soyons fiers de notre patrimoine
Wallonie:
La région liégeoise est mondialement connue par ses fabricants d’armes et son école d’armurerie.
Mais reportons-nous au début de son histoire.
Devenue au cours des siècles, un des plus importants, centre armurier du monde. La Belgique doit cette vocation à un type d’organisation et de production industrielle.
Il convient, donc, de remonter aux origines de l’armurerie, dans l’espace géographique qui correspond aux frontières nationales actuelles.
Il faut savoir que les Francs, au milieu du Ve siècle, étendirent leur domination sur la Gaule et la Germanie.
C’est là, que la civilisation mérovingienne devait se développer, c’est là que le royaume carolingien lui succéda (751).
Les nouveaux maîtres germains ont apportés avec eux, des techniques venues de leurs contrées d’origine, notamment une maîtrise remarquable des arts du métal.
Excellents forgerons, ils fabriquent des armes plus résistantes que celles des romains.
Dans les vestiges archéologiques, les épées trouvées en grand nombre dans les tombes des guerriers mérovingiens révèlent de savantes combinaisons de fer doux et d’acier. Opérées avec le savoir-faire qui résulte d’une connaissance intime de la matière.
Leurs épées devaient leur remarquable souplesse et leur dureté à la technique du damassage : des tranchants en fer cimenté étaient soudés sur une âme faite d’une alternance de rubans de fer doux et carburé préalablement tordus ensemble. La lame était ensuite soumise à la trempe.
L’auteur romain Cassiodore a décrit ces armes vers l’an 500 en un passage élogieux : « des épées capables de trancher même les armures romaines ».
Les épées des Francs devinrent célèbres.
Au haut Moyen Âge, on les exporta dans toute l’Europe. Elles étaient recherchées par les arabes. Les Croisés contribuèrent à imposer cette réputation.
Commentant l’exploit de Godefroid de Bouillon qui, de son glaive, pourfend littéralement un ennemi devant Antioche, un chroniqueur déclare « C’est que les Lotharingiens ont coutume de porter des épées admirables pour leur longueur et leur tranchant ».
Les centres manufacturiers ne sont malheureusement pas connus pour ces époques reculées.
Un fait est certain néanmoins : l’importance des armes et leur variété dans les anciennes principautés belges.
De l’armurerie liégeoise, il n’a été question jusqu’ici. Elle était alors dans l’enfance et rien ne laissait encore soupçonner l’avenir brillant auquel elle allait être appelée.
La fabrication des armes à feu apparaît tôt, vers 1350 dans la principauté de Liège.
Les armes à feu
Nouveaux venus dans le domaine des armes à feu portatives, les liégeois acquirent dans cette spécialité, aux XVIIe et XVIIIe siècles, une notoriété presque sans rivale. Après 1600, l’armurerie à Liège est en pleine expansion. La première usine à forer les canons de la vallée de la Vesdre est fondée en 1612. Au milieu du XVIIIe siècle, cette rivière, la Vesdre, actionne près de quarante « forages ».
Le fusil de chasse classique se développe et est, une arme à silex mono canon.
Le siècle d’or (1814-1914)
Lorsque le dernier coup de canon retentit à Waterloo, nous découvrîmes un nouveau monde. Ainsi s’exprimaient, en 1836, les fabricants d’armes de Liège.
Une fois reconstitué le potentiel traditionnel de l’armurerie liégeoise, bouleversé durant le régime français, cette industrie se lança, avec succès, à la conquête des marchés. D’abord avec les moyens qui avaient permis ses succès : la main d’œuvre à domicile, abondante et bon marché. Plus tard, la machine vint multiplier ses capacités. En 1860, Liège était « la plus grande ville manufacturière du monde pour les armes ».
Dans le domaine des armes de chasse, l’incroyable variété des modèles, la souplesse et la disponibilité de la main-d’œuvre permirent aux armes liégeoises de s’introduire partout.
Extrait du livre : Quatre siècles d’armurerie liégeoise. – (Magnifique livre qui développe l’évolution des armes à travers le temps, par la rédaction et l’image.)
Légende des images : 1 – forge au moyen-âge – 2 – épée liégeoise - 3 - fusil à silex – 4 fusil « Hammerless » bas – 5 – fusil à platine – 5 – fusil superposé fabriqué par la Fabrique National (FN) à l’occasion du bicentenaire des Etats-Unis d’Amérique .
(1776-1976)/
Information : Si vous êtes un passionné, visitez le Musée des Armes à Liège.
MGM