Une plante très dangereuse.
La berce du Caucase.
Nous sommes au printemps depuis quelques jours et nous découvrons, déjà, des pousses et floraisons.
Bien que ces moments magiques nous réjouissent, il ne faut pas perdre de vue que la nature n’est pas sans danger.
Comme chaque année, le Jardin botanique national de Belgique nous prévient qu’il existe une plante particulièrement néfaste et dangereuse !
Nous aussi, nous vous mettons en garde à l’égard de cette plante. « La Berce du Caucase » !
Le Jardin botanique national de Belgique nous a fourni un texte dont voici la copie sous rubrique.
Lisez-le ! Non seulement pour vous, mais aussi pour vos enfants.
Les photos insérées proviennent également du Jardin Botanique.
A savoir :
« Un Alien envahissant et photo-toxique : la berce du Caucase ».
Une fois n’est pas coutume, le Jardin botanique national de Belgique tient à mettre en garde les pouvoirs publics et les particuliers contre une plante néfaste : la berce du Caucase, identifiée comme invasive. C’est également une plante photo-toxique qui peut occasionner des brûlures graves. Le Jardin botanique donne des renseignements sur son site qui expliquent les dangers de la plante et proposent huit mesures concrètes pour enrayer sa propagation.
Mieux vaut prévenir que guérir.
Un enrichissement de la biodiversité ?
Une espèce, végétale ou animale, supplémentaire sur notre sol, n’est-ce pas un enrichissement de la biodiversité ? Pas nécessairement. En effet, certaines plantes exotiques introduites dans nos régions se révèlent, bien involontairement, trop ″performantes″ par rapport à la végétation sauvage locale et menacent cette dernière. La berce du Caucase (Heracleum mantegazzianum), en l’occurrence, peut atteindre 5 m de hauteur et ses feuilles 3 m de largeur. Un tel géant étouffe littéralement les plantes spontanées locales, bien plus petites. Celles-ci, placées dans l’ombre totale des feuilles énormes de la berce, ne peuvent plus réaliser le processus de la photosynthèse qui les nourrit et meurent…
80.000 graines par plante !
Outre son envergure colossale, la berce pousse rapidement et se reproduit à vive allure. Chaque pied peut compter jusqu’à 80.000 fleurs qui donnent autant de graines vigoureuses. Au printemps, celles-ci germent avant la végétation locale ; leur croissance rapide ne laisse aucune chance aux plantes voisines, bientôt éliminées par leur ombrage. De plus, la berce est autofécondante, ce qui permet à une plante isolée de se reproduire. La berce conquiert rapidement un vaste territoire, bouleversant son équilibre naturel. Elle prend en effet la place de différentes plantes indigènes qui, elles, remplissent une fonction très utile dans la chaîne écologique. Par exemple, la berce s’impose à la place de notre ortie commune (Urtica dioica), qui héberge et nourrit de nombreuses larves de papillons, ce que la berce ne fait pas. L’invasive appauvrit ainsi de plus d’une manière la biodiversité.
Une conquête sans limite !
Ayant été introduite en terre étrangère, la berce a laissé ″à la maison″ les animaux et insectes qui régulaient sa présence dans son milieu naturel. L’histoire d’Alien, en somme.
Son abondance florale et son allure spectaculaire explique que les jardiniers l’ont introduite dans les jardins européens au 19ème s. Elle cause de nombreux dommages en Europe Centrale et, depuis une vingtaine d’années, elle envahit littéralement la Belgique. On la trouve aujourd’hui partout, du littoral aux Fourons en passant par la région wallonne.
Un acide brûlant
En plus des dommages qu’elle occasionne sur le plan écologique, la sève de la berce du Caucase provoque des brûlures parfois très graves car, elle est photosensible : au contact du soleil, elle agit sur la peau comme un acide. Le simple contact d’une feuille peut déclencher la brûlure. Un jardinier distrait qui travaille sans ses gants peut ainsi être gravement brûlé, de même que les enfants qui utilisent parfois la tige creuse de la plante comme sarbacane ou pire, comme longue-vue. Le contact direct avec la sève est indolore, la brûlure ne commence qu’après minimum 15 minutes voire deux heures, la victime reste donc tranquillement au soleil, ne se rendant pas compte du danger. La peau affectée peut rester sensible aux rayons ultraviolets pendant des années.
Une lutte persévérante indispensable
Il est hautement recommandé de ne pas semer de graines de berce dans son jardin, et d’éradiquer toute plante qui se serait ressemée via le vent, les voies d’eau ou le trafic. Pour cela, il faut sectionner la racine environ 10 cm sous le niveau de la terre et arracher la plante (avec des gants !). Il importe de répéter l’opération à chaque repousse ; la plante s’affaiblit et finit par disparaître. On peut aussi se contenter de couper les hampes florales avant la floraison pour éviter la formation de graines, mais c’est moins efficace.
Certains herbicides tels que le glyphosate sont efficaces, mais il est toujours recommandé d’éviter le recours au chimique qui remplace un mal par un autre en polluant les sols et tuant les organismes vivants qui s’y trouvent comme nos précieux auxiliaires écologiques, les vers de terre. La lutte contre la berce du Caucase, nécessairement de longue haleine, cause évidemment des frais aux pouvoirs publics...
Le programme européen ″Giant Alien″ a uni les efforts de 40 scientifiques de 7 pays différents pour étudier la berce du Caucase et réunir toutes les connaissances, de manière pragmatique et très accessible, sur son site : ″ Manuel pratique de la berce géante /Reuzenberenklauw: een praktische handleiding″. Elle donne également des conseils très clairs aux instances publiques (Régions, communes, conseillers en environnement,..) et particuliers pour enrayer l’extension de la plante.
La brochure est téléchargeable gratuitement en huit langues différentes sur www.giant-alien.dk .
En cas de problème : Centre antipoison : 070/245.245 (24 h/24)
Légende des photos :
1- Brûlures de la berce.
2- Elle vous permet d’imaginer sa hauteur.
3- Précautions à prendre.
4- Brûlure de la Berce.
5- Fleurs de la Berce du Caucase
MGM