Un loup a de nouveau été aperçu mi-février dans les Hautes-Fagnes.
Voilà plusieurs mois déjà que la présence d’un loup dans les Fagnes attise la curiosité. «En juin 2018, le Réseau Loup, coordonné par le Service public de Wallonie (via ses Départements de l’Étude du milieu naturel et agricole (DEMNA) et de la Nature et des Forêts (DNF)), a mis en évidence la présence d’un loup dans les Hautes-Fagnes grâce à des pièges photographiques. Des analyses ADN ont identifié par la suite la lignée d’Europe centrale d’un individu sans doute en dispersion depuis l’Allemagne.»
Des photos récentes
En ce mois de février, le loup est de retour et s’est même montré sous son plus beau profil il y a quelques jours à peine. Nul doute, face à ces clichés très nets, que l’animal est bel et bien présent dans les Fagnes. C’est Roger Herman, un membre du Réseau Loup, qui a pris ces photos explicites. «L’individu est apparemment en bonne santé et visiblement trop occupé par la piste qu’il suivait que pour se tracasser de la présence d’un humain. Les images prises sont d’une telle qualité qu’elles ne laissent aucun doute quant à l’identification de l’espèce. Le loup est une espèce protégée au niveau européen. Par ailleurs, il ne présente pas de danger pour la sécurité des personnes.» A n’en pas douter, les randonneurs, experts de la nature ou simples curieux, ouvriront l’œil à deux fois en se rendant sur le Plateau fagnard.
Des photos prises par le Réseau Loup
En juillet 2018 déjà, le ministre wallon de la Nature René Collin a confirmé ce vendredi la présence d’un loup dans les Fagnes. Le « Réseau Loup », coordonné par le Service public de Wallonie et mis en place en mai 2017, a en effet pris connaissance d’un cliché réalisé, fin juin 2018 dans les Fagnes, par un «piège photographique».
Un spécialiste de l’Office national français de la Chasse et de la Faune sauvage a certifié qu’il s’agissait bien «d’un individu de l’espèce loup sur base des éléments suivants: le masque facial, la ligne dorso-ventrale en contraste, la queue assez courte et la démarche ‘foulée’», précise le communiqué.
La localisation précise n’a toutefois pas été mentionnée par le cabinet du ministre, celui-ci voulant éviter que des badauds ne se précipitent sur les lieux «pour traquer l’animal ou détruire notre dispositif de recherche», a souligné le porte-parole.
Le loup a disparu de Wallonie voici un peu plus d’un siècle. Pourtant, depuis de nombreux mois, des indices de sa présence se sont multipliés, sans toutefois permettre d’établir de manière certaine sa présence.
Le «Réseau Loup» avait été mis en place en mai 2017 à la suite de «présence d’indices laissant à supposer la probabilité d’un retour du loup en Wallonie». Outre le SPW, il implique également des partenaires externes comme la Faculté des Sciences vétérinaires de l’ULg, des personnes issues des milieux naturalistes, des représentants de la chasse et des représentants des éleveurs ovins-caprins.
Les missions du Réseau sont la détection et l’analyse d’indices de présence, l’application des procédures standardisées (notamment en cas d’attaque d’ovins ou caprins) pour la collecte et la validation des données, la centralisation des données et la validation au niveau du SPW et l’échange d’informations pertinentes, d’expériences, avec les régions et pays voisins.
Un autre animal, une louve dotée d’une puce et traquée par un chercheur allemand, avait été aperçu en mars dernier à Hechtel-Eksel, dans la province du Limbourg. «Cet individu détecté dans les Fagnes, n’est pas balisé.
D’autres apparitions
Au mois de mars, un loup avait été signalé du côté duvillage ardenais de Bérismenil,près de La Roche-en-Ardenne. L’ASBL Landschap se basait sur un rapport détaillé concernant l’attaque d’un mouton survenue dans la nuit du 4 au 5 mars. Il s’agissait de la seconde observation de la présence d’un loup en Wallonie depuis celle à Gedinne, en août 2011
La Wallonie se trouve au carrefour de deux voies de dispersion de l’animal, venue de France d’une part et d’Allemagne d’autre part. Le loup est capable de se disperser sur de grandes distances et, en Wallonie, les superficies boisées ne manquent pas. A contrario, les routes, le tissu urbain wallon pourrait freiner le retour du loup.
Vidéo : https://www.sudinfo.be/id65880/article/2018-07-20/la-presence-dun-loup-d...
© François DETRY
Lien vers tous les reportages de François DETRY