En salles, "Le sixième Enfant", de Léopold Legrand, doublement primé au "FIFF"
Projeté en avant-première dans le cadre du « Festival International du Film Francophone » (« FIFF »), à Namur, où il obtint, ce vendredi 07 octobre, le Prix « Paris d’Agnès » et le Prix « BeTV », le premier long-métrage du réalisateur français Léopold Legrand est déjà en salles, retrouvant celle du « Caméo », à Namur, pour de nombreuses projections, jusqu’au dimanche 13 novembre, étant à l’affiche, au « Churchill », à Liège, jusqu’au jeudi 17 novembre, mais également à Bruxelles (« Aventure » & « UGC-Toison d’Or »), Charleroi (« Quai 10 »), Louvain-la-Neuve (« Cinéscope »), Mons (« Plaza Arthouse »), …
*** « Le Sixième Enfant » (Léopold Legrand/Fra./2022/92’/film lauréat, en 2022, du « Valois du Scénario », du « Valois de la meilleure Actrice » {pour Judith Chemla & Sara Giraudeau}, du « Valois de la Musique » {pour Louis Sclavis} & du « Valois du Public », au « Festival du Film francophone d’Angoulème »).
Synopsis : « Franck, ferrailleur, et Meriem ont cinq enfants, un sixième en route, et de sérieux problèmes d’argent. Julien et Anna sont avocats et n’arrivent pas à avoir d’enfant. C’est l’histoire d’un impensable arrangement … »
A noter que pour son court-métrage « Angelika » (Bel./documentaire de fin d’études, pour l’ « INSAS » {« Institut National Supérieur des Arts du Spectacle et des techniques de diffusion »}/tourné à Lodz, en Pologne/2016/14’10), Léopold Legrand a reçu, en 2016, le « Prix du meilleur Court-Métrage de la Fédération Wallonie-Bruxelles », au « FIFF », à Namur.
Pour son court-métrage de fiction « Mort aux Codes » (Fra./2018/14’/adapté d’une nouvelle de Patrick Pelloux), il obtint le « Prix du Public », au « Festival du Film Court de Villeurbanne », & une « Mention spéciale du Jury », au « Festival Format Court », à Clermont-Ferrand.
Outre ses études litéraires, à Paris, et cinématographiques, à Bruxelles, Léopold Legrand étudia l’écriture, la mise en scène et le montage, pendant une année académique, à la « Tisch School of the Arts » de la « New York University ».
« Le sixième Enfant » s’inspire du livre, écrit par le romancier marseillais Alain Jaspard, « Pleurer des Rivières » (Editions « Héloïse d’Ormesson »/2018), lui-même basé sur un fait divers.
Ainsi, à la sortie de son ouvrage, Alain Jaspard s’exprima en ses termes : « C’est une idée qui m’est venue un jour en lisant le journal La Provence. Dans ce journal, il y avait un fait divers évoquant un couple de gitans, qui vendait l’un de ses enfants à un autre couple de gitans . C’était un tout petit début, mais j’avais mon histoire. »
« Après, j’ai retravaillé cette histoire, c’est à dire qu’au lieu de faire un couple de gitans avec un autre couple de gitans, j’ai fait un couple de gitans avec un couple de bourgeois. Ensuite, j’ai étudié l’histoire, m’intéressant aux gitans, ayant regardé beaucoup de films, d’Emir Kusturica, Jean-Charles Hue, ... »
De son côté, dans le dossier de presse de son film, Léopold Legrand écrit : « Mon envie était de raconter cette histoire intime de manière haletante. Puisque les personnages agissent dans la hâte, il me semblait nécessaire que le film revête ce même caractère d’urgence dans son rythme et sa dramaturgie. Avec Catherine Paillé, ma coscénariste, puis avec Catherine Schwartz, ma monteuse, nous avons construit le film comme un ‘thriller social’. Nous avons imaginé une narration faite d’ellipses et travaillé autour de la question du hors-champ. Tout ce qu’on ne dit pas et qu’on ne montre pas ajoute à la tension du récit, permet de rendre le spectateur actif et de le mettre en empathie avec les personnages. C’est là tout l’enjeu de cette histoire.«
Critique de Laurence Hottard, pour le « Journal des Grignoux » :
« Ce premier long-métrage, « Le Sixième Enfant », est d’une maîtrise absolue ! Porté par un quatuor de comédiens qui transcendent les personnages, (voici un) genre de films qu’on voudrait voir en permanence sur nos écrans, tant Léopold Legrand est un raconteur d’histoires. »
« Malgré un postulat de base dramatique et inimaginable, le scénario tient la route jusqu’au bout et l’histoire fonctionne sans heurt … (Ces deux couples sont confrontés à) de grands principes de loi qui ne tiennent pas la route devant l’évidence du quotidien et le désespoir … ‘Nous, on n’arrive plus à les nourrir, et vous, vous ne parvenez pas à en avoir. C’est pas juste’, dira Franck à Julien. »
« Et nous, blottis dans notre fauteuil de cinéma, on assiste à ce déchirement terrible, à cet arrangement invraisemblable . Impossible de juger, de ne pas comprendre. Impossible de ne pas pleurer avec ces deux mères qui souffrent dans leur chair. Du grand cinéma qui bouleverse les codes de la morale bienpensante et fait réfléchir à nos actes : ceux qu’on pose, ceux qu’on manque et ceux qu’on aimerait tant avoir rêvés. »
… Qu’écrire de plus, sinon de conseiller à nos lecteurs de découvrir ce film, qui nous montre deux couples de milieux sociaux totalement opposés, qui veulent s’entraider, permettant au couple d’avocats de devenir parents, et à cet autre couple, profondément catholique, vivant, avec cinq enfants, dans une simple caravane, de pouvoir entrevoir une vie un peu plus décente … Mais, … la suite est à découvrir à l’écran ! … A voir, assurément !
Yves Calbert.