Jean-Michel Martin a remporté une course... de Formule 1 !
Masters Racing Series 2008 / Mugello (I)
A 54 ans, Jean-Michel Martin, quadruple vainqueur des 24 Heures de Spa, n'a pas l'intention de raccrocher casque et combinaison. Durant l'hiver, souhaitant encore disputer des courses pour le plaisir, au volant de bolides qui en valent la peine, il se mettait en quête d'un Proto 3 litres, d'une Groupe C... ou d'une Formule 1. Mais attention, pas n'importe quelle Formule 1... "Ce qui m'intéresse vraiment, ce sont les F1 des années '70. Sans électronique et sans effet de sol", explique Jean-Michel. "En Angleterre, j'ai mis la main sur une Ensign MN177 (pour "Mo" Nunn, ndlr), qui a roulé en Formula Aurora en 1977. Il s'agit du châssis MN09, tandis que Jacky Ickx a piloté le châssis MN07 en Grand Prix. J'ai acquis cette monoplace assez rare, dans la mesure où il en reste deux en état de rouler. A son volant, l'objectif était de prendre part à quelques courses des Masters Racing Series, dans la catégorie Grand Prix Masters, qui accueille des F1 construites entre les années 1972 et 1978. Une compétition intéressante, avec de beaux meetings..."
Et le week-end dernier, Jean-Michel Martin et d'autres pilotes belges, dont Christophe d'Ansembourg, qui pilote une McLaren M26 dans cette série, ont pris la direction du Mugello, en Italie, cadre du premier rendez-vous Masters Racing Series de la saison. Après avoir effectué quelques tours sur le circuit de Zolder, Jean-Michel espérait secrètement intégrer le peloton de tête, sans trop connaître le niveau de ses gentlemen-drivers de concurrents. "Je n'ai pas été décontenancé par le pilotage de cette Ensign F1, car j'ai eu l'occasion de prendre le volant de bolides puissants dans ma carrière, avec mécanique V8 Cosworth et boîte Hewland", poursuit le pilote. "Une fois au volant, cela m'a rappelé les Rondeau et de Cadenet des 24 Heures du Mans. Bien sûr, pas question d'exploiter le matériel à fond, mais je n'entendais pas me promener néanmoins..."
Résultat : un 3ème meilleur chrono à l'issue des essais qualificatifs, et une superbe lutte à trois en tête du peloton lors de la première manche. C'est dans un mouchoir de poche que l'infernal trio croisait le drapeau à damier... et la victoire revenait à Jean-Michel Martin ! "Nous sommes restés tout le temps ensemble, la lutte a été très belle, et l'écart entre le premier et le troisième était de... 8 dixièmes de seconde au passage de la ligne d'arrivée", s'enthousiasme le vainqueur de la joute ! "J'ai devancé Frank Sytner, qui pilote une Hesketh 308 B ex-James Hunt, et que je connais depuis de longues années, et Manfredo Rossi, dont la Brabham BT42 ex-Carlos Reuteman est très efficace. Fantastique ! Le plaisir à l'état pur..."
Lors de la deuxième course, la lutte reprenait de plus belle, et cette fois, Rossi s'imposait d'un petit rien devant Martin et d'Ansembourg. "Malgré ces magnifiques résultats, je ne participerai pas à toutes les épreuves Grand Prix Masters prévues au calendrier", poursuit notre dernier vainqueur d'une course de F1 en date ! "Certes, je vais probablement ajouter l'un ou l'autre rendez-vous, mais ce qui est sûr, c'est que je serai à Francorchamps au mois de septembre, dans le cadre des Spa 6 Hours. Et puis, il y a Monaco..."
Et voilà probablement l'objectif majeur de la saison 2008 de Jean-Michel Martin : le Grand Prix Historique de Monaco. Un événement sur invitation organisé tous les deux ans par l'Automobile Club de Monaco, deux semaines avant les F1 d'aujourd'hui. Sur le même circuit, bien sûr ! Plus d'une centaine de concurrents espèrent y participer... et seulement 55 sont retenus ! "L'Ensign que je possède est assez rare, et j'ai été accepté pour l'édition 2008, dont les courses se dérouleront le dimanche 11 mai. Je me réjouis de débouler dans les rues de la Principauté au volant d'une F1 ! C'est un rêve de gosse qui va se réaliser, à 54 ans !" Pas de doute, Jean-Michel Martin a toujours le feu sacré...
(Com. et Patrick Davin)
GD