"Reflets d'Orient au Moyen Âge. L'Egypte à la Croisée des Cultures", au "TreM.a", à Namur, jusqu'au 16 Février

écrit par YvesCalbert
le 07/02/2025

 

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Dès l’Antiquité, l’Égypte – et Alexandrie, plus particulièrement, où nous débarquons dans la première salle – devient un carrefour culturel et intellectuel sans égal, où les traditions antiques, juive et chrétienne – et plus tard islamique – se mêlent et s’enrichissent mutuellement.

Pour profiter de ce dialogue culturel et spirituel entre l’Egypte et la Grèce, autour de valeurs partagées, rendez-vous à Namur, au « TreM.a » (« TREsors du Moyen Âge »), le « Musée provincial des Arts anciens du Namurois »),  jusqu’au dimanche 16 février, afin de découvrir l’exposition temporaire « Reflets d’Orient au Moyen Âge L’Egypte à la Croisée des Cultures ».

Avec cette expo, nous découvrirons l’un des berceaux du christianisme et creuset de l’imaginaire occidental  médiéval, l’Égypte devient, dès les premiers siècles de notre ère, un centre majeur de diffusion de la pensée chrétienne, voyant s’épanouir l’une des plus anciennes expressions du christianisme : l’Église copte.

Tout commence avec un dialogue entre « Isis lactans » (VIIè siècle/« Musée royal de Mariemont »/Morlanwelz), une sculpture en bronze , dévoilant Isis allaitant Horus, et une sculpture en calcaire, la « Vierge à l’Enfant allaitant »  (XIVè siècle/« Musée de Cluny » /Paris).

Outre des pièces de monnaie, des gravures au burin, d’intéressants parchemins, des stèles funéraires, un fragment de bandelette de momie (330 avant notre ère), un joli carré de tapisserie, un flabellum syriaque à la Vierge à l’Enfant (1202-1203), …, nous découvrons une « Ampoule de Saint Ménas » (Vè-VIè siècles), ces fioles à deux anses contenaient de l’eau ou de l’huile bénite, que les pèlerins portaient à leur cou ou à leur ceinture.

Julien De Vos, directeur des « Musées et du Patrimoine culturel de la Province de Namur », nous parle d’une  amulette (voir photo ci-dessus) : « C’est une amulette qui est magique, elle est bleue et c’est le symbole de la fertilité et du caractère positif. On la porte parce qu’on a peur du dieu Seth, et si je la porte le malheur va s’écarter de moi. Et en même temps la porter procure l’énergie du dieu Seth, qui est absolument nécessaire pour réussir dans la vie. Ca se porte sur le corps, les Egyptiens aimaient les ornements, et en la portant sur le corps, elle épouse les formes, et c’est comme si votre peau était celle du dieu Seth. »

Une intéressante mosaïque nous est, également, présentée, « Transfiguration », provenant de l’imposant Monastère de Sainte-Catherine, au Mont Sinaï, fondé, au VIè siècle, par l’empereur Justinien (482-565), la tradition considérant que c’est au Mont Sinaï que Moïse reçut les tables de la Loi.

Alors qu’une carte géante murale de l’Egypte nous est proposée, soulignons la présence du « Martyre de Sainte-Catherine » (1497-1498), une gravure d’Albrecht Dürer.

Dans la dernière salle, dominée par une représentation historique de la prise de Damiette (1219), nous arrivons à la période des croisades et à l’arrivée de l’utilisation, en Egypte, de la langue arabe, ce qui se passa en douceur à l’origine, une bible bilingue copte-arabe nous étant présentée.

Si nous trouvons, sous vitres, une superbe corne d’éléphant gravée (XIè-XIIè siècles), une série de verres (VIIIè-XIVè siècles) et, surtout, un coffret-reliquaire (Xè siècle, pour la taille de plaques de cristal de roches, & vers 1200, pour le sertissage dans une monture d’orfèvrerie, un bien bel exemple de croisée des cultures), notons que ces croisades permirent, suite à des pillages, à l’art copte d’être diffusé en Occident.

Dans le catalogue (p. 56), Christian Cannuyer, président de la « Société royale belge d’Etudes orientales »,  professeur émérite à la « Faculté théologique de Lille », écrit : « Il (Jacques de Vitry/vers 1165-1240/ndlr) fut évêque de Saint-Jean d’Acres, alors capitale de ce qui restait du ‘royaume de Jérusalem’. A ce titre, il fut un témoin privilégié de la cinquième croisade … Tel un correspondant de guerre, il fait part (dans ses lettres,  notamment destinées au pape Honorius III {1148-1217}/ndlr) des événements de l’expédition militaire, de ses espoirs et de ses désillusions. (Il est) l’auteur d’une ‘Histoire abrégée de Jérusalem’ … »

En rapport avec les collections permanentes du « TreM.a« , notons que Jacques de Vitry, attiré par la réputation de  Marie d’Oignies, devint son confesseur et guide spirituel, ayant vécu, de 2008 à 2013, à Oignies, aujourd’hui réputée par son « Trésor », propriété de la « Fondation Roi Baudouin », en dépôt au « TreM.a ».

Ne manquons donc pas de profiter des « oeuvres soigneusement sélectionnées (pour la présente exposition/ndlr),  dont certaines sont rarement dévoilées au public, l’exposition abordant des problématiques, qui résonnent aujourd’hui, tels la coexistence de multiples communautés et croyances sur un même territoire et les défis que cela pose en termes de tolérance et d’inter-culturalité », comme l’écrit, dans le très intéressant catalogue,  Jean-Marc Van Espen, alors député-président, ayant les musées provinciaux dans ses attributions, qui,  pour la dernière fois, avait inauguré, avec émotion, le 14 novembre 2024, une exposition du « TreM.a ».

Les prêteurs, permettant la pleine réussite de cette exposition, nous viennent d’Amsterdam (« Allard Pierson Museum »), Berlin (« Skulpturensammlung und Museum für Byzantinische Kunst »), Bruxelles (« Bibliothèque royale de Belgique » & « Musées royaux d’Art et d’Histoire »), Charleroi (« Musée du Verre »), Cologne (« Museum Schnütgen »), Leyde (« Rijksmuseum van Oudheden »), Liège (« Musée Wittert » & « Trésor de la Cathédrale »),  Lyon (« Musée des Beaux-Arts » & « Musée des Tissus et des Arts décoratifs »), Morlanwelz (« Musée royal de Mariemont ») & Paris (« Bibliothèque nationale de France », « Institut catholique », « Musée de Cluny-Musée national du Moyen-Âge », « Musée du Louvre » & « Petit Palais-Musées des Beaux-Arts de la Ville de Paris »).

Profitant de notre visite de la présente exposition, l’occasion nous est offerte, sans supplément de prix d’entrée, de (re)découvrir les collections permanentes, à nouveau accessibles au public, depuis le 14 novembre 2024, suite à des études préalables en matière de stabilité et de décors, en vue du lancement de l’ambitieux projet de rénovation et de restauration de l’ « Hôtel de Maître de Gaiffier d’Hestroy », édifié au XVIIIè siècle, abritant, depuis 1964,  les  collections permanentes du « TreM.a », l’ensemble du musée devant atteindre, après de futurs travaux, la superficie de 3.750 m².

Ce serait l’occasion de (re)voir les oeuvres du peintre bouvignois Henri Bles (1510-1550), ainsi que le « Trésor d’Oignies », de retour du « Musée de Cluny-Musée national du Moyen-Âge », à l’occasion, pour la première fois, de la sortie de nos frontières, pour l’exposition parisienne « Merveilleux Trésor d’Oignies : Eclats du XIIIè Siècle », ce  « Trésor » étant reconnu, depuis 1978, comme l’une des « Sept Merveilles de Belgique », une grande partie des  pièces d’orfèvrerie ayant été inscrites, en 2010, sur la liste des biens, classés comme « Trésor de la Fédération Wallonie-Bruxelles ».

*** Activités :

** Animation : Confection de masques :

Le mercredi 12 février, de 14hà 16h, les enfants de 04 à 12 ans sont conviés, sous la conduite d’une médiatrice, après la visite de l’exposition, en cette période de carnaval, à un atelier, riche en couleurs, de confections de masques.

Animation gratuite. Réservations obligatoires : mediation.trema@province.namur.be & 081/77.67.54.

** Conférence : « Du Texte à la Relique, de la Relique au Texte » :

Au travers de l’exemple du « Trésor d’Oignies », en dépôt au « TreM.a », cette conférence propose un parcours confrontant l’Homme et le Miracle. C’est avec le christianisme, la figure de Jésus et les dévotions réservées aux  premiers apôtres, martyrs et saints que les reliques génèrent un intérêt croissant. 

Conférence donnée par Christine Descatoire, conservatrice générale du patrimoine et responsable des collections d’orfèvrerie au « Musée de Cluny – Musée national du Moyen Âge », à Paris, et Julien De Vos, conservateur général, directeur du Service des Musées et du Patrimoine culturel de la Province de Namur.

Le mardi 11 février, à 18h, au « Delta ». Prix d’entrée : 5€. Réservations : musee.arts.anciens@province.namur.be  & 081/77.67.59.

Ouverture : jusqu’au dimanche 16 février, du mardi au dimanche, de 10h à 18h. Prix d’entrée : 8€ (4€, pour les étudiants, dès 65 ans et pour les membres d’un groupe de minimum 5 personnes / 0€, pour les moins de 12 ans, les détenteurs d’un « MuseumPassMusées », les groupes scolaires en visite libre & les « Art. 27 »). Catalogue : 22€ (sous la direction de Marie Dewez & Justine Manigart/Ed. « Province de Namur« /broché/134 p./22€). Contacts : 081/77.67.74 & musee.arts. anciens@province.namur.be. Site web : http://www.museedesartsanciens.be.

Yves Calbert.

 

 

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