Marche arrière
Marche arrière
MINERVA ou l’automobile belge
La plus grande marque belge avait des origines humbles : en 1897 Sylvain de Jong ouvrit une usine de bicyclettes ; il passa bientôt à la fabrication de moteurs de motocyclettes dont il devint le plus grand fournisseur d’Europe, puis, en 1900, à la construction de motocyclettes complètes.
L’année précédente, il avait cependant construit un prototype de voiturette et un camion à moteur assez primitif. Une voiture 4 cylindres de 6 CV.
Ces premières Minerva conservaient l’entraînement par chaîne latérale et le châssis en bois renforcé, mais elles présentaient des soupapes latérales commandées mécaniquement, disposées en T. Elles parurent en versions 2 cylindres de 1,6 litre, 3 cylindres de 2,4 et 4 cylindres de 3,2 litres, parallèlement, il y eut la Minervette, un cycle-car ingénieux qui eut du succès. Son monocylindre de 636 cm3, monté transversalement à l’avant, entraînait par chaîne la roue arrière droite en passant par une boîte à 2 vitesses en prise constante.
Le coupé à essence attendu parut en 1906, mais les modèles qui eurent le plus de succès furent la 22 de 3,6 litres et les 6 cylindres rapides de 6,2 litres qui furent proposées en 1907. Celles-ci avaient un changement de vitesse à grille et le moteur développait une puissance de 60 CV.
En 1909, il y eut un 4 cylindres monobloc avec soupapes latérales, d’une capacité de 2,5 litres, mais en même temps, la compagnie adopta le moteur Knight à doubles chemises-tiroirs. Par la suite, toutes les Minerva portées au catalogue furent équipées de moteurs Knight.
Les modèles 1910 furent tous des 4 cylindres : un monobloc de 2234 cm3, 16 CV, un 4,25 litres de 26 CV et une grande 38 de 6,3 litres.
L’éclairage électrique parut en 1912, quand se développèrent les vitesses à pignons hélicoïdaux du type Citroën ; deux années plus tard, les démarreurs étaient en option, les roues à rayons métalliques étaient standardisées et la gamme allait d’une modeste 14 monobloc, de 2,1 litres, à entraînement par vis sans fin (qui était appréciée comme taxi en Suède), jusqu’au modèle 38 agrandi, de 7,4 litres.
De Jong remit rapidement Minerva sur pied, après l’occupation allemande de 1914-1918 et, en 1920, deux nouveaux modèles furent mis en production : la 20 de 4 cylindres, 3,6 litres, et une 6 cylindres de 30 CV, 5344 cm3, tous deux pourvus d’un moteur monobloc, alimentation par aspiration, embrayage conique, boîte à 4 vitesses, suspension arrière à cantilever et freins sur la transmission et sur les roues arrières.
Le moteur Minerva. ( Knight)
Moteur sans soupape à quatre temps
Dans ce moteur le système de distribution était constitué en lieu des soupapes classiques par deux chemises interposées entre les parois du cylindre et du piston et animées d’un mouvement alternatif.
Ces deux chemises ainsi que les parois du cylindre étaient munies d’ouvertures pour permettre l’admission du mélange essence/air et l’expulsion des gaz brûlés.
Le fonctionnement des chemises permettant une succession régulière des phases du cycle
L’usine Minerva était implantée à Plainevaux près de Pepinster.
La naissance d’une autre marque
Nous sommes en 1886.
Karl Benz a construit un atelier dans la Waldhofstrasse, où il y a développé une automobile.
Après plusieurs essais sur route l’engin est garé devant les grandes portes de l’atelier.
L’engin est impressionnant avec ses deux grandes roues arrière en bois et plus petites à l’avant. Il ressemble à une calèche jugée sur un châssis laqué, une sorte de caisse en bois équipée d’une banquette avec accoudoirs capitonnés de cuir. En dessous du planché, la merveille des techniques, le mécanisme de propulsion breveté par Karl Benz en 1886.
Ce « moteur à gaz » révolutionnaire fonctionne en brûlant de l’essence, du pétrole ou du naphta.
Son épouse consciente des enjeux commerciaux, emprunte ce nouveau véhicule et lui fait parcourir plusieurs dizaines de kilomètres à la vitesse de 16 km/heure.
Au grès du parcours, elle ventait les mérites de cette nouvelle fabrication.
MGM