Ode à la Chouffe

écrit par admin
le 21/03/2010
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René Dislaire, notre rédacteur d’ArdenneWeb, a dit une ode très appréciée lors de son intronisation dans la Confrérie de la Chouffe, ce 20 mars 2010. La Chouffe est la bière houffaloise de renom, connue maintenant sous toutes les latitudes.
Lien vers le reportage complet de 52 photos + 13 vidéos: 14eme chapître de la Confrérie de la Chouffe

Contexte, rédigé et lu par l’auteur
Devoir imposé: présenter « une œuvre » (sic) littéraire consistant en un minimum d’une page traitant de la bière « en général » (sic) etc.
Remarque : les mots entre guillemets sont considérés comme l’émanation d’un esprit totalitaire, comme obtusément réducteurs, et comme une honteuse atteinte à ma liberté d’expression.
Non, Monsieur le Grand Maître (ndlr Jacques Jaminon), avec moi si vous jouez les Goliath, je fronde, et par une mazarinade, je vous ferai manger la panade.
En effet, par respect des êtres et des choses, je me suis refusé de vous présenter une oeuvre, et qui plus est une œuvre où je traiterais d’un sujet en général.

Ode à la Chouffe

Qui donc a voulu fustiger ma cervelle,
Attenter à ma dignité de façon bien cruelle,
Exigeant pour mon accès à votre écuelle,
D’écrire une page qui ne soit immortelle ?

« Présentez-nous une œuvre, une oeuvre littéraire ! »
Ou j’écris un chef-d’oeuvre, ou bien je dois me taire.
Sachez que de ma lyre ne se peut rien extraire
Que du divin, pardieu, surtout parlant de bière.

Faut-il qu’en général maintenant je pérore
Moi qu’en ses rangs oncques ne put Mars enclore ?
Je ne vous ai pas compris ! Et je déplore
Devoir ici plagier, le grand chef tricolore.

Oyez. N’est-il de fin bec libre qu’à Paris ?
Et pour picoler, doit-on être aguerri ?
Levez dix fois le coude manu militari,
Vos poignets et biceps seront endoloris.

Le septième ciel n’est pas que des AWACS,
Courir la gueuze doit s’accomplir relax.
De bar en bar, bien remplir son thorax,
Pour étreindre Morphée, gorgé comme un tampax.

Du Vieil Engreux j’ai franchi le portail
Des assoiffés, pénétré le sérail.
Combien de vers faut-il que je rimaille,
Pour de la Chouffe, ici, mériter la médaille ?

Et vous Confrères, n’en avez-vous pas marre ?
De termes élégants ai-je craché ma part ?
Bientôt vos fronts seront sudoripares
Privés de par mes mots d’un espéré nectar.

Voici enfin une strophe en Ouffe
Sonorisée comme un opéra-bouffe.
J’ai dû la faire, bien que déjà j’étouffe,
Sous peine de passer pour un sacré pagnouf.

Puis, sans façons, dans ce trou de nutons gîté,
Voici mon orifice : une formalité.
« Une fois, si de la Chouffe tu as déjà goûté,
Le Liptons tea ne sera plus ta tasse de thé ».

Ô Chouffe ! Un nain est ton allégorie.
Que ta brasserie ne soit jamais tarie.
Nous péririons en cas de pénurie
Pour cause d’assèchement de notre tuyauterie.

Des bibines, j’en ai flûtées, et des chopines,
Comme tu buvais aux fontaines, belle Mélusine,
Souvenez-vous, quinquets de tavernes et latrines,
Quand l’insoumis nous chantait Potemkine.

Bien des bières ont passé mon écluse.
Comptant mes berges, plus de rien je n’abuse.
Seule la Chouffe encore me perfuse,
Et ça m’amuse, qu’elle me soit une muse.

Grâce à la Chouffe, jamais ne se divisent
Les gens unis, de par Jacques l’entremise.
Rabelais, vilains oints, bramons cette devise :
Cordialité, Festivité, et Paillardise.

Houffalize, le 20 mars 2010 René Dislaire

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