"Namur en Lumière", jusqu'au 1er février, et "Éclats de Rire", jusqu'au 15 mars, à Namur
Pas de Marché de Noël à Namur, cette année, mais, en un temps record, un projet d’illumiations du Centre-Ville s’est superbement concrétisé, intitulé « Namur en Lumière », à découvrir à partir de 16h, sept jours sur sept, jusqu’au lundi 1er février.
Dix-huit lieux n’attendent que notre passage, sachant que le jeudi 24 décembre le couvre-feu n’interviendra qu’à 24h…
Présente lors de l’inauguration, ce vendredi 11 décembre, de ce parcours lumineux de 2,5 km, Anne Barzin, l’Échevine des Fêtes et du Tourisme, déclara : « Ce que nous souhaitons, c’est de pouvoir offrir, aux Namurois et à nos visiteurs, une vraie ambiance de Nöel, renforçant, ainsi, l’attrait touristique et commercial de la Ville, permettant à chacun de faire son shopping à Namur, tout en profitant de quelques-uns de 18 lieux bénéficiant d’une mise en lumière festive, notre volonté étant, également, de soutenir le secteur artistique et culturel, comme nous avons pu le faire cet été, à la Citadelle. »
Et Anne Barzin de poursuivre : « Ces 18 lieux permettent de ne pas avoir de grands regroupements. Bien sûr, le port du masque est obligatoire et du gel hydroalcoolique est disponible sur place. Je pense qu’avec la durée de l’évènement et la longueur du parcours, il n’est nullement obligatoire de tout découvrir le même soir. Si en un lieu, il y a trop de monde, nous pouvons repasser plus tard ou un autre soir, toutes les conditions étant donc remplies pour que cela se passe bien. »
De son côté, Mathieu Collard, membre du collectif organisateur du projet, nous confia : « Afin d’éviter les regroupements de personnes, interdits en cette période, les visiteurs ne sont pas obligés de suivre un certain ordre Rallier un endroit à un autre permet de découvrir les œuvres, à son aise, nous laissant surprendre par leur variété, certains lieux nous proposant une histoire audio. »
Ainsi, à défaut du traditionnel spectacle de Luc Petit, "Noël des Cathédrales", à l'intérieur de la Cathédrale de Namur, c'est sa façade qui est mise en fête, par "Live 4 Life"-Edouar Little, qui nous présente "Et la Lumière fut..." De fait, sur la Place Saint-Aubain, il convient de nous placer sur le trottoir du Palais Provincial, afin de pouvoir profiter des commentaires, commençant par le son des cloches de la Cathédrale, qui, à l’image de la Grand’ Place de Bruxelles, bénéficie d’une programmation d’éclairages divers, se répétant toutes les dix minutes. Une animation lumineuse qui vaut, assurément le détour, et qui pourrait, pourquoi pas, se répéter d’année en année.
Dans le même esprit, ce sont les spectateurs, eux-mêmes, qui, sur le Pont du Musée (ancien Pont de France), grâce à deux bornes d’activation, pourront diriger l’éclairage en couleurs variées, des arbres longeant la Sambre, au pied de la Citadelle. Une installation, « Tree Color », par « Superbe ». De fait, c’est superbe !
A proximité, un marcheur lumineux géant, « L’Enjambeur » enjambe la Meuse, sur l’« Enjambée », alors que sur la Place d’Armes, c’est un sapin artistique lumineux, de 9 m de hauteur, surmonté d’une grande sphère, qui remplace les traditionnels chalets de Noël. Cette année, impossible donc de s’offrir un bon vin chaud ou de goûter à une délicieuse tartiflette. Par contre, prenons le temps d’admirer ce « Sapin Disco », réalisé par « Live 4 Life ».
A ne surtout pas manquer, « The Museum on the Moon », à l’intérieur de l’église Saint-Loup, une impressionnante lune lumineuse, de 7m de diamètre, créée par le seul artiste non namurois, le Britannique Luke Jerram, grâce à des images de la surface lunaire, prisent par la « NASA », cette installation parcourant le monde depuis cinq ans, chaque centimètre de cette oeuvre correspondant à 5 kilomètres de la surface lunaire.
Revenons à la Place Saint-Aubain, pour découvrir, côté Sambre, deux installations, celle intitulée « Dynamo », par le « Labo M », sise au-dessus de l’entrée de l’« Hôtel de Groesbeeck-de-Croix », hébergeant le « Musée des Arts décoratifs », ainsi qu’une autre, « Hula Light », sise à l’intérieur de la passerelle reliant le Palais Provincial aux bureaux de la Province, rue du Collège, une création de « Superbe », faite à partir de hula hoops lumineux.
Dans le même style, Jean-François Georis nous offre son « Anamorphose », dans une vitrine de la rue des Fripiers.
Quant au sein du très actif quartier des Carmes, nous trouvons deux installations, l’une toute mignonne, poétique, créée derrière la vitrine du « Caféo », la brasserie du « Caméo », « L’Echelle du Bonheur », due à Loïc Mottet, et l’autre, à cent mètres de là, sur la façade d’une ancienne banque, « Pixel », par Johan Flamey, qui nous présente son oeuvre comme étant un écran déstructuré donnant l’illusion d’être vivant.
Par ailleurs, François D’Alcamo, étudiant à l’ « Académie royale des Beaux-Arts » de Liège, nous propose 4 « Fenêtres imaginaires », des projections, sur 4 façades (rue Basse Marcelle, Place du Marché aux Légumes, Beffroi et Parlement de Wallonie), d’une image fixe d’un univers tout de noir et de blanc, entre bande dessinée et théâtre d’ombres.
Alors qu’en cette triste période durant laquelle, depuis la mi-mars, il nous est interdit de nous embrasser, pas même un simple petit bisou amical, derrière une vitrine de la Place Chamoine Descamps, le « Studio Ultra Vagues » nous propose deux lèvres lumineuses XXL, sises à l’intérieur d’un banc solaire, avec un titre évident : « Magic Kiss » (« Baiser magique »)… Approchons donc et servons-nous…
Profitons, aussi, en différents lieux du Vieux Namur des « Éclats de Rire », proposés dans le cadre des 50 ans de l’ « ILFoP » (« Institut Libre de Formation Permanente »). Aux installations lumineuses déjà citées s’ajoutent ainsi 50 photographies géantes, sur le thème du rire, réalisées par les étudiants de cette Institution, contribuant ainsi à rendre plus joyeuse la Capitale wallonne.
« Le rire, c’est bien connu, est communicatif et on espère que ces ‘Éclats de Rire’ qui jaillissent aux fenêtres, sur les vitrines des magasins ou sur des bâches seront comme des rayons de soleil qui réchauffent les cœurs et illuminent la journée. Rire, c’est bon pour le moral. Le rire stimule, il donne de l’énergie. C’est un antidote au stress. Il nous fait nous sentir bien et renforce les liens sociaux. Il détend et met de bonne humeur… Voilà pourquoi l’ 'ILFoP’, avec la complicité de la Ville de Namur, a décidé de fêter les 50 ans de sa section photographie sous le signe du rire ! », précise un communiqué de cette Institution.
Promenons-nous donc avenue de la Gare, rue de Fer (notamment sur les vitrines de l’Hôtel de Ville & d’« Ethias », ainsi que dans les Jardins du Maïeur), Place de l’Ange, Place d’Armes (sur la Bourse) et Place Maurice Servais, afin de profiter des photographies d’Amélie Cogniat, Patrick Coppens, Leïlou Dineur, Axel Georges, Sophie Lex, Vincent Melebeck, Vanessa Mortier, Pascal Teise, Norma Thiry, Nathalie Trembloy, Kalysha Vanoverberghe, Bertrand Vercauteren et Delphine Voortman. A voir tous les jours, de 08h à 22h, jusqu’au lundi 15 mars.
Ces treize étudiant.e.s de l’« ILFoP » et leur « coach», Fabrice Dermience, ont, ainsi, fait appel à leurs potes, leur famille, leurs connaissances, pour venir se faire tirer le portrait dans des studios improvisés, en respectant les
mesures sanitaires. Des dizaines d’hommes et de femmes, adultes, étudiant.e.s ou enfants, de tous styles et de toutes origines, ont ainsi pu se laisser aller à ces beaux et francs « Éclats de Rire » immortalisés par ces treize photographes. Cinquante « Éclats de Rire » ont été tirés en grand format et affichés, sur des fenêtres et des
vitrines de commerces namurois.
Le rire aux lèvvres (même masqués), nous pouvons, aussi, admirer trois installations lumineuses, dues à un quatuor de créateurs, Matthieu Collard, Mélanie De Groote , Marie-Noëlle Hébrant & Stéphane Orlando, qui nous présentent « L’Espace du Dedans », sur la Place de Québec, « L’Ange à sa Place », sur la Place de l’Ange, & « Assis dans la Lumière », en prenant place sur le Siège du Menteur, sis à l’entrée de la Place du Théâtre.
Eteignons donc la morosité de cette crise sans fin, en nous promenant, en famille, entre l’« Enjambée » et la rue des Carmes, à la découverte féerique de dix-huit installations lumineuses, de préférence équipés de smartphones, qui, par le scan de QR Codes, nous délivrera des explications sur le travail de chaque artiste et le patrimoine mis en valeur… Mais que ceux qui ne disposent pas de cette technologie se rassurent ce parcours est avant tout visuel… Nul besoin d’un quelconque QR Code pour apprécier tous ces effets lumineux… Merci à ce collectif d’artistes et à cette heureuse initiative de la Ville de Namur, ainssi qu’aux photographes de l’« ILFoP », qui nous font partager leurs « Éclats de Rire » ! Joyeux Noël et Bonne Année à tous !
Yves Calbert.