« Sarcophagi »: Prolongation au « Cinquantenaire »
« Sarcophagi »: Prolongation au « Cinquantenaire », jusqu’au 30 Avril
Si vous ne l’avez pas encore visitée et que vous aimez vous documenter sur l’histoire égyptienne, rendez-vous aux « Musées Royaux d’Art et d’Histoire » (« MRAH »), l’exposition « Sarcophagi – Sous les étoiles de Nout », retraçant plusieurs siècles de coutumes funéraires au pays des Pharaons, venant d’y être prolongée jusqu’au 30 avril, dévoilant les fantastiques secrets des sarcophages, de la préhistoire jusqu’à la période gréco-romaine.
Cinquantenaire AffichePas moins de 12 salles lui sont consacrées, chacune symbolisant une des douze heures de la nuit, cette dernière étant primordiale, puisqu’elle permet au soleil d’effectuer son trajet vers sa résurrection quotidienne… Renaître, tel Osiris, tel le soleil qui, depuis l’origine des temps, revient chaque matin à la vie grâce à la déesse Nout, espérance des anciens Égyptiens concernant leur vie après la mort.
Dans la 1ère salle, plongée dans la pénombre, nous sommes accueillis par un groupe de quatre pleureuses en terre cuite, aux attitudes particulièrement réalistes, qui nous immergent d’emblée dans l’atmosphère des funérailles égyptiennes. Quant à la 2ème salle, elle nous propose de découvrir les différentes couches d’un sarcophage sophistiqué et un beau nombre d’objets recueillis dans les tombes, nous familiarisant, ainsi, avec tout ce dont le défunt devait disposer, une fois passé de vie à trépas.
Plusieurs salles nous présentent, ensuite, l’évolution des sarcophages au cours du temps, depuis les simples caisses non décorées, de la préhistoire et de l’ancien Empire, jusqu’aux cercueils richement ornés des périodes postérieures, ou à d’autres, en terre cuite, jamais exposés auparavant, une salle étant, également, consacrée aux momies et aux intrigants sarcophages d’animaux, dont l’analyse, par scanner, nous démontre que certains ne contiennent aucune dépouille. En outre, libre à chaun d’apprendre à décoder les secrets du fonctionnement mythologique d’un sarcophage, dont chaque détail de la décoration possède une signification.
Si environ deux-tiers des objets exposés, incluant masques en toile stuquée et peinte, cercueils pour enfants, têtes de momies, amulettes, vases en faïence, figurines miniatures en bois, sarcophages en basalte, …, qui, habituellement conservés dans les réserves, n’ont encore jamais été présentés au public, soulignons que chaque salle est aménagée autour d’une pièce phare, sélectionnée pour la richesse de ses significations religieuses, funéraires et historiques, ou pour ses qualités formelles.
Nous découvrons, aussi, les secrets des passionnantes aventures archéologiques qui ont abouti à la mise à jour de ces sarcophages, apprenant, en outre, à décoder les secrets du fonctionnement mythologique d’un sarcophage, dont chaque détail de la décoration possède une signification.
Et dans la dernière salle, rappelant la « Ouâbet » (« La Place pure ») dans laquelle les prêtres égyptiens momifiaient les défunts, derrière une vitre, nous assistons, en direct, à la restauration de cercueils en bois de Deir el-Bahari, dans un laboratoire installé au sein de l’exposition, nous révélant les tâches d’expertise scientifique et de restauration effectuées par des laborantins italiens de l’ « Istituto Europeo del Restauro », d’Ischia, qui ayant déjà analysé et restauré un beau nombre des pièces actuellement exposées, est un précieux partenaire des « MRAH », dont l’impressionnante collection d’antiquités égyptiennes est forte de plus de 15.000 unités.
… Mais pourquoi donc les « MRAH » ont-ils tant tardé à, enfin, dépoussiérer leur collection égyptienne? … Peu importe, profitons du temps présent et de ce lumineux parcours, respectant une évidente évolution chronologique.
Pour en revenir aux aventures archéologiques, ne manquons pas de profiter d’une seconde exposition, présentée par la « Katholieke Universiteit Leuven »: « Djehoutihotep, 100 ans de fouilles en Égypte », une de leurs équipe ayant mené des fouilles sur le site de Dayr al-Barcha, à 280 km au sud du Caire, cent ans après celles exécutées, en 1915, par l’Américain George Reisner.
Cette présentation universitaire nous éclaire sur la manière dont on fouillait, jadis, le sol égyptien, et sur l’influence que les travaux du passé peuvent exercer sur les actuelles recherches. A environ 10 km au nord de Dayr al-Barcha se trouve la nécropole de al-ChaykhIbada, là où Albert Gayet découvrit, en 1899, de riches mobiliers funéraires du Moyen Empire (vers 2055-2000 av. notre ère), acquis, en 1901, par les « MRAH », qui les expose pour la 1ère fois dans leur intégralité.
Autre centre d’intérêt: la possibilité de nous promener dans la chapelle funéraire de Djehoutihotep, zoomant sur les détails des superbes décors, grâce au modèle 3D interactif situé à gauche de l’entrée.
L’expédition militaire destinée à intégrer l’Égypte dans la zone d’influence française, menée sous la conduite de Napoléon Bonaparte, de 1798 à 1801, est également évoquée, 160 savants accompagnant l’armée napoléonienne, le résultat de leurs recherches ayant été publié dans la « Description de l’Égypte », un ouvrage, en 23 volumes, 1ère publication scientifique consacrée à l’Égypte, contenant d’intéressantes descriptions et illustrations, les cartes napoléoniennes étant riches d’informations, comme nous pouvons le découvrir sur un écran interactif, qui nous révèle, également, les découvertes réalisées par l’équipe de la « K.U. L. » à Dayr al-Barcha et dans ses environs. Pour en savoir plus, n’hésitez pas à vous rendre sur le site universitaire: www.dayralbarsha.com
Horaire: du mardi au vendredi: de 10h. à 17€, samedi et dimanche: de 10h. à 18h. Caisses fermées à 16h., en semaine, ou à 17h., le week-end. Prix d’entrée, avec accès aux 2 expositions égyptiennes & aux collections permanentes: 13€ (10€: de 19 à 25 ans, dès 65 ans & membres d’un groupe de min. 15 pers./07€: de 04 à 18 ans inclus, étudiants en archéologie et histoire de l’art, demandeurs d’emploi, moins valides & leur accompagnateur/0€: jusqu’à 3 ans inclus, enseignants belges, « Amis des « MRAH » ou du « MIM » & membres du personnel de la « Politique scientifique »). Notons la jolie édition d’un livre-catalogue, « Sarcophahes, sous Etoiles de Nout » (Isabelle Therasse et Luc Delvaux/Ed. « Racine »/broché/208 p.).
Site: http://www.kmkg-mrah.be.
Yves Calbert.