Avant-Premières à Bruxelles, Charleroi, Ixelles, Liège & Namur de "Il pleut dans ma Maison"
Nous sommes attendus, en présence de l'équipe du film, aux Avant-Premières du long-métrage de la réalisatrice namuroise Paloma Sermon-Daï (°Sclayn/1993), "Il pleut dans ma Maison" (Belgique/2023/82'), fiction lauréate, en 2023, du "Bayard d'Or du meilleur Film" et du "Bayard de la meilleure interprétation" (pour Makenzy et Purdey Lombet), au "FIFF" ("Festival International du Film Francophone"), à Namur, ainsi que du "Prix French Touch", à la "Semaine de la Critique", au "Festival de Cannes" :
- au "Quai 10", à Charleroi, ce jeudi 04 avril, à 20h ;
- au "Palace", à Bruxelles, ce vendredi 05 avril, à 19h ;
- au "Caméo", à Namur, ce lundi 08 avril, à 20h ;
- au "Sauvenière", à Liège, ce mardi 09 mars, à 20h :
- au "Centre culturel Flagey", à Ixelles, ce mercredi 10 mars.
Notons qu'au "Sauvenière", à Liège, le mardi 09 mars, à 20h, ce film sera présenté par Jeremy Hamers, professeur en études cinématographiques à l’ "ULiège", avec le soutien de "Dérives", de l' "ULiège", de l' "ESA Saint-Luc Liège" et de "WIP" ("Wallonie Image Production").
Synopsis : "Sous un soleil caniculaire, Purdey, dix-sept ans, et son frère Makenzy, quinze ans, sont livrés à eux-mêmes et tentent de se débrouiller seuls. Alors que Purdey fait des ménages dans un complexe hôtelier, Makenzy se fait un peu d’argent en volant des touristes. Entre l’insouciance de l’adolescence et l’âpreté de la vie adulte, ils devront se soutenir l’un l’autre dans ce voyage d’une douceur déchirante, qui semble bien être le dernier été de leur jeunesse ...
Pour "Les Grignoux", Nicolas Bruyelle écrit : "En filmant celles et ceux qui lui sont proches dans des lieux qu’elle connait, Paloma Sermon-Daï parle de la famille, de la jeunesse, de la maladie mentale, du foyer dans un contexte social difficile, sans misérabilisme aucun, avec une profonde humanité. L’amour demeure ici le fil rouge, ce cœur qui fait battre le récit."
"Nous découvrons une chronique de l’intime dans laquelle la fiction se nourrit de la réalité (dramaturgie réduite à sa plus simple expression, spontanéité du jeu, dialogues naturels, peu de décors…) et qui est totalement dédiée à ses personnages, à leurs interactions et à leur intériorité."
"Paloma Sermon-Daï est aussi une cinéaste de l’image et de la lumière dont l’approche permet de débusquer ce qui se cache derrière les apparences. Son sens de l’épure, du cadrage et de la fixité, de l’utilisation de la lumière naturelle, discrètement poétique, donne à son propos un souffle supplémentaire, met en lumière le caché. On pense directement à cette mère fantomatique (très belle scène où Makenzy croit entendre sa mère dans la maison, la nuit, alors qu’elle n’est pas là) qui imprime de sa présence déstabilisante l’atmosphère d’une maison, cet autre grand personnage du film. Une maison dans laquelle il n’est décidément pas simple de vivre, mais dont on ne peut, paradoxalement, se détacher, car elle est le lieu des origines."
"Le temps des vacances est celui de l’abandon, du temps mort, du plaisir libre. C’est aussi la métaphore d’une jeunesse condamnée à se débrouiller seule. Très proche des visages, la réalisatrice capte dans le regard de ses deux protagonistes la détermination et l’inquiétude qui se cachent derrière l’insouciance."
"Rares sont les films contemporains à si bien comprendre et capter le mal-être psychologique et social de jeunes à la croisée des chemins, qui ne sont plus des enfants mais pas encore tout à fait des adultes, seuls face à leur destin. Pour y arriver, Il pleut dans la maison se teint d’une mélancolie sourde, à l’ambiance paradoxale, entre légèreté et gravité, douceur et violence, à l’image de Makenzy dont la violence rentrée peine de plus en plus à être canalisée au fil du récit. Une tension traverse l’histoire, car les actions des personnages sont incertaines. Le montage, elliptique, renforce cette impression."
" 'Il pleut dans la Maison' est l’histoire initiatique d’un frère et d’une sœur unis pour la vie qui, s’il s’inscrit dans un milieu social précaire, n’existe pas pour déployer un discours sociologique et démonstratif. Il est là pour mettre la jeunesse à l’avant-plan, une jeunesse à laquelle la cinéaste redonne toute la dignité et la fierté qu’elle mérite, et à travers elle des paysages de chez nous que l’on sublime si peu de cette façon au cinéma. Respect."
Soulignons que Paloma Sermon-Daï remportait, en 2023, son deuxième "Bayard d'Or du meilleur Film", au "FIFF", à Namur, puisqu'en 2020, elle avait remporté ce même Prix, ainsi que le "Prix Agnès de l'Imaginaire documentaire" pour son premier long métrage, son documentaire "Petit Samedi" (Belgique/2020/75'), qui remporta également, en 2022, le "Magritte du meilleur Documentaire" ; en 2021, le "Prix Tremplin", au "Festival du Film social", à Montrouge, et le "Grand Prix du Jury Daigonales", au "Festival Premiers Plans", à Angers ; en 2020, le "Grand Prix Documentaire", au "Fesival du Film d'Athènes".
De 2005 à 2012, Paloma Sermon-Daï étudia à l' "Athénée royal", à Andenne, poursuivant par un bachelier en techniques cinématographiques, à la "Haute Ecole libre Ilya Prigogine", à Bruxelles, avant d'être diplômée à l' "INRACI" ("Institut National de RAdioélectricité et CInématographie"), pour lequel elle réalisa son court-métrage de fin d'études "Makenzy", présenté, en 2017, au "Festival Visions du Réel", à Nyon.
Yves Calbert, avec la critique de Nicolas Bruyelle, pour "Les Grignoux".