Publications archaïques dans la presse provinciale et locale
Publications archaïques dans la presse provinciale et locale en province de Luxembourg, dont Houffalize et les communes voisines.
Il y a 60/65 ans, on pouvait lire dans l’Avenir du Luxembourg des informations sous un intitulé et avec un contenu qu’on n’imagine plus guère. Des exemples.
« Hyménée. On annonce le mariage entre… » Hymen était le dieu du mariage chez les Grecs, et un hyménée (masculin) était un chant nuptial.
« Acte de probité. On annonce que Monsieur Untel de Morhet (exemple) a trouvé un porte-monnaie contenant la somme de 48,50 francs. Il l’a rapporté à Monsieur le curé, qui l’a annoncé en chaire vérité. L’heureuse propriétaire a pu récupérer son bien. Félicitations à Monsieur Untel pour son acte de probité. »
« Acte de désespoir ». Suivait le nom de l’individu et la technique par laquelle il avait mis fin à ses jours avec succès.
« Denier de Saint-Pierre ». Il s’agissait d’une collecte de fonds en fin et en début d’année, par voie bancaire, adressée à l’évêché qui la transmettait au pape, successeur de Saint-Pierre. Cela s’appelait aussi « Étrennes pontificales ». L’Avenir du Luxembourg était la propriété de l’évêque.
Le relevé des étrennes était mentionné par tranches, deux ou trois fois par semaine.
On voyait donc, pour Houffalize, l’identité des donateurs et la somme précise (50 ou 100 francs en général, très rarement 500 ou 1.000 francs). Cette identification poussait bien sûr à l’émulation y compris, pour les gens capables de générosité, entre communes voisines... On pouvait également demander que son nom soit remplacé par « Ame » (anonyme). Il y avait parfois une très grosse sommes, jusque 5.000 ou même 10.000 francs.
Refus de reconnaissance des dettes. Enfin, mais c’était dans le journal toutes-boîtes local, le Courrier des Ardennes belges (éditeur Léon, puis Jacques Pesesse, atelier au niveau moins 1 de l’Archipel) paraissait de temps à autre une nouvelle qui se propageait comme une traînée de poudre. « Avis. Monsieur Prénom + Nom informe la population (ou Messieurs les commerçants) qu’il ne reconnaît plus les dettes contractées par son épouse Prénom + Nom ». Cela avait-il une valeur juridique? Non, mais de mémoire, jamais une épouse ne s'est permise de moufter...
Comme les divorces étaient extrêmement rares, souvent l’épouse fugueuse revenait rapidement au logis. Sinon son père, qui l'avait hébergée à la va-vite, la jetait carrément à la rue. Mais alors, pas de démenti, c’est la rumeur qui faisait loi de raccordailles.
René Dislaire © Houffalize, le 3 avril 2020