"Imagésanté" : "Juwaa", au "Cinéma Le Parc", à Liège, le 05 Janvier
Le Festival « Imagésanté » nous invite, ce jeudi 05 janvier, à 20h, au « Cinéma Le Parc », à Liège, pour la projection de :
*** « Juwaa » (Nganji Mutiri/Bel./2022/82’/film lauréat, en 2022, du « Prix du Public », à l’ « Africa Film Festival », à Leuven).
Synopsis : « Amani est un jeune congolais, fraichement arrivé en Belgique, pour rejoindre sa mère Riziki et son beau-père Raphaël, installés à Bruxelles depuis cinq ans. Entre pressions familiales, fois religieuses et besoin d’indépendance, aucun n’en sortira indemne … »
Tourné en Belgique et en République Démocratique du Congo, « Juwaa » est un drame subtilement puissant, basé sur des personnages africains rarement vus sur les écrans.
Ce premier long métrage d’un réalisateur congolais, vivant à Bruxelles, Nganji Mutiri, décortique la complexité du processus de guérison après une expérience traumatisante.
La projection sera suivie d’un débat, intitulé : « L’impact d’un traumatisme de l’attachement parents – enfants sur les relations avec les proches », organisé en présence de l‘équipe du film et de Mireille Monville, psychologue, travaillant au sein de l’unité de psycho-traumatismes et psychologie légale, au« CHU », à Liège.
En mai 2022, Nganji Mutiri confia à Harald Duplouis & Anne Feuillère, pour « Cinergie » : « Phonétiquement ‘Juwaa’ signifie ‘soleil’ en swahili … Je ne pouvais pas faire un long-métrage sans parler de la guerre et de ses conséquences. Non seulement au Congo, où je suis né, mais partout ailleurs. Le film se base à 25% sur ce que j’ai vécu personnellement, 25% sont inspirés par les problèmes et les enjeux du Congo et 50% simplement d’inspirations humaines, liées à la psychologie, aux traumatismes, aux non-dits.«
Le concernant, il ajouta : « Nous avons quitté le Congo lorsque mon père fut victime d’une tentative d’assassinat. Arrivé en Belgique vers l’âge de 16, 17 ans, je terminai ma scolarité secondaire à Bruxelles, avant de suivre des études supérieures en sciences commerciales et en commerce extérieur, travaillant dans ce domaine pendant six ans. »
Pour « Le Journal des Grignoux », Guillaume Kerckhofs écrit : « Amani a 10 ans lorsqu’il est séparé de sa mère, Riziki, après une nuit traumatisante à Kinshasa. Il a 20 ans lorsqu’il arrive à Bruxelles pour la retrouver et poursuivre ses études. Amani est hanté par le passé, Riziki évite d’en parler. Elle a depuis refait sa vie avec Raphaël. Plus passionné par l’art que par ses études, Amani s’en éloigne et commence à dériver … Refusant de faire le premier pas vers sa mère, il fuit la maison et noue de nouvelles amitiés pour finir sous l’aile d’un revendeur de voiture. Mais sa rancœur finit par se retourner contre lui et impacter ses relations sociales et sentimentales … »
« ‘Juwaa’ est un film sensible sur une relation mère-fils qu’il faut reconstruire après une très longue absence et des blessures profondes. Comment parvenir à exprimer ce que l’on ressent lorsqu’on est rongé par la douleur ? Comment dépasser un violent traumatisme qui nous hante et qui parasite nos relations avec ceux qui nous aiment ? »
« Nganji Mutiri met en scène l’intime par une direction d’acteurs impeccable baignée dans une photographie poétique. Le résultat est un film touchant ,qui sonde en profondeur l’âme humaine des cœurs meurtris. »
Yves Calbert.