"Le Carnaval des Animaux", à Liège, jusqu'au 05 Mars
« Le classique n’est pas une musique sacrée, c’est une sacrée musique ! Voilà mon mantra, mon fil conducteur lorsque j’écris autour d’œuvres musicales à destination d’un public familial », déclara le comédien Bruno Coppens (°Tournai/ 1960), auteur du texte du spectacle familial « Le Carnaval des Animaux », créé par Luc Petit (°Tournai/ 1962), qui nous confie qu’il s’agit d’ « Un spectacle pour tous qui marque les esprits et les sens par son audace, sa créativité et sa fantaisie. »
Afin d’aider le public de l’ « OPRL » (« Orchestre Philarmonique Royal de Liège ») à patienter, avant que ne commence le spectacle, huit petites souris, dont l’une vraiment très petite, animent l’avant-scène, n’hésitant pas à déambuler joyeusement dans les allées de la salle.
La présentation de ces 90 minutes de bonheur est confiée au roi des animaux, le lion, interprété par Bruno Coppens « himself », qui n’hésitera pas à inviter, sur scène, deux dragons chinois, venant du fond de la salle, une maman éléphant et son petit, …, voire même des représentants d’un impressionnant monde nautique, des poissons à une pieuvre, en passant, venues du public, par d’incroyables méduses.
Quelques 130 costumes, certains dignes du célèbre Carnaval de Venise, sont portés par nombre de comédiens, accompagnés par dix musiciens de l’ « OPRL », Luc Petit ayant déclaré les concernant : « L’idéal dans un tel spectacle serait d’avoir une adéquation parfaite entre musiciens, acteurs et danseurs. Je suis ravi de faire participer les musiciens qui acceptent de s’amuser et de se mettre en scène. Je ne peux pas ne voir en eux que des instrumentistes assis sur une chaise … »
… Et de fait, nous avons vu, chose unique en musique classique, les dix musiciens se lever, lors du final, interprétant un pas de danse, avec les comédiens, sur un air de « Carnaval à Rio », Daniel Weissmann, le directeur général de l’ « OPRL », se réjouissant qu’un tel spectacle puisse rajeunir son public.
Plus généralement, Bruno Coppens confia à notre collègue Stéphane Dado : « Il m’a semblé aussi important d’être en interaction avec le public, de casser ce que l’on nomme au théâtre le quatrième mur. Le spectacle est dès lors aussi joué dans la salle, aux côtés des spectateurs. Enfin, il m’a paru important de changer l’idée que l’on se fait du ‘Carnaval des Animaux’, car il s’agit moins d’une œuvre pour les enfants que d’un spectacle à l’attention des adultes, dans lequel les enfants retrouvent leur propre imaginaire. C’est important de le rappeler car cela implique, pour moi, une écriture qui n’est pas la même que celle imaginée dans le cadre de représentations pour les enfants.
Véritable alchimiste des arts de la scène, alliant toutes les disciplines et les moyens techniques les plus innovants, afin de présenter des atmosphères surprenantes, toujours au service de sa démarche artistique et humaine, Luc Petit, grâce, au centre de cette mise en scène, à un miroir géant, qui – tout en réfléchissant les 16 tableaux de ce spectacle haut en couleurs – nous permet de voir et d’entendre le créateur original, en 1886, de ce formidable bestiaire, le compositeur français Camille Saint-Saëns (1835-1921), auteur de douze opéras. Ainsi, ce dernier pu agrémenter le « Mardi Gras » d’un ami violoncelliste, ce qui est bien de saison en ce congé scolaire autrefois nommé « Congé du Mardi-Gras ».
Ayant mis en scène le présent « Carnaval des Animaux », Luc Petit déclara : « C’est d’abord le mélange des disciplines : le cirque, la danse, la musique, les lumières, les costumes, autrement dit, tout ce qui compose mon imaginaire en général. C’est devenu une sorte de signature que les gens reconnaissent. Il y a aussi beaucoup de travail audiovisuel, avec des projections reflétées dans le miroir. Comme je suis réalisateur de cinéma à la base, j’ai la capacité de gérer ces différentes situations qui font penser davantage à un tournage de film qu’à du théâtre traditionnel. »
Il tint à ajouter : « Cette mise en scène est hors du commun pour cette salle, qui n’est pas du tout adaptée pour faire un spectacle comme celui-là. On n’a pas d’accroches, on a dû tout réinventer … »
… Mais quel bonheur de pouvoir assister à un tel spectacle, plein d’énergie, après la crise sanitaire, que nous avons dû subir, Luc Petit ayant d’ailleurs dû annuler, à Namur, l’un de ses « Noël des Cathédrales », l’occasion pour lui d’insister sur l’importance de la Culture, nous rappelant : « Quand on a demandé à Winston Churchill (1874-1965) de couper dans le budget des arts pour l’effort de guerre, il répondit : ‘Alors pourquoi nous battons-nous ? … Le XXIè siècle sera culturel ou ne sera pas‘ »
Laissons-nous donc être entraînés dans un tourbillon d’images et de sonorités, un véritable défilé carnavalesque, rythmé par les notes enchanteresses de Saint-Saëns.
Soulignons que le mardi 24 janvier 2023, Luc Petit reçut, à Bruxelles, en présence du premier ministre, Alexander De Croo, le titre de « Leader wallon de l’Année 2022 », récompensant l’ensemble de sa carrière, alors que le 17 septembre 2022, il reçut, à Jambes-Namur, des mains du Ministre-Président de la Wallonie, Elio Di Rupo, le grade de « Chevalier du Mérite Wallon », attribué pour son travail de valorisation du Patrimoine régional.
En 2015, pour son spectacle « Inferno », créé à l’occasion du bicentenaire de la « Bataille de Waterloo», dirigeant alors quelques 300 reconstituteurs, 250 artistes et musiciens, sans oublier une cinquantaine de chevaux, il se vit offrir huit Prix à l’ « EuBEA » (« European Best Event Awards ») de Séville, dont ceux de « meilleur Evénement culturel » et de « meilleur Evénement de Commémoration », lui qui assura, à Abu Dhabi, la gestion du casting d’une production de Franco Dragone (1952-2022), pour qui il mit en scène une « Disney Cinema Parade », à Paris ; participant à la création du show de Céline Dion, à Las Végas ; ainsi qu’au spectacle « The House of Dancing Water », en Chine, dans l’ancienne colonie portugaise de Macao. A noter, enfin, que pour un édition annuelle de « Décrocher la Lune », à La Louvière, Luc Petit obtint, à Los Angeles, un Prix, pour « avoir atteint le plus haut niveau d’excellence en matière de spectacles d’envergure. »
Revenons à 2023, en nous fixant rendez-vous dans le Parc du Château de Beloeil, pour « Peter Pan », le prochain spectacle des« Nocturnales », qui sera mis en scène par Luc Petit, du mercredi 02 août jusqu’au dimanche 20 août, à 19h, 19h45 ou 20h30, voire, les vendredis, samedis & dimanches, à 21h15.
Contacts : info@nocturnales.be, 02/616.45.29 & 0470/92.42.29. Site web : http://www.nocturnales.be.
Yves Calbert.