Pierre Bénichou. Mort de la mésange du Maghreb
Pierre Bénichou. Mort de la mésange du Maghreb
Je l’aimais bien, Pierre Bénichou.
D’ailleurs, tout le monde l’aimait bien, la mésange du Maghreb, pied noir oranais né en 1938.
L’accent maghrébin du beau Pedro retenait l’attention. Mais le timbre de sa voix, surtout, qui cumulait tous les attributs : chaude, laborieuse, voilée. Sa voix fusionnait son corps et son esprit.
Car il en avait de l’esprit. Curieux qu’à ce brillant journaliste d’une grande rigueur et d’une analyse profonde, c’est l’humour et l’ironie que tous s’accordent à donner comme qualité première.
Il a beaucoup parlé. À la radio. Et sur les plateaux de télévision, où son œil malicieux s’accordait si bien avec ses propos.
Beaucoup parlé mais peu écrit.
Au Nouvel Obs, dont il fut rédacteur en chef, il fut pendant une dizaine d’années le nécrologue, le préposé aux oraisons funèbres.
Quoi de mieux pour terminer ces mots d’adieux ?
René Dislaire © Houffalize, le 1er avril 2020
Présentation: surnommé la mésange du Maghreb, Pierre Bénichou était l’homme à la voix succulente comme un gâteau sablé au miel.