1ère mondiale à Namur : "Echasse de Diamant", entre Echasseuses, ce 17 Septembre, Place du Théâtre
Comme nous le disait Patrick Dessambre, Président de l’association des « Echasseurs namurois », lors d’un point presse, organisé dans le local cette asbl, ce samedi 03 septembre : « nous allons vivre, le samedi 17 septembre, dès 15h30, sur la place du Théâtre, une toute grande première mondiale, la première joute féminine d’échasseuses de l’histoire. »
De fait, ce jour là, 13 échasseuses, âgées de 11 à 44 ans, tenteront, dans le cadre des 99è « Fêtes de Wallonie », de remporter la 1ère « Échasse de Diamant ».
« Une demande féminine existant, notamment suite à des démontrations dans les écoles namuroises, dès 2018, nous avons ouvert nos séances d’entraînements aux jeunes filles et aux femmes de tous âges », poursuivait Patrick Dessambre.
Et de préciser : « Dès le départ, l’idée d’organiser une joute existait, mais il fallait qu’elles possèdent un minimum de formation et qu’elles soient assez nombreuses à pouvoir y participer. »
A l’occasion de ce point presse, nous avons d’abord interrogé Manon Welschen, une jeune-fille de 15 ans, étudiante en 3è secondaire, à l’ « Institut de la Providence », à Champion, qui, étant née en Chine, a été adoptée par une famille namuroise : « Dès 2018, je compte parmi les premières filles à avoir participé aux entraînements, tous les samedis, de 10h30 à 12h. Je suis donc très heureuse de pouvoir participer à cette première joute féminine. »
Proche de Manon, nous trouvons Lucie Grognard, 17 ans, étudiante, en 5è micro-technique, à l’ « IATA » (« Institut d’enseignement des Arts, Techniques, sciences et Artisanats »), également très motivée, participant, elle aussi, depuis 2018, aux entraînements du samedi.
Entre ces deux adolescentes, nous faisons la connaissance d’une adulte, Géraldine Forthomme, 27 ans, professeure de musique, à Nivelles, mais domiciliée à Namur, qui nous confia : « Quant à moi, je suis la ‘petite’ dernière, n’ayant rejoint les échasseuses qu’en mai 2022, alors qu’enfant, j’étais à ce point passionnée par les échasseurs, que je prenais place sur les gradins de la place Saint-Aubain dès 13h, alors que la joute de l’ « Echasse d’or » n’était programmée quà 16h. »
« Mais pourquoi, alors, avoir attendu 4 ans avant de rejoindre les échasseuses ? », lui avons-nous demandé.
« Alors que toute ma vie, j’avais rêvé d’en être, l’occasion étant venue, je me mis à nourrir une certaine appréhension, prenant peur de ne pas être à la hauteur, ayant pour excuse les nombreux projets professionnels que je nourrissais. Et pourtant d’avoir eu la surprise de voir mon petit-neveu porter l’un des drapeaux des échasseurs ne pouvait que me motiver. Mais voilà, nous y sommes, et, même si je me suis blessée aux chevilles et à un genou, dès ma deuxième séance d’entraînements, j’ai travaillé dur pour pouvoir être présente, lors de cette première joute, que j’attends avec impatience », nous répondit-elle, ajoutant : « Portant Namur dans mon coeur, je suis particulièrement fière de pouvoir participer à cette première joute, pour laquelle je voulais vraiment être prête. Particulièrement motivée, je ressents, néanmoins un certain stress. Mais l’ambiance est superbe entre nous, mes coéquipières étant super géniales. »
Nous poursuivons avec deux autres questions : « Vous qui êtes enseignante, le fait vous retrouver avec des coéquipières de l’âge de vos élèves ne vous perturbe-t-il pas ? N’auriez-vous pas peur qu’en faisant tomber une jeune adversaire, elle ne puisse se blesser ? »
« Nullement, que du contraire, l’adolescence est une tranche d’âge que j’apprécie particlièrement. Je peux même vous dire que je suis particulièrement fière de mes équipières. Quant à affronter de plus jeunes, sûr qu’à l’entaînement face à une toute jeune, je me modèrerais, … mais bon, si, en pleine joute, je me retrouve face à une ado, ‘ce sera chacune pour sa pomme’ (sic) », fut sa réponse.
Vint le temps pour Patrick Dessambre de prendre la parole face à la presse, en présence des échasseuses et de leurs entraîneurs : « Je me réjouis de pouvoir annoncer cette première joute féminine, que nous souhaitons pérenniser, car il n’est nulemet question, ici, d’un ‘one shot’. C’est bien pour cela que, depuis 2018, nous procédons ‘étape par étape’. Il est vrai que la dynamique de ce beau projet est à rapprocher de notre candidature, qui nous a permit, le jeudi 16 décembre 2021, de voir ‘les joutes sur échasses de Namur' désormais inscrites sur la 'liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO‘. Dans cet espoir, nous nous devions de pouvoir accepter que des femmes puisent participer, un jour à des joutes sur échasses. Comme quelqu’un me l’a dit : ‘avoir des échasseuses parmi nous n’est pas un fardeau, mais bien un cadeau’. »
« Une fois la décision prise, il nous fallait prendre le temps de former nos membres féminines, afin qu’elles arrivent à un niveau requis pour pouvoir s’affronter, enfin, lors d’une véritable joute. Et je peux vous dire qu’elles ont travailler dur, ont même parfois souffert. Mais nous sommes vraiment contents de vous confirmer que le moment est venu. Nous vous fixons donc rendez-vous, sur la place du Théâtre, le samedi 17 septembre, à 15h30. Pensons à cette citation de Charles Baudelaire : ‘Seule l’histoire n’a pas de fin’. Assurément, cette joute sera historique. »
« N'oublions pas, non plus, que le dimanche 18 septembre, avant la joute de l' 'Echasse d'Or', se déroulera la première joute entre les élèves de nos écoles namuroises. »
A son tour, Alice Gobiet, 35 ans, prit la parole, elle qui, enfant, fut porte-drapeau, alors qu’elle est, aujourd’hui, la seule échasseuse à compter des échasseurs dans sa famille, à savoir son père et son frère : « Entre nous, il y a beaucoup de respect, de bienveillance. Il fut un temps, en 2018, où nous n’étions que cinq filles. Motivée comme pas deux, je me devais donc de rameuter toutes mes copines. »
Ce samedi 03 septembre, pour la première fois depuis longtemps, il pleuvait assez fort, … mais la pluie n’empêche nullement les échasseuses, qui, vétues de leur anorak rouge, nous emmenèrent vers leur lieu d’entraînements, sis entre le « Cinex » et l’ « Institut technique Félicien Rops ».
Une fois sur leurs échasses, elles commencèrent à tourner en marchant, avant d’échanger de petits coups d’échauffement. Nous en avons même vu qui, montées sur leurs échasses, tapèrent sèchement ces dernières, jambe gauche puis jambe droite, contre un mur, ces coups alternatifs leur permettant de travailler leur puissance.
Vient, aux sons d’un tambour, le temps d’une joute d’entraînement, entre 6 Avresses et 5 Mélans, se retrouvant bientôt à 3 Avresses contre une seule Mélan, cette dernière devant laisser ses copines Avresses jouter entre elles, Manon Welschen, pouvant lever, enfin, l’une de ses échasses, étant la lauréate de cette dernière joute, pour rire, avant le moment historique, programmé le samedi 17 septembre.
Le temps est venu de nous entetenir avec trois de leurs entraîneurs, qui nous disent que chez les filles, si au départ il peut y avoir la crainte des chutes, il convient de leur apprenre à bien tomber. Chez elles, il faut développer leur sens de la tactique, sachant que selon leurs différents gabarits, l’on ne développe pas les mêmes techniques, qui, pour toutes, doivent évoluer pour en arriver au stade des hommes.
Le plus dur pour elles est d’acquérir la technique pour effectuer la réputée génuflexion, bien maîtrisée par certains hommes, mais pas encore par tous. Le tout, ici, est de pouvoir maîtriser, en contrôlant leur descente, les équilibres, le leur comme celui de chaque adversaire. Pensons à nos footbaleuses qui, il y a peu, étaient bien loin de leur niveau actuel. A nos échasseuses namuroises à évoluer de la même manière, vu qu’elles ne sont qu’au tout début de leur histoire.
Pour tout renseignement et demande d’affiliation, le cotisation annuelle étant fixée à seulement 15€, n’hésitez pas à vous adresser à : hugueswillemart1977@gmail.com & 0495/81.13.50. Site web : http://www.echasseurs.org.
Yves Calbert.