Raoni de retour à Malmedy pour sauver l’Amazonie ( L’Avenir )

écrit par francois.detry
le 20/05/2019
« Mon dernier voyage, memoire de Raoni » ( Photos : F. Detry )

Le chef indigène est actuellement en voyage en Europe pour défendre sa lutte La rencontre Raoni et Malmedy : entre émotions et souvenirs (L' Avenir / Caroline Beauvois ) Ce dimanche matin, le légendaire chef indigène brésilien Raoni est venu rencontrer les Malmédiens, pour la troisième fois en 30 ans. Les yeux vifs, coiffé de sa couronne en plumes jaunes et son impressionnant labret placée sur la lèvre intérieure, le célèbre chef cacique Raoni Metuktire est revenu pour la troisième fois sur les terres malmédiennes. Après l’Élysée ce jeudi et avant le Vatican ce 27 mai, c’est au Malmundarium que le chef est venu parler de sa lutte contre la déforestation de l’Amazonie et de la défense des terres de son peuple. Et la foule était au rendez-vous pour l’accueillir! Un troisième et – probablement – dernier arrêt pour l’octogénaire dans la cité du Cwarmé, ville d’origine du réalisateur Jean-Pierre Dutilleux. C’est lui qui avait fait découvrir le chef indien au monde entier, grâce à son documentaire Raoni en 1976. En 1989, il était venu une première fois à Malmedy, au côté du chanteur Sting. Il était revenu ensuite une seconde fois en 2010. Alors que la lutte pour la défense de l’Amazonie brésilienne est soutenue internationalement depuis déjà trois décennies, Roani a donc entamé sa sixième tournée en Europe. Pendant trois semaines, et accompagné d’autres dirigeants indigènes de la grande réserve du Xingu, celui-ci lance son SOS pour l’Amazonie. SOS pour l’Amazonie Une tournée de plus donc, car aujourd’hui le danger se fait de plus en plus pressant. «Les choses se sont aggravées très rapidement depuis un an ou deux ans, suite au nouveau gouvernant brésilien; qui semble déterminé d’en finir avec les réserves indiennes et la forêt en elle-même, en la livrant aux intérêts de l’agrobusiness. C’est pour cette raison que nous faisons une campagne de plus. Parce que nous sommes très inquiets. Surtout le chef Raoni et tous les peuples indigènes au Brésil! Ils sont très inquiets de la situation dramatique en ce moment. Car il y a eu de nombreux assassinats d’écologistes depuis le début de l’année. Et Le chef indigène est actuellement en voyage en Europe pour défendre sa lutte. 217 écologistes et défenseurs de l’Amazonie ont été assassinés au Brésil l’an dernier», explique le réalisateur Jean-Pierre Dutilleux, à la base de l’association Forêt Vierge, l’un des premiers organismes à avoir lancé une campagne internationale de sensibilisation sur la déforestation de l’Amazonie. Si Raoni a de nouveau décidé de quitter sa forêt amazonienne, c’est pour soulever des fonds nécessaires afin de délimiter de nouveau le grand territoire de la réserve Xingu. «La végétation a repoussé, on ne sait plus où sont les limites. Les envahisseurs en profitent pour avancer de tous les côtés. C’est devenu une île verte au milieu des plantations OGM. Les rivières sont polluées par les pesticides et le mercure. La situation est vraiment grave! Car les Indiens, qui n’avaient jamais eu de cancers, attrapent aujourd’hui des cancers d’estomac et du foie, en buvant l’eau dans laquelle sont déversés tous ces pesticides. Le Brésil est le pays qui utilise le plus de pesticides au monde. D’ailleurs, uniquement cette année depuis l’arrivée de Monsieur Bolsonoaro, ils ont autorisé 200 produits toxiques supplémentaires pour accélérer la pousse du maïs et soja transgéniques, etc. Tout part à la dérive.» «La forêt, notre supermarché» Lors de la rencontre avec les Malmédiens, les chefs indiens Tapy Yawalapiti et Kaïlu ont également pris la parole, pour rappeler le lien très étroit qui lie la forêt à leur communauté. Alors que Tapy Yawalapiti a souligné l’importance de la spiritualité et des esprits, au sein de la communauté; Kaïlu, représentante des femmes d’Amazonie, a rappelé l’importante connexion de son peuple avec la nature. « La forêt, c’est notre supermarché. La forêt, c’est notre pharmacie, a lancé la cheffe amazonienne. Nous, les femmes, nous avons la responsabilité de transmettre notre culture et notre savoir aux enfants. Aujourd’hui, je suis très inquiète pour notre futur, votre futur et celui de nos enfants et petits-enfants. Tous ensemble, nous avons besoin de travailler ensemble pour préserver et sauver les poumons de notre terre.» «Je n’ai jamais accepté cette invasion dans ma réserve. Les tailleurs de bois, les chercheurs d’or, nous n’en voulons pas! Je ne vais jamais accepter de laisser pénétrer les entreprises minières et autres sur notre territoire. J’ai besoin de votre soutien!», a lancé Raoni, traduit en direct par Jean-Pierre Dutilleux. Après les discours, les dédicaces. Venu également dédicacer le nouvel ouvrage « Raoni, Mon dernier voyage » « Raoni, Mon dernier voyage », écrit par Jean-Pierre Dutilleux sur sa vie, le chef indien a échangé de nombreuses poignées de mains avec les citoyens venus à sa rencontre et a dédicacé d’un simple «R» souligné son ouvrage testament. Preuve de sa simplicité, la barrière de la langue s’est brisée d’un simple sourire et d’un regard. Une rencontre certes courte, mais qui aura, il est certain, marqué les nombreux citoyens venus à sa rencontre.

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« Mon dernier voyage, mémoire de Raoni » Qui est Raoni ? Raoni Metuktire a livré ses mémoires à Jean-Pierre Dutilleux. Un recueil - testament. «J’ai vécu une longue vie. Elle m’a donné joies et tristesses. Elle m’a aussi beaucoup appris. Pour moi, l’heure est venue de vous transmettre mon savoir.» À travers le livre Raoni, mon dernier voyage, le réalisateur malmédien Jean-Pierre Dutilleux nous livre l’histoire du dernier homme à plateau, Raoni. L’un des chefs les plus connus d’Amazonie. Celui qui s’est battu toute sa vie pour soutenir la cause des peuples autochtones et mettre en garde contre l’avenir sombre du poumon de la planète, en danger d’asphyxie. «Il est venu chez moi un mois au Brésil, où j’habite. Et il m’a raconté sa vie en détail, nous explique le réalisateur, en séance de dédicace au Malmundarium ce dimanche. Dans ce livre, vous allez découvrir comment Raoni vivait avant le premier contact avec le monde extérieur. Ensuite, toutes les phases d’initiation pour devenir chef. Et enfin, toutes les étapes de sa croissance politique, de sa renommée, qui l’ont amené aujourd’hui à devenir une icône mondiale de l’environnement.» C’est que depuis leur première rencontre en 1973, au plus profond de la forêt amazonienne, le chef Cacique n’est plus le même homme. «En une seule vie, il est passé de l’âge de pierre à l’âge d’internet», souligne Jean-Pierre Dutilleux. «Après ma mort, j’aimerais que les Indiens vivent tranquilles dans la forêt, qu’ils puissent chasser, pêcher et aussi chanter et danser au village. C’est cela la vie des Kayapos», livre Roani dans l’ouvrage, qui se veut également son testament, à découvrir dans le dernier chapitre.

Reportage - photos de Denis DOSQUET ( 0472 / 839294 ) : (https://www.facebook.com/373063956233715/photos/a.1036778649862239/10367...

Vidéo Vidéa : https://www.vedia.be/www/video/info/environnement/le-chef-indien-raoni-d...

Vidéo : https://www.facebook.com/franceinfovideo/videos/422384398577385/ « Raoni, mon dernier voyage ». Jean-Pierre Dutilleux, Arthaud (2019) 19€ ( En vente à la librairie Cunibert, Cheminrue à Malmedy )

© François DETRY Lien vers tous les reportages de François DETRY

  • « Mon dernier voyage, memoire de Raoni » ( Photos : F. Detry )
  • Les Kayapos
  • Arrivee de la delegation amazonienne a Malmedy
  • JP Dutilleux et la delegation amazonienne
  • Raoni, 89 ans
  • Tapy Yawalapiti, un chef de peuplade amazonienne
  • La foret amazonienne
  • Raoni et son celebre labret
  • Raoni pendant la seance de dedicaces avec JP Dutilleux
  • Raoni et le chanteur Sting
  • L'atographe de Razoni en bas de page
  • Le peuple Kayapo
  • Kaïlu, représentante des femmes d’Amazonie
  • M. Jo Bliesgen qui avait heberge Raoni lors de da premiere visite a Malmedy il y a 30 ans
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