Balades dans les bois et la campagne : port du masque ?
Balades à pied dans les bois et la campagne : port du masque ? 30.07.2020
En matière de prévention, il y a ceux qui savent, et ceux qui ne savent pas.
Et les scientifiques qui savent diront que leur certitude est que bien souvent ils ne savent pas.
Voyons cela en rapport avec le port du masque dans la campagne champs et forêts d’une région touristique comme Houffalize.
Spécialiste préféré de RTL devenu porte-parole interfédéral, le Dr Yves Van Laethem souffre d’avoir manqué de précaution lors d’un repas, un seul, à trois personnes : sa compagne et la fille de celle-ci. Il cite quelques kilomètres en voiture. Oui, il souffre : il a dû se mettre à l’écart de ses contacts professionnels. C’est son aveu lors d’une conférence de presse.
Homme sage, responsable et bien conseillé, le porte-parole a toujours veillé à ne pas être un porte-panique.
Question : y a-t-il un danger à… (n'importe quoi)? Réponse : on ne peut pas l’exclure en l’état de nos connaissances, mais selon celles-ci, si l’exposition ne dépasse pas les 15 ou 20 minutes on ne peut pas parler de danger considérable.
Question : un mètre, un mètre et demi ? deux mètres ?
Réponse il y a un mois : le virus se trouve dans des gouttelettes : il est inerte et ne vole pas. Plus la gouttelette est grosse, plus vite il va retomber par terre. Un mètre et demi de distanciation sociale est raisonnable (sous-entendu : sans masque).
Réponse il y a quelques jours : le virus vole, et peut donc parcourir plusieurs mètres.
Cette contradiction pourrait paraître une boutade, une preuve (de plus - rires) qu’ils n’y connaissent rien. Mais il se peut tout aussi bien que le virus ait muté. Ou qu’il soit d’une autre souche. Nous avons l'expérience de ces justifications évolutives.
Masque requis dans et y compris hors des zones densément fréquentées:
Piétons, promeneurs : oui. Joggeurs, cyclistes, vttistes : non.
Quand on ne justifie pas une mesure c’est qu’elle se fonde sur le bon sens, c’est qu’elle va de soi.
À pratiquer un effort soutenu on s’essouffle. Le masque réduirait l’apport d’oxygène indispensable. Il est donc considéré incompatible avec la pratique du sport.
Le fameux mètre et demi de distanciation sociale est devenu un ordre de grandeur minimal bien plus qu’approximatif depuis qu’il est convenu que le virus vole, et même d’une console à l’autre d’un magasin selon les hypothèses de certains spécialistes.
Entendu il y a quelques jours sur France 24 : les virus exhalés par un joggeur à l’effort peuvent être dix fois plus nombreux que ceux d'un simple piéton, et dans le cas d'un cycliste, cela peut être 20 fois. Ajoutons qu'on sait maintennant qu'ils ne retombent pas sans avoir pu demeurer en suspension un certain temps.
Zatopek
C’est le nom de ce légendaire coureur de fond pragois surnommé la locomotive tchèque à l’époque. Sportif du siècle en Tchécoslovaquie, sa notoriété était dans les vingt années de l’immédiat après-guerre supérieure à celle de Merckx plus tard.
Et pour un « joggeur » souverain du 5.000 au marathon, Zatopek a un nom qui fait vraiment penser au cheval de fer des westerns crachant fumée et feu.
Être dépassé dans un écart par un groupe de deux ou trois Zatopek à pied ou en Vtt, c’est être pris dans un dense halo de virus, selon les spécialistes, pendant plusieurs dizaines de mètres. Des virus émis par des jeunes en pleine force, ce qui n’empêche pas qu’ils soient des porteurs asymptomatiques.
Bien sûr, on voit mal verbaliser un promeneur sans masque sur le chemin de terre de Fin de Ville à Achouffe. Mais avoir sous la main un kleenex de substitution quelques secondes pourrait être le bienvenu.
Car le risque est plus grand qu’en assistant au Te Deum du 21 juillet dans une église.
René Dislaire © Houffalize, le 30 juillet 2020