"La Caravane du Court", à Ciney, Floreffe, Namur et Philippeville, du 08 au 11 Mars
Après une soirée de clôture annulée, en 2020, et une année blanche, en 2021, pour causes sanitaires, la « Caravane du Court », créée par le Service de la Culture de la Province de Namur, reprendra la route, désormais organisée par le « FIFF » (« Festival International du Film Francophone »).
Ces 4 mêmes films seront projetés, le jeudi 10 mars, à 13h (séance scolaire) et 20h, au « Centre culturel », à Ciney.
Au programme :
*** « Deux Fois mon Frère » (Mickey Broothaerts/Bel./fiction/2021/19’/film lauréat, en 2021, du « Prix RTBF-La Trois », au « FIFF »).
Synopsis : « Damien héberge chez lui un jeune exilé soudanais, Abdo. Dès le début de leur cohabitation, ils se devinent respectivement homosexuel et homophobe … »
*** « Jmar » (Samy Sidali/Fra.-Maroc/fiction/2020/20’/film lauréat, en 2021, du « Prix de la meilleure Interprétation », pour Zouhair Sabri, au « FIFF »).
Synopsis : « Sur la plage de Mohammedia, petite ville côtière du Maroc, Khaled vend des balades à cheval aux promeneurs·euses. Il traîne avec ses amis, ils ont une vingtaine d’années et fantasment une sexualité qui leur est interdite … »
*** « Junie » (Grégoire Graesslin/Fra.-Bel./fiction/2021/23′)
Synopsis : « Junie, 20 ans, est apprentie sur une exploitation agricole auprès de Xavier, un fermier bourru. Seule fille au sein de cette ferme isolée, qui accueille également des travailleurs saisonniers, Junie souffre d’un mal étrange : chaque matin, elle se réveille au beau milieu de la campagne, perdue et déboussolée … »
*** « Les Punaises » (Lisa Sallustio/Fra./fiction/2020/22’/film lauréat, en 2021, du « Prix du Public », au « FIFF »)
Synopsis : « Berlioz est un jeune sur-diplomé et de fait, il ne trouve pas de travail. Pour ne pas se faire radier du chômage, il accepte une offre d’emploi « à haute responsabilité » qui consiste à retirer toutes les punaises du mur d’un bâtiment vide … »
La Soirée de Clôture se déroulera à Philipeville, au « Centre culturel », le vendredi 11 mars, à 20h, également suivie d’une rencontre, avec une séance scolaire, à 13h.
Ce même second programme de 4 films sera à l’affiche, le mercredi 09 mars, à 09h30 (séance scolaire) et 20h, au « Centre culturel », à Floreffe.
Au programme :
*** « Le Danger en Face » (Alexis Chartrand/Canada/Fiction/2020/17′)
Synopsis : « Alors qu’il observe la vie à l’extérieur de sa boutique, un barbier croit apercevoir celui qui en veut à sa vie et à sa famille. Confronté au danger imminent, le barbier décide de réagir … »
*** « Dernier Voyage au Laos » (Manon Saysouk/Bel./Documentaire/2021/22′)
Synopsis : « Cinquante ans en arrière, je me replonge dans le passé qui me transporte dans ce paradis perdu, où cinq années durant j’ai vécu le bonheur absolu. À travers de vieilles photos, des paroles et des dessins, ma grand-mère française et mon père se replongent dans le Laos des années 70 … »
*** « Journal de Désintégration N° 2 » (Loris Ciaburri/Sui./Fiction/22′)
Synopsis : « Le narrateur du film, l’homme perdu, ressasse des souvenirs de sa jeunesse, de son premier amour, de son père et de sa mère. Ses souvenirs du passé, proches ou lointains, le tourmentent encore … »
*** « Shams » (Pauline Beugnies/Bel./Fiction/2019/24′)
Synopsis : « Après son documentaire, « Rester vivants » (2017), sur la vie post-révolutionnaire de la jeunesse activiste égyptienne, Pauline Beugnies fait naître une histoire d’amour impossible au cœur de la Ville du Caire. « Shams » (2019) nous montre un fragment de la vie d’Eden, une jeune femme belge qui entretient une passion amoureuse avec Shams, une jeune égyptienne, de10 ans sa cadette, rencontrée lors d’une fête clandestine, mais Shams disparaît après avoir révélé l’existence d’Eden à sa mère … »
Critique de « Shams », pour « Cinergie », par Marine Bernard :
« Photographe, journaliste et cinéaste belge, Pauline Beugnies signe « Shams », son premier court-métrage de fiction, réalisé en Egypte, un pays dont elle décortique toute la complexité depuis plusieurs années. En effet, après s’être arrêtée au Congo, en Albanie ou encore en Palestine, elle décide de voir ce qui se cache derrière l’image d’une Egypte touristique adorée pour ses trésors antiques. Vivre au Caire entre 2008 et 2013 lui a permis de comprendre l’énorme décalage entre cette facette attractive et la réalité du quotidien. En cinq ans, elle a suivi de près le soulèvement d’une population contre la répression de la dictature militaire en place, éprouvé de l’intérieur les moments annonçant le Printemps arabe, vécu la révolution en marche, les manifestations de 2011 pour finalement se confronter à un retour à l’ordre brutal lors de l’élection du maréchal Sissi en 2014. À travers ses photographies, ses reportages et ses articles de presse, elle fait souvent état de l’absence de liberté de presse et d’expression en Egypte. Chaque jour, artistes, journalistes ou politiciens, surtout appartenant à la jeune génération, sont incarcérés pour avoir osé exprimer leurs opinions. La situation politique et économique est encore plus dramatique qu’avant la Révolution. Réduit au silence, la plupart des habitants est plongé dans une atmosphère répressive au quotidien. »
Soulignons que la photographe-cinéaste Pauline Beugnies (°Charleroi/1982), remporta,en 2016, le « Prix Camille Lepage » du 28è festival international de photojournalisme « Visa pour l’image », à Perpignan, ses photos ayant été publiées, entre autres, par « De Morgen », « Elle-Belgique », « Le Monde », « L’Express », « Libération », « Télérama » ou encore « The New York Times ».
Que pensent les jeunes réalisateurs.trices & acteurs.trices de cette « Caravane du Court » :
** Valentine Lapière, réalisatrice de « Aube » (Bel./2019/16’/film lauréat, en 2019, du « Prix de la meilleure Actrice », pour Anouk Rubens, au « Film Frames International Film Festival », à Pune, en Inde) :
« Le court-métrage est un format peu connu et difficilement accessible ; continuer à le défendre comme le fait ‘La Caravane’, en lui donnant de la visibilité, est une opportunité pour nous en tant que jeunes réalisateur·rice·s. En effet, les occasions de projeter nos films en dehors d’un festival et auprès d’un tout public sont peu nombreuses. Et pourtant, selon moi, c’est là que réside l’essence même de mon métier ; le cinéma est une expérience collective, une intimité partagée. Un film prend son sens quand il rencontre un public. Pouvoir projeter deux fois par jour nos films devant des salles diversifiées pour ensuite discuter, échanger avec les personnes présentes, c’est une vraie chance ! »
« Cette initiative est aussi riche car elle nous donne l’occasion de se rencontrer entre réalisateur·rice·s. Notre métier nous amène souvent à travailler seul·e et pendant de longues périodes, il est donc précieux de pouvoir partager sur nos pratiques, nos envies mais aussi les difficultés auxquelles nous faisons face en tant que créateur·rice·s. Après ‘La Caravane’, j’ai d’ailleurs demandé à Thomas Vernay, le réalisateur de 'Miss Chazelles', présent dans la sélection, de lire le scénario de mon prochain film. Son regard avisé, ses conseils, m’ont beaucoup aidée. Ces rencontres sont donc essentielles. »
** Mickey Broothaerts, co-réalisateur d’ « Akram » (Bel./2019/15′) :
« ‘La Caravane du Court’ a été pour moi, co-réalisateur du film ‘Akram’, bénéfique et pertinente sur bien des aspects. Par le choix des films tous très différents, j’y ai vu une volonté d’ouvrir des débats et de permettre des discussions autour du cinéma via des films accessibles mais complexes. J’ai personnellement été surpris de la quantité et la qualité des échanges. Les discussions m’ont semblé libérées de la timidité et la solennité qui est trop souvent présente dans les grandes salles et grands événements. La proximité avec le public provoque de vrais échanges qui permettent aux réalisateurs de révéler leurs intentions profondes, de raconter des anecdotes détaillées et répondre à des questions très précises. »
« La notion d’échange ne s’arrête pas à la relation public-réalisateurs, et m’est apparue comme un fil conducteur tout au long de ‘La Caravane’. Étant jeune réalisateur et encore aux études, j’ai pu échanger longuement avec d’autres jeunes cinéastes, des organisateurs et toutes sortes de personnes concernées par le cinéma que je n’aurais jamais eu l‘occasion de rencontrer en dehors de ce cadre. Malgré le fait que nous ne nous connaissions pas, ‘La Caravane’ a créé, le temps d’une semaine, un collectif de jeunes représentants du milieu du cinéma qui portait une même volonté : le partage d’une passion qui fait notre métier. »
** "Mustii" (Thomas Mustin/°Bruxelles/1990), parrain de l'édition 2020 de "La Caravane du Court", lauréat, en 2019, du "Magritte du meilleur Espoir masculin", pour "L'Echange des Princesses" (Marc Dugain/Fra.-Bel./ 2017/ 100'/avec Olivier Goumet & Lambert Wilson) :
« ‘La Caravane’ permet de découvrir des jeunes réalisateurs, des grands réalisateurs en devenir ! Il faut encourager à fond ce genre d’événements ! Pour les réalisateurs, c’est aussi une manière de rencontrer directement les gens, de parler avec eux. Et je pense que le dialogue qui se crée est important. Le film peut vivre d’une autre manière aussi grâce à la rencontre avec le public. »
Prix d’entrée par séance : 4€ (3€, pour les étudiants). Contacts : info@lacaravaneducourt.be & 081/24.12.36. Site web : https://www.fiff.be/presentation-caravane.
A noter que les séances scolaires sont réservées en priorité aux classes inscrites. Pour savoir s’il reste des places pour le grand public, en journées, contactez le « FIFF ». Pour les autres séances, en soirées, aucune réservation n’est requise.
Yves Calbert.