Martin-pêcheur
Le soleil brille, un souffle tiède caresse ma peau...
Ce temps clément m'incite à balader ma caméra, comme d'aucuns promènent leur chien!
J'ai repéré un coin sympathique, le long d'un ru qui, depuis deux ans, a quitté son lit et se répand sur les berges.
La région foisonne de castors. Auraient-ils construit ici un barrage qui empêcherait l'écoulement normal des eaux et noierait les alentours?
J'installe mon matériel et observe, espérant vaguement qu'un hypothétique castor étourdi sorte de l'eau tout près de moi.
Des sifflements métalliques et aigus ne ressemblant à aucun autre, retiennent mon attention: un martin-pêcheur, attiré par les eaux calmes, propres et peu profondes, propices à un bon repérage des proies, file au ras de l'eau.
Son vol est si rapide et acrobatique que je ne ne distingue qu'un trait bleu vif passant comme un éclair. Quelques "plouf" m'avertissent que l'oiseau a plongé pour saisir une proie, petit poisson ou vairon. Impossible de cadrer un de ses passages et plongeons! Je comprends la patience et la persévérance qu'il faut aux photographes et cameramans animaliers pour capturer une bonne image de leur sujet!
Martin, consterné par ma mine dépitée de ne pouvoir filmer ses exploits de pêcheur, décide de se poser dans un arbre, face à moi, sur l'autre berge. Il me tourne le dos, jolie gamme de bleus, et me laisse admirer les reflets métalliques de son plumage. Complaisant, il prend quelques poses puis se retourne et me fait face.
Quelle n'est pas ma stupéfaction de découvrir un poitrail de feu, orange vif. Je n'avais vu à ce jour, que des martins-pêcheurs volant au ras de l'eau, et n'en connaissais que le bleu chatoyant.
Quel beau spectacle qu'ont les poissons, d'admirer ces tisons ardents frôlant la surface des eaux... avant de finir dans leurs becs voraces!