Houffalize. Exposition : Émergence

Houffalize. Une exposition, appelée « Émergence » se clora ce 17 mars 2018.
Point de livre d’or sur lequel les visiteurs aient pu témoigner au moins leurs encouragements.
Leurs encouragements à des jeunes dont le point commun est d’avoir été enfants et d’avoir en même temps aimé dessiner.
Ça doit être le cas de pas mal de monde, sauf qu’à l’époque ceux-ci ont reçu les petits soins de Stéphane Deprée, animateur culturel de la commune de Houffalize.
L’exposition salue donc globalement, à travers les œuvres des jeunes artistes, l’accomplissement de la mission d’éveil dont se chargent les Z’ateliers de Stéphane Deprée.

Que dire des créateurs, peintres en général mais ayant aussi évolué vers d’autres options tridimensionnelles ou audiovidéographiques, sinon que certains ont atteint un remarquable niveau de maturité. L’innovant en coude à coude.
Des griffes que l’on espère retrouver dans des rendez-vous moins confidentiels.

Nous avons partagé avec IAM SOXAR (Passelecq) la préoccupation de l’homme à capter, à se représenter et à présenter le temps, depuis les Sumériens jusqu’au time is money, surtout en dollars (Éloge de l’heure). Suivra l’Homme impassible à l’écoute du temps qui parle. Troublants oxymores.

Les œuvres n’ont pas de titre. À la mode des musiciens qui n’ont voulu donner à leurs compositions que des numéros d’opus, pour ne pas influencer le récepteur par le trivial du vocabulaire.

Comme la lune se taisait on se tait devant les toiles de Lugen Liebestod - Lucas Lugen. Avec un mouvement de recul.

Insolite, Quentin Simon propose les rendus chromiques successifs d’un diamant en insert dans des formes géométriques. Le beau peut être froid et rigoureux, s’il résulte des effets de breloques que Van Cleef & Arpels met en vitrine.

Corentin Charles a voulu rassurer par une marionnette de chat dans le vent sans fard de conte moderne.

Dans un coin, les regards en coin de Denis Detiège. Aux extrêmes des yeux clos ou terrifiants. Une femme una lacrima sul viso. Des yeux à l’abri de lunettes prétendues de protection…

Buffet ne nous en voudra pas si nous avons relevé certains de ses traits par ci, par-là, chez Leïla Van Den Boogaarts.

Quel plaisir de feuilleter les épures de la styliste Nanook Cools, avec un œil sur des affichages de blanches étoffes nourries par la lumière qui s’y régale.

Symphonie de visages inachevés, de Baptiste Cornet. À vous d'imaginer les yeux, la bouche, les oreilles. Seul le nez, comme toujours au milieu du visage.

Les Yod, Yoann Brison’s bruschings make my cartesian brain sick.

On déplie religieusement, avec une affection sensuelle, les feuilles de papier rare qu’Ysaline Nisart offre en fascicules accordéons. Quelques pas de poésie pas banals.

Au fond d’une galerie, comme un intrus, un homme-robot chaussé de seaux à charbon.

René Dislaire © Houffalize, le 3 mars 2018

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