Houffalize: Decressac expose à Engreux
A Houffalize, aux Deux Ourthes, Jaminon est une fiction, où le réel ensorcelle. Ou le contraire.
Son Auberge du Vieil Engreux est une confiance en la gageure. Ou le contraire.
Ce repaire, qui défie l’église du village, est un perpétuel mouvement d’accordaillesoù l’on vénère autant l’absurde que la sagesse, ou le contraire.
En témoignent les expositions qui se succèdent ainsi que les rendez-vous du folklore, les comices apicoles, les ralliements déments, les forums multiformes, les adultères transcommunautaires.
A Engreux, les évents éoliens et marées vagues ont modelé le dernier terrain où la débâcle de l’intellect tient moins du hasard que le contraire.
Decressac en juin 2010
En juin, on va voir ce qu’on va voir. En piste, le bouffon du pouvoir !
Il y aura des tassements et des frémissements de voix, les chiens mangeront du Canigou Ronron, les moutons du petit patapon, les coccinelles grandes gueules manifesteront pour une révolution. La ceinture se portera bien haut pour révéler un max en dessous.
En juin, on accroche en effet Philippe Decressac, un caricaturiste de presse qui tombe comme un cheveu dans la maison-soupe. Un kamikaze dont le fonds de commerce est le chaos où souffle l’esprit de la Bête.
Aux abris ! Le livreur de bombes a trouvé où c’est, Engreux.
Decressac s’expose du 5 au 27 juin 2010 au Vieil Engreux, ouvert du mercredi au dimanche, de 11 à 21 heures, pour les indigènes. Pour les arabes, du 27 au 5 juin, de 21 à 11 heures. Pour les hébreux, c’est quand on veut. Enfants admis. Anglais aussi. Entrée libre seulement aux heures d’ouverture (aux musées de Liège, c’et le contraire).
Attention, si vous rencontrez Decressac, fruit des entrailles de sa mère et de Siné, vous ne le reconnaîtrez ni à des dents de vampire, ni à un nez de condor, ni à des griffes de chimère. Policé, il n’a jamais mis les pieds dans un combi. Il a tout pour s’attirer la belle-mère idéale.
Aucun écart de langage argotique, même pas une apocope un rien salope. Aucun coup de gueule contre qui ni quoi que ce soit, aucune agitation gestuelle que lui inspirerait saint Guy ou tout ce qui rime avec Sarkosy.
Ses caricatures assassines interpellent d’autant plus. Gentilhomme mais croqueur de bourgeois, brouteur de grosses légumes, becteur de la monarchie, casseur de graine de ministrables, avaleur de sabres, bouffeur de goupillons, Decressac nourrit-il un nègre ?
René Dislaire
PS. Les échantillons en démonstration ci-dessus sont ad usum delphini (pour les enfants des écoles). Pour voir de la vraie provoc, de la vraie de vraie, il faut aller à Engreux. Le bénitier déborde de vitriol.