"Sculptures dans la Ville", à Namur : Lilian Bourgeat, jusqu'au 25 Août

écrit par YvesCalbert
le 05/07/2019
"Sculptures dans la Ville", à Namur : Lilian Bourgeat, jusqu'au 25 Août

Pourquoi un banc géant, réalisé en acier, aluminium et bois (87 x 500 x 60 cm) trône-t-il, depuis peu, près de la "Capitainerie", au port de plaisance "Henry Hallet", à Jambes ? "De manière à voir Namur autrement, après un effort pour pouvoir s'y asseoir", nous confiait l'artiste français Lilian Bourgeat, alors que son oeuvre était présentée à la presse, ce dernier vendredi 28 juin, en présence de Maxime Prévot, Bourgmestre de Namur, en charge de la Culture, ... qui n'hésita pas à rejoindre deux enfants qui s'y étaient déjà assis.

Cette oeuvre emblématique interactive du parcours "Sculptures dans la Ville", ce "Banc public", installée près de la "Capitainerie", durant tout l’été, a été acquise par la Ville de Namur, pour un montant de 85.000€. Elle est destinée, ultérieurement, à être transférée à l'arrivée jamboise de la passerelle cyclo-piétonne "L'Enjambée". Ce "Banc Public" mettra, ainsi, en valeur un petit parc contigu à un édifice témoin de l'architecture "belle époque", la "Villa Balat", dont le haut pignon sera décoré d'une fresque "street art", qui sera créée par l'artiste local, Démosthène.

A la fois oeuvre d’art et mobilier urbain, cette création de Lilian Bourgeat est destinée à être « utilisée », le public, ... invité à s’asseoir sur ce "Banc Public", « activant » ainsi l’oeuvre, selon le souhait de l'artiste.

Comme nous le confiait Maxime Prévot : "Face à la Citadelle, à la Confluence et au Parlement wallon, ce lieu sera, assurément, 'the place to be', où il fera bon se faire immortaliser, pourquoi pas hissés sur ce "Banc Public", à l'avant plan de ce superbe environnement..."

... Mais revenons au présent, en nous rendant au "Musée des Arts décoratifs", sis entre la Sambre et la Place St.-Aubain. Dans le jardin de l'"Hôtel privé de Groesbeeck de Croix", jouxant les chaises-poèmes de Michel Goulet, deux bottes hautes de trois mètres (en fait, pour deux pieds gauches) "hyperréalistes" y sont exposées, "Invendus Bottes" (2008/300 x 200 x 80), une oeuvre aimablement prêtée par la Ville de Boulogne-en-Mer, qui était représentée, lors de la visite de presse, par leur Chef du "Service Parcs et Jardins", Mr. Djalaï.

Quittons cet "Hôtel privé", édifié au XIIIe siècle et réaménagé au milieu du XVIIIe siècle, accueillant, jusqu'au 06 octobre, l'exposition "Fragile. Eclats du Verre", tout en restant au sein du "Pôle culturel des Bateliers", dont le jardin jouxte la "Maison de la Poésie".

Nous y trouvons deux autres oeuvres de Lilian Bourgeat, "Pupitre", à côté duquel nous nous sentons être de simples liliputiens, et un immense mètre dépliant, où chaque millimètre fait un centimètre, « Mesurer » (400 x 300 x 50 cm), sur lequel il est possible de s'asseoir, les enfants y trouvant un siège à leur hauteur, d'un côté, les adultes pouvant y étandre leurs jambes à l'autre extrémité, ce que Maxime Prévot, fit avec plaisir.

Concernant cette oeuvre particulière, Lilian Bourgeat nous confie : "Ce mètre, avec un peu d'ironie, nous permet de mesurer un monde qui se replie sur lui-même, à l'heure où certaines frontières tentent à se refermer, certains souhaitant même édifier des murs, qui supprimeraient nos libertés..."

Etant en ce lieu, qui servit, dernièrement de scène pour plusieurs spectacles de "Namur en Mai", nous découvrons la verrière du futur "Musée Archéologique", une authentique oeuvre d'art architectural contemporain.

Confirmant les excellents rapports existant en les Services de la Culture de la Ville et de la Province, respectivement propiétaires du "Pôle culturel des Bateliers" et du "Musée Félicien Rops", par une petite porte extérieure, nous pouvons entrer dans le jardin de ce dernier et y découvrir d'intéressantes plantations, le peintre namurois ayant toujours manifesté un grand intérêt pour la botanique.

Traversant la cour du Musée, nous découvrons (ou revoyons) l'oeuvre, acquise par la Province, d'Anne Jones, intitulée "Carré d'Ardoises", composée de 25 sphères en ardoise. Afin de poursuivre notre circuit, nous pouvons passer par l'accueil, récemment rénové du "Musée provincial Félicien Rops", afin de nous retrouver dans la rue Fumal, proche de l'église St.-Loup (de style baroque, édifiée au XVIIe siècle), autre lieu culturel de la Ville, que Félicien Rops (1833-1898) fit découvrir à Charles Baudelaire (1821-1867), en 1866.

Notons que nous pouvons, au passage, agrémenter notre journée, d'une visite (payante) de la collection permanente du "Musée Félicien Rops" et/ou de son exposition "Henry de Groux (1866-1930). Maître de la Démesure", accessible jusqu'au dimanche 22 septembre.

Passant devant l' "Hôtel privé de Gaiffier d’Hestroye", édifié au XVIIIe siècle, site du"Musée provincial des Arts anciens du Namurois-Trésor d'Hugo d'Oignies" ("TreM.A"), où l'exposition "Ave Luïa. Un Regard brut sur l' Art religieux" nous attend jusqu'au 08 septembre.

Gagnons maintenant le "Jardin du Mayeur", voisin de travaux immobiliers présents à la place de ce qui fut, pendant près de cent ans, le cinéma "Eldorado" (1918-2016)...  Et pour aider à ces travaux, quoi de mieux qu'une  brouette géante, créée par Lilian Bourgeat...

... Et pour mettre en musique la poursuite des travaux, nous découvrons un second "Pupitre" géant, exposé, à proximité, sur une superficie de 330m², de la "Fresque des Wallons", réalisée en 2004, par des artistes lyonnais, aidés par des étudiants de l' "Ecole des Beaux-Arts", de Namur, et rénovée en 2017-2018, avec quelques nouveaux personnages, dont la championne olympique Nafissatou Thiam, l'abbé de la messe en wallon des "Wallonie", Paul Malherbe (1935-2017), et de la copie d'une "Amazone", du sculpteur dinantais Félix Roulin...

Dans ce même "Jardin du Mayeur", ainsi qu'en d'autres lieux de ce parcours de l'été 2019, nous pourrons revoir (ou découvrir) quelques-unes de la quarantaine de sculpures miniatures, réalisées et placées, en novembre 2017 - après l'avoir été à Barcelonne, Berlin, Londres, Malmö, Milan, Paris et Bruxelles -, par l'artiste espagnol Isaac Cordal , qui, depuis lors, nourrissent l’imaginaire des promeneurs que nous sommes...

Ainsi, en moins de deux ans, Namur sera passée du miniature au géant, grâce aux oeuvres, si différentes, d'Isaac Cordal  et Lilian Bourgeat, exposées dans le cadre des "Sculptures dans la Ville"...

Si Isaac Cordal éprouve de l’empathie envers ses petites gens et nous invite, au détour d’une rue, à réfléchir sur le rôle et la place que l’on occupe dans la société, jetant un regard neuf et curieux sur la Ville et ses habitants les plus fragiles, Lilian Bourgeat, quant à lui, par la taille XXL de ses créations, sort de leur banalité des objets du quotidien, ouvrant de nouvelles perspectives sur notre environnement, chahutant l'art contemporain, depuis une vingtaine d'années, avec son univers disproportionné.

... Cet événement étant une bien belle initiative, même si l'achat du "Banc Public" fut contesté lors d'un récent Conseil Communal, s'étant prolongé au-delà de minuit... Aux contestataires, le Bourgmestre de la Capitale walonne répond :"Si l'acquisition d'une oeuvre d'art n'a pas de prix, elle a un coût..."

Et Maxime Prévot de signaler que si certains lui repprochent de ne pas favoriser les artistes locaux, il réplique que la statue d'un "Molon", sur la Place Maurice Servais, a été réalisée par la sculpteuse namuroise Vinciane Renard...

... "Mais comment attirer des touristes étrangers, si nous n'acquérons pas des oeuvres d'artistes renommés, comme le sont, entre autres, le Bruxellois Olivier Strebelle (1927-2017/ "Cheval Bayard", en 1958/ndlr) ou l'Anversois Jan Fabre (" Searching for Utopia", emblême de l'événement "Facing time. Rops/Fabre", en 2015/ndlr)"...

"Embellir des lieux, parfois chargrins, par des créations artistiques, est un choix volontariste de la politique culturelle de la Ville, l'objectif étant d'intégrer l'art dans l'espace public, pour le rendre accessible au plus grand nombre et par la même, renforcer le dynamisme et l'attractivité du coeur de la Ville, à l'image de la fresque, que nous venons d'inaugurer, de l'artiste néerlandais Leon Keer, peinte, en trompe l'oel sur une façade des 'Archives de l'Etat'..."

... Et pour en revenir à Lilian Bourgeat, nous pouvons découvrir, en photographies, d'autres de ses créations, sises en d'autres villes, rendons-nous au pied du Beffroi - édifié en 1388, figurant sur la liste du "Patrimoine mondial de l'UNESCO" -, à la "Galerie du Beffroi" ...

"Passé maître dans l'art de la création XXXL, le plasiticien Lilian Bourgeat joue du sprectaculaire avec ses oeuvres gargantuesques... Métamorphoser le banal en insolite c'est son édée cool... Chacune de ses créations s'affranchit de son caractère usuel et familier, pour, finalement, rejoindre le pays de l'extraordinaire. De quoi bouleverser notre perception du réel et suciter l'étonnement du public solliciter à intervenir" ("Le Sculpteur qui voit Grand"/"Radar").

A souligner qu'aucun droit d'entrée n'est perçu ni pour l'accès à cette Galerie, ni tout au long de ce parcours (à l'exception de l'éventuelle visite des deux Musées) et que tant au "Jardin du Mayeur" qu'au "Clos culturel des Bateliers", les oeuvres de Lilian Bourgeat sont protégées de toute dégradation, ces deux sites n'étant pas accessibles durant la nuit. Ouverture de la "Galerie du Beffroi" : jusqu'au dimanche 21 juillet, du mardi au samedi, de 11h à 18h, le dimanche de 12h à 18h.

A souligner que cette exposition de photographies sera transférée au "Pôle culturel des Bateliers", du mardi 23 juillet au dimanche 25 aoüt, dernier jour d'accès aux oeuvres de Lilian Bourgeat, tant dans les jardins de l' "Hôtel privé Groesbeeck de Croix" et du"Pôle culturel des Bateliers", qu'au "Jardin du Maïeur".

Yves Calbert.

  • "Sculptures dans la Ville", à Namur : Lilian Bourgeat, jusqu'au 25 Août
  • Maxime Prevot siegeant sur le "Banc Public" de Lilian Bourgeat (c) "La Nouvelle Gazette"
  • L artiste assis sur son "Banc Public", au "Port Henry Hallet", a Jambes (c) "La Nouvelle Gazette"
  • Lilian Bourgeat assis sur une botte de trois metres de hauteur (c) "DH"
  • Une liliputienne admirant "Pupitre", pres de l acces au "Musee Rops" (c) "La Nouvelle Gazette"
  • Lilian Bourgeat et Maxime Prevot, ce dernier "activant" une oeuvre de l artiste francais (c) Valerie Sacchi
  • "Mesurer", dans le jardin du "Pole culturel des Bateliers" (c) DR
  • "Carre d Ardoises" d Anne Jonnes, dand la cour du (c) "Musee provincial Felicien Rops"
  • "Brouette", la brouette geante face a l arriere de l Hotel de Ville (c) "L Avenir"
  • Second "Pupitre", dans "Le Jardin du Mayeur", devant la "Fresque des Wallons" (c) DR
  • Renovation de la "Fresque des Wallons", avec Nafissatou Thiam rejoignant Justine Henin (c) "L Avenir"
  • En novembre 2017, Isaac Cordal, place ses personnages miniatures (c) Valerie Sacchi
  • Le "Molon" et sa sculpteuse namuroise Vinciane Renard (c) Christine Pinchard
  • "Searching for Utopia" (Jan Fabre) (c) "Pixel Komando"
  • Une bien sympathique fresque, "Vive Nameur po Tot", de "Kahef" (Sebastien Limbourg)  (c) "DH"
  • Une photo exposee, avec des ouvriers liliputiens et un cone de la route (c) DR/"Clunisois"
  • "Sculptures dans la Ville", à Namur : Lilian Bourgeat, jusqu'au 25 Août
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