Ouverture du 35è "Festival International du Film Francophone" : "Une Vie démente" (R. Balboni et A. Sirot)
La 35è édition du « Festival International du Film Francophone » (« FIFF »), aura bien lieu à Namur, du vendredi 02 jusqu’au vendredi 09 octobre, dans des conditions particulières, dues à la crise sanitaire qui se poursuit depuis la mi-mars…
En Soirée d’Ouverture, le vendredi 02 octobre, nous bénéfierons, en Avant-Première mondiale, de la projection d’un film belge, « Une Vie démente » (Raphaël Balboni & Ann Sirot/Bel./2020), réalisé avec l’aide du « Centre du Cinéma et de l’Audiovisuel de la Fédération Wallonie-Bruxelles », avec la participation de la Région de Bruxelles-Capitale et avec le soutien du « Tax Shelter du Gouvernement fédéral belge ».
Synopsis : « Alex, 34 ans, est le fils de Suzanne, une soixantenaire élégante et charismatique, directrice d’un centre d’art contemporain à Bruxelles. Mais petit à petit, Suzanne se met à faire de sacrées conneries. Un jour, chez le neurologue, Alex comprend pourquoi : elle a contracté une maladie neurodégénérative fatale qui affecte son comportement, la démence sémantique. Suzanne vole des voitures, coupe les cheveux de ses voisins dans leur sommeil, fabrique ses propres billets de banque pour aller s’acheter des clopes… »
A nos collègues de« Cinergie », David Hainaut & Constance Pasquier, Ann Sirot confia, en cours de tournage : « Si bien sûr, la reconnaissance est essentielle, surtout pour poursuivre ce métier, c’est vraiment important de continuer à suivre son désir personnel pour créer. Sans ce moteur-là, on ne parviendrait de tout façon pas à faire grand chose de percutant et d’universel. »
Révélant leur travail à l’insctinct, Raphaël Balboni tient à révéler : « Dans un jardin, par exemple, il y a là une tondeuse-robot. Et bien, cette tondeuse s’est un jour allumée alors qu’on répétait. Vu qu’on trouvait ça drôle, on a alors imaginé une scène avec elle. »
Ann Sirot d’ajouter : « C’est non-conventionnel, car on cherche à avoir un maximum de choses valables, et pas forcément la prise parfaite ». Elle ajouta : « On aime aussi que les comédiens nous offrent de bons moments. On essaie d’avoir de leur part des fulgurances sonnant comme de vrais beaux instants de vérité. L’important, c’est qu’on puisse toujours avoir de la matière en suffisance pour, au final, essayer de proposer le meilleur. »
« Le ‘FIFF’ nous a accompagnés depuis le tout début de notre recherche, et a soutenu chacun de nos courts-métrages, soulignent les deux réalisateurs. Nous sommes ravis d’ouvrir le Festival cette année avec notre premier
long. C’est un nouveau point de rencontre entre notre trajet de cinéastes et le Festival, qui nous rend à la fois fiers et joyeux ! » déclarèrent ce duo de réalisateurs, qui présentèrent tous leurs courts-métrages, lors de précédentes éditions du Festival namurois.
A souligner que, côté courts, ils remportèrent, en 2018, le « Magritte du meilleur Court-Métrage de Fiction », pour « Avec Thelma » (2017/14′), alors que leur autre court « Fable domestique » avait été nommé, en 2013, pour l’attribution de ce même Prix.
Ce duo d’auteurs-réalisateurs de fictions se forma en 2007, autour d’un thriller décalé expérimental, leur premier court-métrage, « Dernière Partie », qui posa les bases de l’univers que Raphaël Balboni et Ann Sirot développèrent dans leurs autres courts-métrages. Quant à leur 7è et dernier court, « Des Choses en Commun », ils viennent, également, en 2020, de le réaliser dans le cadre de « La Belge Collection », mettant en avant les comédiens belges, grâce à un système de production de la « Fédération Wallolonie-Bruxelles » offrant la garantie d’un tournage.
Mais revenons à leur premier long-métrage, « Une Vie démente », dont le scénario est une composante avec laquelle ils ont dû apprendre à vivre, puisque la mère de Raphaël Balboni l’a déclarée il y a une dizaine d’années. « Envisager la sénilité de son parent, alors qu’on est à peine dans la trentaine, ça donne une sensation de contretemps… »
Dans ce film lumineux, vivant et touchant, les rôles principaux sont confiés à Lucie Debay, Jo Deseure, Gilles Remiche et Jean Le Peltier, ce dernier ayant remporté, en 2014, le « Prix d’Interprétation du ‘FIFF’ », dans un autre court-métrage de Raphaël Balboni et Ann Sirot : « Lucha libre », alors que pour « Avec Thelma », déjà cité, il avait reçu, en 2018, à Paris, le « Prix d’Interprétation du ‘Festival le Court en dit long’ » .
De son côté, concernant « Une Vie démente », Hervé Le Phuez, directeur de la programmation du « FIFF », confie : « Ann Sirot et Raphaël Balboni abordent ce sujet délicat avec une fantaisie et un ton qui ont toujours été le sel de leur cinéma et qui donnent une vraie légèreté au film. Et les comédien.ne.s sont absolument tous.tes
parfait.e.s. On est extrêmement ému mais, en même temps, on rit, beaucoup ! Et on en ressort avec une folle
envie de profiter de la vie et de prendre soin des autres. »
… Ces derniers mots résonnent particulièrement à nos oreilles, en cette période sanitaire particulière, où l’on souligne l’importance de prendre soin des autres (et de nous-mêmes), par l’obligation du port du masque et le respect d’une distanciation physique d’1m50 entre chaque personne ou chaque « bulle sociale », ce qui sera, bien sûr, d’application tout au long de cette 35è édition du « FIFF ».
Mais pourquoi avoir tourné une partie d’ « Une Vie démente », à Waterloo ? : « pour la simple raison qu’un ami nous prêta aimablement sa maison », expliqua Raphaël Balboni à Tanguy de Ghellinck, pour « Sudinfo.be ».
Quant au choix d’un film belge, récit d’émancipation, d’un onirisme délirant et joyeux, pour l’Ouverture de cette édition-anniversaire du Festival, Nicole Gillet, la déléguée générale du « FIFF », nous précise : « L’un des axes fort de cette année, tout à fait particulière, est le soutien et la relance du cinéma belge, notamment par le biais de différents ateliers et rencontres professionnels qui seront organisés à cette intention. C’est donc avec une forte volonté, alliée à un immense plaisir, que nous proposons, en ‘Ouverture’, un premier long métrage belge, en Avant-Première mondiale. »
… Et Nicole Gillet de poursuivre : « On le sait, ce 35è ‘FIFF’ s’annonce différent mais bel et bien plein de promesses et de surprises, avec toujours le désir de partager le cinéma francophone, en vrai, en grand ! »
Yves Calbert.