Les 3x20 de Houffalize en balade à la Sainte-Luce : Achouffe ou la Vallée des Fées

écrit par ReneDislaire
le 16/12/2007
sur le sommet, avant de descendre "li porfonde voye"

Ce 13 décembre, pour sa dernière sortie de l’année, le groupe des marcheurs seniors de Houffalize, chaque fois plus étoffé (faut dire qu’il faisait « caillant » juste à point) avait décidé d’aller voir le soleil se coucher sur Achouffe.
Comme d’habitude, départ près du tank à Houffalize, à 14 heures, le deuxième jeudi du mois, qui correspondait cette fois à la Sainte-Luce, le jour où la nuit tombe le plus tôt.
Surprise et joie d’intégrer dans le groupe un couple de Tavigny (pardon, de Cetturu !) s’ajoutant à des devenus habitués des Tailles et de Bastogne (pardon, de Livarchamps). Nous constellons, tel est le destin des galaxies !
La compagnie descend la ruelle du Moulin, qui débouche sur la chute de la dérivation en court-circuit de l’Ourthe, qui alimentait jadis en énergie le moulin banal de la seigneurie, puis au XXe siècle la turbine de la scierie Geradin, enserrée dans un maillage de tanneries.
Par Pierreuse, l’occasion de voir si Rodrigue a encore du cœur, on atteint Fin de ville : non pas la fin de la ville, mais le territoire (fines) d’une villa, selon l’acception du terme à l’époque romaine.
Si la carte des promenades du SI appelle le chemin de Fin de ville à Achouffe « la Longue virée », les vieux Houffalois le désignent comme étant « li porfonde voye », ce que les écologistes traduiront par
« chemin creux » : combien d’essieux auront crié, au cours des siècles, en réponse aux efforts des bêtes de trait ahanantes gravissant ces pentes dont le profil en travers accuse aujourd’hui une profondeur d’environ trois mètres !
Enfin Achouffe, jolie miniature de hameau ardennais, jaillit à la vue, lumineuse et éthérée, au sortir d’une sapinière compacte et sombre.
Repos à la Grange, devant l’âtre qu’entretient, avec la conscience d’une vestale, depuis bientôt quarante ans, Yolande, la pionnière avec François, Romain et Germain, du renouveau de ce petit village si caractéristique.
Comme chaque fois, un membre du cercle d’histoire et d’archéologie Segnia entretient les personnes intéressées de tout ce qu’il faut savoir pour rentrer le corps fatigué peut-être mais l’esprit un peu plus savant : étymologie du toponyme Achouffe, légende de la Vallée des Fées et explication scientifique de l’environnement particulier qui a donné lieu à celle-ci, caractéristiques des œuvres d’art que l’on pourra admirer dans la chapelle Saint-Joseph, ouverte exceptionnellement pour la circonstance.
Particulièrement remarquable que cette statue polychrome de saint Roch l'antipesteux, avec tous ses attributs. Parmi ceux-ci, "son chien", (bien qu'il n'ait jamais eu de chien), curieusement sans pain dans la gueule). En habit de jacquard, soit de pèlerin à St-Jacques de Compostelle (bien qu'il ne s'y soit jamais rendu) et arborant une coquille au-dessus de son bâton de pèlerin (attributs imaginaires pour la même raison) À remarquer que son vêtement est "remonté" pour dénuder une cuisse. La raison est que la peste, dont il fut frappé et dont il mourut, se remarque avec comme premiers symptômes des furoncles purulents à l'aine et sous les aisselles. C'est par pudeur que les artistes ne laissaient jamais apercevoir l'aine.
Retour à Houffalize par le bus des TEC, qui une fois de plus jouera le rôle éminemment social assigné à cette société wallonne des transports en milieu rural.

René Dislaire

Liens: du même auteur, sur le club des seniors de Houffalize
* sur les marches (balades) mensuelles:
Georgette, de la ferme de Randoux, fournisseur de la cour, en pâtisseries
Les seniors de Houffalize reçus au home Louis Palange
Houffalize: la balade mensuelle des seniors
A Houffalize, la balade des seniors d'octobre...
Le club des seniors de Houffalize reçus au home Louis Palange
*sur le livre: Mémoires de Houffalize
Houffalize: le 1er avril 2011, Houffalize vernira les mèmes à mémé
Houffalize: un portait de femmes, le 1er avril

  • sur le sommet, avant de descendre "li porfonde voye"
  • Achouffe, la Grange, le repos des marcheurs
  • une veste rouge, cela tient chaud
  • dans le fond, l'extension du village de Mont
  • on descend "li porfonde voye"
  • un vrai faux-plat
  • marchez sur le trottoir, svp!
  • le chemin est toujours plat
  • tiens! il y en a une qui marche au milieu!
  • tiens! il y en a deux qui marchent au milieu!
  • tiens! il y en a deux qui marchent au milieu! Comme c'est Nelly, on ne peut rien lui dire
  • vus de dos, pas mal non plus
  • ici, on ne voit plus de balise. Il y en a que cela fait rire. Qui a une boussole?
  • repartis, pour l'ultime descente
  • c'est vrai que cela descend "reu et chlittant"
  • un zigzag, puis il va faire presque noir
  • on en est sorti!
  • on s'attend!
  • encore quelques pas, et c'est la grand route
  • remarquez la boisson "pour nous les hommes"
  • La Grange, au coeur d'Achouffe: comme on y est bien assis
  • Marie-Jo (qui n'a pas fait la marche, certificat du docteur A l'appui) et Ghislaine (qui elle, a MERITE une boisson d'homme!)
  • Le choeur de "l'humble" chapelle
  • Le joyau: une statue polychrome de saint Roch avec tous ses  attributs.
  • Autre petite merveille: une Vierge à l'Enfant, typique du Luxembourg
  • Ceux-ci sont sur la liste d'attente de la canonisation
  • Sur le pont du Martin-Moulin, on attend le bus
  • Les hommes montent d'abord (quelquefois qu'il y aurait des enfants turbulents dedans!)
  • Jeanine ose monter les marches. Vivement le mois prochain, dans la boue.
  • Rendez-vous le jeudi 10 janvier, pour un programme d'exception: perdre les calories bien mal acquises durant les "vacances d'hiver".
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