Le "Pavillon" de la Citadelle de Namur, du 13 Mars au 13 Juin, avec l'Expo "Humans / Machines"
Il devait s'ouvrir le jeudi 05 novembre 2020... Avec plus de quatre mois de retard, le moment est venu, le samedi 13 mars 2021, de procéder à l'inauguration du "Pavillon" numérique, sis sur l'esplanade de la Citadelle de Namur, en un lieu situé à l'arrivée du futur téléphérique...
Sous l’initiative de son député-bourgmestre, Maxime Prévot, grâce au travail de l’équipe du « KIKK », sous la coordination de Gilles Bazelaire, l’un de ses co-fondateurs, la capitale de la Wallonie se voulant à la tête du progrès, inaugurera son « Pavillon », sur l’esplanade du site historique de la Citadelle, nous offrant un lieu, tout neuf, dédié aux cultures numériques.
*** Le « Pavillon » :
A souligner que cet édifice, reconstruit à Namur, est l’ancien pavillon belge de l’ « Exposition universelle » de Milan, organisée du 05 mai jusqu’au 31 octobre 2015, qui fut édifié par l’architecte namurois Patrick Genard.
Nous présentant du samedi 13 mars jusqu'au dimanche 13 juin, son exposition inaugurale « Humans / Machines », le « Pavillon » vivra une phase test, avant une fermeture pour réaménagement.
Acquis par la Ville de Namur et confié à l’association namuroise « KIKK », pour sa gestion quotidienne et son animation, l’arrivée du « Pavillon » permet à la Ville de disposer, ainsi, d’un bel outil attractif, tout en confirmant sa position de « Smart City ».
Le « Pavillon » a pour ambition de devenir un lieu permanent d’échanges destiné au grand public comme aux initiés. Offrant ainsi la possibilité au plus grand nombre de décortiquer les cultures numériques et, par conséquent, de s’approprier les défis actuels et futurs d’un monde en mouvement, tout en constituant un lieu de référence pour le secteur.
Les visiteurs pourront découvrir plusieurs espaces au sein du « Pavillon » :
• Un espace d’exposition qui questionne le présent et l’impact des évolutions technologiques ;
• Le « Playground », un espace ludique et interactif, dédié à l’exploration des dernières innovations numériques
numériques à travers le jeu et l’expérimentation ;
• Le « Lab », qui offre une vitrine du savoir-faire wallon en matière de technologie numérique ;
• De nombreux moments de rencontres et d’échanges (« workshops », conférences, …).
*** La réhabilitation du « Pavillon belge Milan 2015 » :
– Le projet initial :
Le concept du « Pavillon belge de l’Exposition universelle » de Milan, en 2015, conçu par l’architecte namurois Patrick Genard, a été structuré par la notion de durabilité, notamment à l’échelle du territoire et du développement urbain, mais, également, en termes de ressources. Les notions de durabilité territoriale et d’éco-construction ont guidé la conception initiale du projet.
Aussi le « Pavillon » a suivi des règles essentielles quant à la conception d’un bâtiment éco-durable, cette philosophie se poursuivant par le choix de matériaux de construction, naturels, facilement recyclables, isolants, modulaires, permettant un démontage aisé, ne laissant pas d’empreinte sur le site.
– La réadaptation :
Le « Pavillon » a nécessité une série d’adaptations pour son installation sur l’esplanade de la Citadelle de Namur. De fait, ce « Pavillon » avait été imaginé comme étant une structure temporaire, alors qu’il devient un lieu d’exposition polyvalent. Par ailleurs, la plupart des standards normatifs wallons sont différents par rapport à ceux en vigueur en Italie. Aussi, à Namur, des travaux ont dû être effectués au niveau du respect des normes incendies, des prescriptions en termes des PEB (Performances Energétiques des Bâtiments), ainsi que de certaines normes spécifiques, telles que les critères d’accès PMR (Personnes à Mobilité Réduite).
En outre, il a été néessaire d’épaissir les murs, afin d’obtenir une meilleure isolation, alors que l’on a dû réaliser une structure en acier, afin de supporter la nouvelle dalle de béton du sous-sol, qui, à Milan, était en bois, cet aménagement étant indispensable pour que le « Pavillon » puisse ouvrir ses portes à Namur, en accord avec le grand principe de Patrick Genard : la durabilité environnementale.
*** L’asbl « KIKK » :
Fondée en 2011, à Namur, l’asbl « KIKK »– véritable galaxie en pleine expansion – promeut les cultures numériques et créatives. Cette association s’inscrit dans un écosystème favorisant le développement d’outils, de ressources, de lieux et d’événements à destination d’artistes, d’entrepreneurs, de fabricants et de tous les curieux des croisements entre les arts, la cuture, les sciences et les technologies, qu’elle explore à travers quatre grands projets :
• le « KIKK Festival » : mondialement reconnu, il s’agit d’un Festival international des Cultures numériques et créatives ;
• le « TRAKK », hub créatif et Fab Lab, de Namur, un espace dédié aux industries culturelles et créatives, ainsi qu’au numérique, le « KIKK » étant l’un de ses partenaires fondateurs ;
• sa plateforme de production d’œuvres artistiques, au coeur des activités du « KIKK » ;
• le « Pavillon », un espace permanent d’expositions, d’une superficie de 2.500 m2.
Les créatifs, qui gravitent dans l’orbite du« KIKK », y évoluent librement, dans un environnement propice à la collaboration, la découverte, l’échange, l’ouverture et le partage. Objectifs : explorer, questionner, expérimenter, confronter, de manière transversale, les multiples usages des nouvelles technologies, préfigurant ainsi les nouveaux défis d’un monde en mouvement.
*** Exposition « Humans / Machines », l’exposition inaugurale :
À l’occasion de cette ouverture pop-up, le « Pavillon » dévoile une exposition totalement inédite, la première d’une longue série, « Humans / Machines », cette exposition questionnant les implications du développement des technologies d’ « IA » (« Intelligences Artificielles ») et leur (in)capacité à imiter les processus naturels, les comportements humains et la créativité.
Le visiteur plonge d’abord dans la« vallée de l’étrange », un monde où les créations numériques interpellent, questionnent, voire choquent. Un robot peut-il être artiste ? Doit-il se punir à l’avance de crimes qu’il est susceptible de commettre ?
Face à la numérisation grandissante du monde et à l’avènement des « IA », la relation entre l’Humain et la Machine a pris un nouveau sens, bien différent de celle de l’ère industrielle.
A la croisée des arts, des sciences et des technologies, le visiteur découvre les implications de l’utilisation des « IA » dans notre vie quotidienne, plonge au cœur du rapport entre l’Humain et la Machine et découvre toutes les possibilités nées de cette rencontre entre deux univers, mais aussi des »deepfakes », une technologie permettant de créer « de faux visuels » ou encore une voix organique et son double numérique.
L’exposition « Humans / Machines » est ponctuée d’installations de grandes envergures, signées par des créateurs et artistes de renom international : Ugo Dehaes (Bel.), Justine Emard (Fra.), Mélia Roger (Sui.), Diemut Strebe (USA), Filipe Vilas-Boas (Por.), Mushon Zer-Aviv (Israël), Mathieu Zurstrassen (Bel.).
*** Le Lab :
Ensuite, le visiteur entre dans la zone d’innovation du « Pavillon ». Cet espace veut offrir une fenêtre sur la crême des
innovations dans les domaines industriels, des start-ups, de la science et de la recherche. La thématique du Lab, « Augmented Humans » est liée à celle de l’exposition et met en scène des innovations technologiques au service de l’humain.
Quels sont les apports positifs que la technologie numérique peut apporter à notre vie quotidienne, aujourd’hui, en
2021 ? Avec le Lab, le « Pavillon » met en lumière des projets novateurs wallons, belges et internationaux, tel « Sun Rise », dont les capteurs permettent d’analyser la qualité du sommeil, sans passer par une nuit de tests à l’hôpital. Ainsi, le Lab entend, à la fois, valoriser le savoir-faire du territoire wallon et stimuler l’esprit d’entreprendre.
*** Le « Playground » :
À la fin du parcours, nous découvrons le « Playground », espace interactif permanent du « Pavillon », qui permet au visiteur d’expérimenter de nouvelles manières de jouer, de vivre des expériences d’un nouveau genre et, par la même, de comprendre un peu plus les potentialités du numérique.
Au« Playground », jouer est une chose sérieuse. Petits et grands font l’expérience du nec plus ultra en matière de technologies numériques. Grâce à ces innovations, il est désormais possible de créer une musique collaborative qui ne finit jamais, de voir ses traits dans un tableau de Vincent van Gogh ou d’Edvard Munch, voire encore de retomber en enfance, grâce à une balançoire connectée aux étoiles.
Au travers de ces expériences touchant les cinq sens, ces jeux interactifs sont là pour susciter curiosité et
émerveillement. L’espoir derrière le « Playground » : créer des souvenirs mémorables et, pourquoi pas, engendrer quelques vocations !
*** L’impact du « Pavilon » sur la Ville de Namur (entretien avec son bourgmestre, Maxime Prévot) :
Q. : Que symbolise l’ouverture du « Pavillon » pour la Ville de Namur ?
R. : « L’ouverture du ‘Pavillon’ symbolise la position de Namur comme Ville devenant une véritable locomotive
du développement socio-économique wallon. Au fil des années, Namur a franchi une étape clef, crédibiliser la
position de la Ville en tant que Capitale et cela, pas seulement au travers de ses institutions, mais aussi par ses
impulsions. Namur a été novatrice et est à l’avant-garde en matière de développement durable, de réemploi,
d’implémentation de la culture dans l’espace public. Namur est devenue un phare de l’écosystème wallon
en matière de révolution digitale. Qu’on le veuille ou pas, le numérique s’imposera à tous. Il devenait donc
essentiel de ne pas s’en plaindre, mais de saisir les opportunités que le digital peut représenter. Namur, Ville du
secteur tertiaire disposant d’un capital humain important, tirant profit de l’environnement digital. Dans cet environnement, le ‘Pavillon’ vient consolider le rôle de leadership de Namur, une Ville qui offre une vitrine du savoir-faire technologique de la Wallonie, à l’atention des touristes, étudiants, entrepreneurs en devenir. »
Q. : En quoi l’inauguration du « Pavillon » va-t-elle permettre de positionner Namur comme étant un foyer d’innovations et de nouvelles technologies ?
R. : « L’inauguration aura deux vertus principales. La première, permettre aux Namurois sceptiques de démystifier une série d’idées préconçues, de saisir toutes les opportunités que représentent le digital et la chance de pouvoir, dans un territoire comme le nôtre, marier le moderne et l’ancien. Ce bâtiment contemporain vient parfaitement épouser et sublimer le patrimoine historique classé. Le ‘Pavillon’ symbolise l’orientation de Namur vers le futur, tout en continuant de préserver et de chérir son patrimoine. La deuxième, en faire un témoin de l’ambition namuroise et wallonne autour des questions du numérique. Namur et la Wallonie ont des atouts majeurs à faire valoir, y compris auprès de l’étranger. Il faut en être fier et, parfois, bousculer notre humilité. »
Q. : Quel a été le moteur dans le choix de reprendre une structure existante et de la réhabiliter ?
R. : « Lorsque j’étais membre du Gouvernement Wallon, mon collègue en charge du tourisme à déposer, sur la table du Gouvernement, un programme ambitieux d’investissements en infrastructures à vocation touristique. Au même moment avait lieu l’exposition universelle de Milan. Toute la presse et les experts ventaient les qualités du ‘Pavillon belge’. L’exploitant du ‘Pavillon’, à Milan, Benoit Gersdorff, me glissa à l’oreille que ce serait extraordinaire qu’au lieu de démolir ce ‘Pavillon’, l’on puisse lui donner une nouvelle vie. L’idée m’a plu et c’est comme cela que la Ville a pu acquérir, via des crédits wallons, ce ‘Pavillon’, réalisé par un architecte namurois, ce qui ne fit que renforcer notre décision. Ainsi, désormais, la modenité conforte le Patrimoine exceptionnel du site de la Citadelle. »
Q. : Quelles sont les raisons qui ont orienté le choix de l’asbl « KIKK » comme gestionnaire du « Pavillon » ?
R. : « L’asbl était en recherche d’un lieu pour pouvoir pérenniser ses activités, afin de convaincre l’ensemble des Namurois et sa jeune génération sur la nécessité d’être entreprenant, créatif, patient. Le ‘KIKK Festival’ est un moment exceptionnel pour véhiculer toutes ces valeurs en phase avec celles du secteur des nouvelles technologies. Les trois jours du festival apparaissaient finalement trop courts. Le « Pavillon » acquis, il nous semblait naturel de suggérer au ‘KIKK’ – à l’époque en recherche d’un espace – d’utiliser ce lieu. Namur est fière d’avoir une asbl comme le ‘KIKK’, qui a permis de consolider les lettres de noblesse aux quatre coins du globe. Cette vitrine permanente permet de valoriser les entrepreneurs locaux, tout en mettant en lumière la renommée de la Wallonie à l’international. »
*** L’avis de l’architecte namurois, Patrick Genard :
« A Milan, on avait recréé autour du pavillon une espèce de maquette de paysage belge. Mais ici, pas besoin ! Il y a des arbres fantastiques, le tout devant les gradins. On imagine mal un autre endroit pour reconstruire un ‘Pavillon’ tel que celui-là. C’est vraiment l’adéquation parfaite entre le bâtiment et son environnement. Je ne pouvais rêver mieux ! »
Ouverture du Pavillon Pop-Up : du 13 mars au 13 juin. Prix d’entrée : 8€ (6€, à partir de 65 ans et pour les membres de groupes de minimum 10 personnes / 5€, de 07 à 18 ans, pour les tous les Namurois et les demandeurs d’emploi / 1€25, pour les Art. 27 / 0€, jusqu’à 06 ans et pour les enseignants / 20€, pour 2 adultes et 2 enfants). Réservations obligatoires. Site web : http://www.le-pavillon.be.
Yves Calbert.