A découvrir à la 65è "BRAFA Art Fair"

écrit par YvesCalbert
le 31/01/2020
A découvrir à la 65è "BRAFA Art Fair"

Jusqu’à ce dimanche 02 février, sur le site de « Tour et Taxis », la « BRAFA Art Fair » nous attend, plus internationale que jamais, avec 83 exposants étrangers (63 %), dont 43 nous venant de la France, 13 du Royaume-Uni, 10 de l’Italie, 8 de la Suisse et 6 des Pays-Bas, le Japon et la Russie étant également représentés, la Belgique l’étant par50 galeristes (37% des exposants).

La « BRAFA » étant ouverte aux différentes expressions artistiques plastiques, notons que c’est à l’ « Huberty & Breyne Gallery », que nous devons l’introduction de la bande dessinée en son sein, il y a déjà dix ans, avec la présentation de la couverture originale des « Cigares du Pharaon » d’« Hergé » (George Remy).

Toujours en rapport avec « Tintin », nous pouvons apprécier, actuellement, sur ce Stand N° 129a de la « BRAFA », une remarquable encre de chine
d’« Hergé », celle-ci reprenant une scène emblématique du « Temple du Soleil », réalisée en 1970, en vue de la création d’un puzzle…

… Egalement, cette année, au sein d’une sobre et lumineuse scénographie, cette Galerie bruxelloise, sise sur la Place du Châtelain, nous propose de découvrir des oeuvres de l’artiste américain Miles Hyman, ainsi que des Français François Avril, Nicolas de Crécy, Jacques de Loustal, « Midam » (Michel Ledent) et « Zep » (Patrick Bruel), sans oublier notre compatriote Philippe Geluck,… qui se prépare à ouvrir, à Bruxelles, un musée consacré à son célèbre
« Chat »…

Un « Chat », qui, sur le stand de l’ « Huberty & Breyne Gallery », dit, s’adressant à« Tintin », allongé tout habillé sur un transat : « Tu ne te mettrais pas en maillot », ce dernier répondant : « On me reconnaît mieux avec mes vêtements ». Autres textes amusants : « S’il y a une autre vie après la vie, on est en droit de se demander à quoi sert de mourir » ; « Si tu achètes un Mondrian pas sec, il s’agit très probablement d’un faux » (ndlr : Pieter Cornelis Mondriaan étant décédé en 1872) ; ou encore : « Rendons à César ce qui lui appartient » (ndlr : César Baldaccini étant réputé pour ses compressions, ce cadre reprend une cannette compressée, à l’effigie du « Chat »). A noter que, cette année, Philippe Geluck n’hésite pas à se mettre lui-même en scène, avec trois photos en pied, de lui-même, dont nous vous laissons découvrir la chute du gag sur place…

Signalons qu’Alain Huberty et Marc Breyne nous fixent rendez-vous à Paris, le jeudi 05 mars, au N° 09 de l’Avenue Matignon, pour l’inauguration de leur nouvelle Galerie, qui nous offrira une exposition-événement de deux importants dessinateurs italiens, Milo Manara et Hugo Pratt.

De retour à la « BRAFA », touchant aussi, à la BD, mais avec des peintures et sculptures s’inspirant des créations d’autres artistes, notons, chez « Kálmán Makláry Fine Arts » (Stand N° 100d), le travail particulier de l’artiste britannique, d’origine hongro-américaine, Sam Havadtoy, qui n’hésite pas, notamment, à placer, sur l’un de ses tableaux, les« Tintin » et« Milou », créés par« Hergé », à l’avant plan d’une copie personnelle d’une oeuvre de René Magritte… Un bel hommage artistique à notre Belgique, … qui peine tellement à rester unitaire…

Sur le stand de la « Berko Fine Paintings » (N° 83c), nous retrouvonsViviane et Patrick Berko (nommé « Chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres », en 2001, à Paris), qui, fidèles de longue date à la « BRAFA », ouvrirent des Galeries à Knokke-Le Zoute (1976), Paris (1978), Bruxelles (1983), Anvers (1984), New York (1987), Tokyo (1989) et Shanghai (2008), avant recentrer leur présence sur notre plat pays, si cher à Jacques Brel.

Parmi un beau choix de tableaux des XIXè et XXè siècles, en clin d’oeil au « Salon de l’Auto » bruxellois, qui vient de se terminer, ils nous proposent une série de représentations de voitures classiques, dans des décors de rêves, à la touche romantique, dues au talent d’Henry Kolodziej.

Moins mécanique, mais bien plus romantique, nous trouvons, aussi, « Le Baiser » (1887), une oeuvre du peintre orientaliste grec Théodore Jacques Ralli (né Theodoros Rallis-Scaramanga), ayant exposé une première fois au « Salon de Paris » (1875), avant d’être repris parmi les artistes exposés, à Athènes, durant les premiers « Jeux Olympiques » de l’ère moderne (1896).

De Genève, la « Bailly Gallery » (Stand N° 68b), également présente à Paris, nous propose, notamment, un joli pastel nous présentant des danseuses, chères à Edgar Degas.

Ce dimanche 26 janvier, alors que se terminait la superbe exposition « Evelyne Axell – Méthodes Pop », au « Delta », à Namur, s’ouvrait à Bruxelles, la « BRAFA », au sein de laquelle la « Galerie de la Béraudière » nous présente, entre autres, « L’Egocentrique 2 », une création sur plexiglass d’Evelyne Axell (née Evelyne Devaux), une artiste namuroise, trop tôt disparue, première femme artiste à avoir reçu le « Prix de la Jeune Peinture belge », aujourd’hui mondialement reconnue, comme étant l’une des principales artistes du « Pop Art »…

… Du XXè siècle remontant le temps jusqu’au Ier siècle avant notre ère, pour découvrir un potomé en bronze, aux incrustations d’argent, d’une taille de seulement 17 centimètres, représentant une tête de cheval, de style hellénistique, qui nous est présenté par la Galerie londonienne David Aaron (Stand N° 32c).

Du cheval au train, originalité, cette année, à la « BRAFA », présenté par la « Fondation Roi Baudouin » (Stand N° 46a) la présence d’un… circuit ferroviaire miniature, à l’échelle III (réduction de 1/22,5ème), réalisé par Raymond Legrand, un passionné de modélisme, qui commença dès l’âge de 14 ans ce qui allait devenir l’œuvre de sa vie, avec des reproductions d’authentiques wagons belges, datant du début du XXè siècle, une trentaine de ces maquettes de grande valeur ayant été confiée par la « Fondation Roi Baudouin », à la « SNCB », qui les expose au sein de leur musée, « Train World », à Schaerbeek, où l’exposition temporaire « Paul Delvaux – L’Homme qui aimait les Trains » est à visiter jusqu’au dimanche 15 mars.

A noter que nous sommes accueillis, sur ce stand de la « Fondation Roi Baudouin », par une oeuvre de 3m x 3,50m, due à Roger Sonville, “Pluie acide sur l’Europe” (1990), qui, peinte il y a trente ans, porte un titre que nous pourrions considérer comme particulièrement d’actualité, vu qu’en ce vendredi 31 janvier, à minuit, le Royaume-Uni quittera l’ « Union Européenne ».

Soulignons, aussi, que chaque jour, à 16h, les « BRAFA Art Talks » prennent place en ce lieu, le programme des trois derniers jours étant le suivant :
- vendredi 31 janvier : « Van Eyck, une Révolution optique », en anglais, par Till-Holger Borchert, directeur de« Musea Brugge », co-curateur de l’exposition éponyme, au « Schone Kunsten Museum », à Gent, du samedi 1er février au jeudi 30 avril.
- samedi 1er février : « Une brêve histoire des cadres et de la fabrication de cadres à travers les siècles », en anglais, par Guy Sainthill, restaurateur de tableaux, aux Pays-Bas, depuis 1990.
- dimanche 02 février : « Est-il réellement nécessaire de structurer une collection ? », en français et en néerlandais, une table ronde réunissant plusieurs collectionneurs, sous la conduite d’Eric Hemeleers, directeur général d’ « Eeckman Art & Insurance ».

Avec une Galerie parisienne, « Tanakaya » (Stand N° 70b), nous nous retrouvons au Japon, avec, entre autres, des oeuvres exotiques, finement réalisées, au début du XVIIIè siècle, par Utagawa Hiroshige, auteur d’une série de 36 vues du Mont Fuji.

A l’opposé, c’est une Galerie japonaise, également présente à Paris, « Taménaga » (Stand N° 77c), qui, fêtant son 51è anniversaire, en 2020, fut la première galerie du « pays du soleil levant » à s’ouvrir à l’Occident, nous présentant, à Bruxelles, de fort jolies oeuvres de Bernard Buffet, dont son tableau de grand format « Les Oiseaux : L’Oiseau rouge » (240 x 280 cm).

Revenons en Belgique, avec la réputée « Guy Pieters Gallery » (Stand N° 138a), de Knokke-Heist, qui nous accueille avec des oeuvres de Niki de Saint Phalle (née Catherine Marie-Agnès Fal de Saint-Phalle) et de Pierre Alechinsky, une sculpture de Jean-Michel Folon, « La Source » (1996), s’imposant à nous, dans une première salle, au milieu d’oeuvres particulières de l’artiste américain, d’origine bulgare, Christo (né Christo Vladimiroff Javacheff), qui déclara, lui qui réalisait ses empaquetages in situ, avec son épouse, Jeanne-Claude de Guillebon, décédée en 2009 : « Nos projets touchent une sensibilité plus vaste, en fait ils s’approprient ou empruntent des espaces qui habituellement n’appartiennent pas à la sculpture. »

Concernant ce projet d’empaquettage, à Paris, sur la Place de l’Etoile, dont la concrétisation est prévue, durant 16 jours, du samedi 17 septembre au dimanche 04 octobre 2020, la« Guy Pieters Gallery » nous précise que cette réalisation nécessitera 7.000 m de cordon rouge, ainsi que 25.000 m2 de tissu, en prolypropylène argent bleuté, recyclable, aucun financement public ou privé n’étant sollicité.

Au-delà d’une salle consacrée à Pierre Alechinsky et Jean-Michel Folon, nous découvrons des tableaux néo-expressionnistes, d’un genre particulier, puisque réalisés avec des éclats de vaisselle, dûs à l’artiste américain multidisciplinaire Julian Schnabel, qui, pour son film « Le Scaphandre et le Papillon » (Fra./2007/112 min.), remporta, en 2007, le « Prix de la Mise-en-Scène » du « Festival de Cannes », ainsi qu’en 2008, deux « César », du « meilleur Acteur » (pour Mathieu Amalric) et du« meilleur Montage » (pour Juliette Welfling), sans oublier les « Prix du meilleur Réalisateur » et du« Meilleur Film en Langue étrangère », aux « Golden Globes ».

Plus classiques, revenons aux oeuvres antiques, l'Afrique n'étant pas oubliée à la "BRAFA", grâce, notamment, à la Galerie parisienne "Charles-Wesley Hourdé" (Stand N° 72b), qui nous propose son masque-heaume Sénoufo Kponyugo, du XIXè siècle. Sculpté en bois (de 69 m de longueur, incrusté de fibres et perles) et ses autres masques zoomorphes (avec cornes, crocs accérés, défenses, ...), ils se devaient d'inspirer crainte et fascination. Réalisés par l'ethnie Sénoufo Kponyugo, présente au Burkina Faso, en Côte d'Ivoire et au Mali. A noter que ces masques-heaumes avaient comme rôle de démasquer et de punir les sorciers et les esprits malveillants, une cupule, sculptée au sommet du crâne, recevant des substances magiques, supposées augmenter le pouvoir du masque.

Quant à l‘Asie, elle est le centre d’intérêt, entre autres, d’un autre lieu parisien, la « Galerie Christophe Hioco », (Stand N° 130a) qui nous présente une superbe mise en valeur de statues du Bouddhas et autres divinités, en provenance, essentiellement, de l’Inde et du Népal.

Par ailleurs, avant même d’entrer dans le hall d’accueil de cette 65è « BRAFA », nous découvrons cinq segments de l’historique « Mur de Berlin », démantelé le 09 novembre 1989 par les forces armées de l’ex-République Démocratique Allemande (RDA). Chacun de ces segments pèse 3,6 t, affichant une hauteur de 3,8 m, pour une largeur de 1,2 m. Porteurs de graffitis, sur les deux faces, ajoutés, à différentes époques, par des graffeurs anonymes, ils nous sont proposés, selon une formule de vente aux enchères, durant toute la durée de celle-ci, jusqu’à ce dimanche 02 février, le produit de leur vente étant destiné à être entièrement reversé à cinq associations caritarives.

Donnons, enfin, la parole à Harold t’Kint de Roodenbeke, président de la « BRAFA Art Fair » : « Le niveau d’une foire d’art se. mesure avant tout à la qualité de ses exposants. A cet égard, je pense que la ‘BRAFA’ 2020 ne devrait pas décevoir ses visiteurs, même les plus exigeants ! Notre sélection de galeries s’avère très pointue et qualitative dans tous les segments représentés. Par comparaison avec l’édition précédente, nous accueillerons huit nouvelles galeries participant pour la première fois et onze galeries effectuant leur retour, ce qui démontre la grande fidélité de nos exposants. Il est à souligner également que la moitié de ces nouveaux participants 2020 émanent plutôt de l’art ancien, ce qui signifie clairement notre attachement à ces spécialités malgré notre ouverture récente à l’art contemporain. Et enfin, grâce à notre procédure d’admission des objets, l’une des plus stricte du secteur, faisant notamment appel au savoir d’une centaine d’experts indépendants, à une vérification par l’ ‘Art Loss Register’ et aux services d’un laboratoire scientifique, je pense que nous mettons vraiment tout en œuvre pour proposer des œuvres d’art de la plus haute qualité. »

Ouverture : jusqu’au dimanche 02 février, tous les jours, de 11h à 19h. Prix d’entrée : 25€ (15€, par membre d’un groupe de minimum 10 personnes / 10€, de 16 à 26 ans / 0€, jusqu’à 15 ans inclus. Prix d’entrée combiné avec un catalogue : 35€ (60€ : 2 entrées et un catalogue ). Prix du catalogue : 15€. Carte du site (avec les noms de tous les exposants) : offerte, à l’accueil. Site web : http://www.brafa.art.

Yves Calbert.

  • A découvrir à la 65è "BRAFA Art Fair"
  • "Le Baiser"/1887 (c) Theodore Jacques Ralli/"Berko Fine Paintings"
  • Encre de chine du "Temple du Soleil"/1970 (c) "Herge-Moulinsart" 2020/"Huberty & Breyne Gallery"
  • "Mercedes-Benz des Annees 1930" (c) Henry Kolodziej/"Berko Fine Paintings"
  • "New-York Broadway Astor" (c) Miles Hyman/"Huberty & Breyne Gallery"
  • "Beach Music" (c) Jacques de Loustal/"Huberty & Breyne Gallery"
  • "Le Chat" (c) Philippe Geluck/"Huberty & Breyne Gallery"
  • Hommage a "Herge" et Magritte (c) Sam Havadtoy/"Kalman Maklary Fine Arts"
  • Un joli pastel de (c) Edgar Degas/"Bailly Gallery"
  • "L Egocentrique 2" (1968) (c) Evelyne Axell/"Galerie de la Beraudiere"
  • Tete de cheval de style hellenistique (c) "David Aaron Gallery"
  • L un des "Portraits" realise par (c) Julian Schnabel/"Guy Pieters Gallery"
  • Circuit ferroviaire miniature (c) Raymond Legrand/"Fondation Roi Baudouin"
  • "La Source" (c) Jean-Michel Folon/"Guy Pieters Gallery"Baudouin"
  • Avec, a gauche, "Pluie acide sur l Europe", a l entree du stand de la (c) "Fondation Roi Baudouin"
  • Le Mont Fuji, vu par (c) Utagawa Hiroshige/"Galerie Tanakaya"
  •  "Les Oiseaux : L Oiseau rouge"/1959 (c) Bernard Buffet/"Galerie Tamenaga"
  •  "L Arc de Triomphe empaquette" (c) "Christo"/"Guy Pieters Gallery"
  • L une des nombreuses statues du Bouddha, presentees par la (c) "Galerie Christophe Hioco"
  • Les cinq segments du "Mur de Berlin", proposes aux visiteurs de la (c) "BRAFA"
  • Harold t Kint de Roodenbeke, president de la "BRAFA Art Fair" (c) Jessica Hilltout
  • A découvrir à la 65è "BRAFA Art Fair"
  • De la Cote d Ivoire, un masque-heaume Senoufo Kponyugo (c) "Charles-Wesley Hourde"
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