières représentations namuroises de "La Porteuse de Souffle", un spectacle aérien, musical, familial et profondément humain.
Dernières représentations à Namur : à 20h, ces mardi 09 et mercredi 10 août. Prix d’entrée : 23€ (17€, àp artir de 65 ans et pour les membres d’un groupe de minimum 15 personnes / 10€, pour les moins de 26 ans et les demandeurs d’emploi). Réservations : 081/24.73.70, info@citadelle.namur.be & au « Centre du Visiteur », à « Terra Nova ».
Yves Calbert.