Lille 3000 : "Eldorado" : Parade (04 Mai) et Expositions, avec le Mexique à l'Honneur
La Ville de Lille étant décrétée « Capitale européenne de la Culture », en 2004, Madame le Maire, Martine Aubry créait l’inoubiable événement « Lille
2004 », bien soutenue par une dynamique équipe d’organisateurs, … différentes Villes belges présentant, également, leurs expositions.
Dans le cadre de « Lille 3000 », quinze ans plus tard, Martine Aubry et son équipe nous reviennent, une cinquième fois, après « Bombaysers de Lille » (2006-2007), « Europe XXL » (2009), « Fantastic » (2012-2013), « Renaissance » (2015-2016), dans le cadre de « Lille 3000 », avec « Eldorado », leur invité d’honneur étant le Mexique, cet événement s’étendant à la nouvelle Région des Hauts de France, 86 communes, sur 90, de la métropole lilloise participant à cette somptueuse organisation.
… Et pour ceux qui, parmi nous, aiment faire la fête, ne manquons pas d’être présents à Lille, pour une exceptionnelle Parade, aux accents latino-américains, reprogrammée, suite aux intempéries de ce dernier week-end, au samedi 04 mai, à 19h30, qui nous proposera, outre ses chars évoquant la Ville de Mexico, Oaxaca, Puebla, …, une traversée costumée du Centre de Lille, en danses et musiques, coordonnées par l’association roubaisienne « Art Point M » – assurant la promotion d’une culture urbaine décalée – et chorégraphiées par Sylvain Groud, directeur du « Ballet du Nord » de Roubaix.
Au programme, l’évocation d’ « El dia de los Muertos », des artistes Frida Kahlo et Diego Rivera, avec la présence de « bandas » et autres « Mariachis », qui défileront, entre autres, bien sûr, entre l’Opéra et la gare ferroviaire de Lille-Flandres, cette Parade empruntant les 250 m de la rue Faidherbe, renommée « Rambla », d’ores et déjà, bordée, non plus d’élèphants, comme pour « Bombaysers de Lille », en 2006-2007, mais bien d’animaux imaginaires mexicains, qui, d’un « Coyotte » (Opéra) à un « Chien Ardilla » (Lille-Flandres) sont des Alebrijes, nés de l’esprit de Pedro Linares Lopez, en 1936, qui, habituellement réalisés en papier mâché, ont été, ici, créés, essentiellement, en fibre de verre, afin de pouvoir braver les éventuelles intempéries, jusqu’au 1er décembre.
Ces sculptures monumentales éphémères ont été réalisées en partenariat avec les artisans du « Musée d’ArtPopulaire » et des « Ateliers El Volador » de la Ciutad de Mexico, avec le soutien de l’Etat mexicain d’Oaxaca, qui abrite les ateliers des plus grands artisans d’art, spécialisés dans la réalisation des
« Alebrijes », l’un de ceux-ci étant également présent à Roubaix, sans oublier que le dimanche 02 juin, se déroulera à Villeneuve d’Ascq, la « Fête des Géants et des Alebrijes ».
Parmi les très nombreuses expositions proposées par Lille 3000, notons :
– « Eldorama », jusqu’au dimanche 1er septembre, l’expo la plus vaste, présentée sur trois étages, par une cinquantaine d’artistes, au « Tri Postal », le
« vaisseau amiral » de l’organisation. Entre autres, notons la présence d’un mur de boîtes en bois (qui étaient utilisées par les cireurs de chaussures latinos) ; des photographies, grands-formats, du travail dans les mines brésiliennes (d’un panoramique sur des milliers de fourmis humaines grouillant au bas de la mine, jusqu’au gros plan d’un mineur au visage noirçi) ; d’une installation évoquant le premier pas de l’homme sur la lune ; d’une autre installation, avec une authentique embarcation pour réfugiés ; … ; … ; …
– « Intenso Mexicano », au « Musée de l’Hospice Comtesse » (sis à proximité de l’avenue du … Peuple belge), jusqu’au vendredi 30 août, avec de nombreuses peintures, dont celles, fort remarquées, de Diego Rivera (1886-1957), en n’oubliant pas la seule oeuvre, présentée dans le cadre
d’ « Eldorado », de sa célèbre épouse Frida Kahlo (1907-1954), qui dévoile les… larmes d’une noix de coco, semblant se référer à la fin de vie douloureuse de l’artiste, qui, pour raisons médicales, ne pouvait plus réaliser que des tableaux de petits-formats.
– « Tlacolulokos – Oaxacas à Los Angeles », jusqu’au vendredi 30 août, à l’entrée de ce même Musée, nous présentant d’immenses fresques de rues, réalisées, in situ, par Cosijosea Cernas et Dario Canul, descendants des indiens Zapothèques, fondateurs de« Tlacolulokos », un collectif de peintres soucieux detémoigner de l’important soulèvement populaire, qui survint en 2006, au sein de la cité-état d’Oaxaca, d’autres oeuvres murales de ces deuxartistes étant à découvrir à la « Maison Folie Moulins », ainsi que dans l’espace public lillois.
– « Mexicraneos, Calaveras », sur l’ « Ilot Comtesse », à proximité immédiate dudit Musée, jusqu’au vendredi 30 août, offrant à notre vue des crânes géants, customisés et colorés par différents artistes, créés pour le réputé « Dia de los Muertos » (« Jour des Morts »), une fête colorée, mélangeant les traditions aztèques et chrétiennes. A cette occasion, ils furent présentés au Mexique, le vendredi 02 novembre 2018, avant d’être exposés sur cet Ilot. D’autres crânes sont à découvrir à la station de métro et à la gare ferroviaire de Lille-Flandres, ainsi que dans divers Centres Commerciaux de la Métropole lilloise, nous rappelant que les « Fêtes indigènes dédiées aux Morts » figurent, depuis 2003, sur la liste du « Patrimoine culturel immatériel de
l’UNESCO »…
– « The U.S.-Mexico Border : Place, Imagination, and Possibility », à la « Maison Folie Wazemmes », jusqu’au dimanche 28 juillet, une exposition « coup de poing » dénonçant l’odieux mur que le Président américain fait construire entre les Etats-Unis et le Mexique, devant s’étendre sur près de 3 200 kilomètres, de l’Océan Pacifique, en Californie et Basse-Californie, au Golfe du Mexique, au Texas et dans l’Etat de Tamaulipas. Initialement présentée au
« Craft & Folk Art Museum », à LosAngeles, dans le cadre d’un ambitieux programme d’exploration de l’art latino-américain mis en regard avec la Ville de Los Angeles, sachant que des Mexicains nés aux Etats-Unis, ne se sont pas encore rendus au Mexique ou que des Américains travaillent au Mexique. Par le biais du design et de l’art, en tant que tel, des artistes mexicains et américains cherchent à montrer, comprendre et réconcilier la rupture provoquée par une frontière, à la fois réalité physique mais aussi sujet d’imagination et terrain d’expérimentation pour faire émerger des projets et trouver des solutions…Résultat de recherche d'images pour "USA - Mexico Border à Lille photos"
… Ainsi une oeuvre miniature nous montre, avec humour, des jeunes utilisant le mur comme filet pour jouer au « beach volley », alors que différentes photographies {(c) Pablo Lopez Luz} nous démontrent que finaliser cet odieux projet ne sera pas simple, des zones montagneuses désertiques étant supposées accueillir, à leur tour, cette bien triste séparation. A voir, également, un film documentaire nous permettant d’entendre les témoignages émouvants de réfugiés mexicains, ceci sans oublier de nous rendre au 1er étage, où, entre autres oeuvres, une fresque nous montre la palissade, honteusement déjà dressée, sur une plage mexicano-américaine, les gens se parlant d’un côté à l’autre de cette séparation,voulue par Donald Trump. Enfin, pour nous apaiser, au 2ème étage, des écouteurs nous permettent de profiter, confortablement installés, d’airs musicaux mexicains particulièrement bien choisis… Une expo qui se doit d’être visitée ! …
Dans cet esprit, « La dernière Porte », à « Lasécu », jusqu’au 11 mai, l’artiste mexicain Miguel Fernandez de Castro illustre la vie des O’Odham, habitants qui ont assisté à la division de leur territoire avec la création de ce même mur, ayant, néanmoins, pu conserver l’usufruit de ces zones à la nationalité incertaine, grâce à l’usage d’une … « porte » à travers ce mur…
Dans de prochains articles, nous évoquerons d’autres expositions et installations urbaines, comme « La Déesse Verte », à la Gare St.-Sauveur ; la
« Golden Room » et les « Golden Book », au « Palais des Beaux-Arts » ; l’ « Angry God », du « Soundwalk Collective », à l’église Ste.-Marie-Madeleine ;
« Curiosidad, les Collections d’Art populaire de Mexico », au « Musée d’Histoire Naturelle » ; les « Soles de Oro », de Betsabeé Romero, à la « Vieille Bourse » ; ainsi qu’à Tourcoing, « La Route des Plumes d’Or », de cette même artiste, à la « Maison Folie Hospice d’Havré » ; et « Les Enfants du Paradis », avant « Picasso Illustrateur », au « Musée des Beaux-Arts » ; sans oublier, à Mons-en-Baroeul, « Païtiti », du collectif péruvien « Detonador », entre l’Hôtel de Ville et la « Salle Allende » ; ou encore, à Lambersart, « Julien Salaud, Jungle et Sentiments », à la « Maison Folie Le Colysée » ; à Roubaix,
« Art textile contemporain du Mexique », à la « Manufacture » ; …
Notons encore, jusqu’au dimanche 26 mai, la participation d’habitants de la Métropole lilloise, partageant et cultivant très simplement quelques valeurs : l’ouverture culturelle, la convivialité et la participation à la vie locale, via leur événement, créé en 1999, qui permet à des artistes d’exposer leurs oeuvres aux « Fenêtres qui parlent », dont le sujet, cette année, est, bien sûr, l’ « Eldorado ».
Aux côtés de l’Ambassadeur du Mexique, à Paris, et de Madame le Maire d’Oaxaca, en présence de Stefaan De Clerck, Ministre d’Etat, ancien Bourgmestre de Kortrijk, et, depuis 2011, Vice-Président de l’ « Eurométropole Lille- Kortrijk-Tournai », ainsi que de Paul Dujardin, directeur général du « Palais des Beaux-Arts » de Bruxelles, et de différents responsables de la Métropole de Lille et des Hauts de France, Martine Aubry inaugura cet événement de prestige, ce dernier samedi 27 avril, à 17h, au sein de la « Gare St.-Sauveur », devant plusieurs centaines de spectateurs-visiteurs, des journalistes venus des Etats-Unis et du Mexique étant présents.
Concluons avec ces mots de Madame le Maire de Lille : « Nous avons besoin de rêver. Et, plus encore, nous avons besoin de rêver ensemble. Le thème de cette édition 2019 nous y invite : ‘Eldorado’ – ce pays fabuleux, regorgeant d’or, auquel rêvaient les Conquistadors espagnols. Dans un monde qui doute,
l’ ‘Eldorado’ nous invite à regarder vers l’avenir. Quels sont nos ‘Eldorados’ contemporains ? Lesquels, parmi eux, sont vertueux ? Vers quels mondes voulons-nous aller ? L’Art, parce qu’il nous fait regarder le monde autrement, peut apporter des réponses à ces questions… »
« Nous avons choisi de faire un focus sur le Mexique, … dont nous découvrirons l’immense richesse culturelle et la vitalité artistique à travers de nombreuses propositions. C’est une belle occasion de renforcer l’amitié entre nos deux pays, à une époque où les relations entre les Etats-Unis et les pays latino-américains sont fragilisées et où ceux-ci tournent leur regard vers l’Europe…Résolument pluridisciplinaire, explorant toutes les formes artistiques, des arts visuels aux arts vivants, en passant par la littérature ou la gastronomie… C’est une magnifique énergie collective, dont nous avons le secret, qui donne à ces événements l’élan qui fait tout leur succès… Plus que jamais, la culture est au centre de notre projet... Et voilà, là,l’un des plus beaux ‘Eldorados’ que nous n’ayons jamais atteint… »Résultat de recherche d'images pour "Lille 3000 ELdorado photos"
Prix des Pass (offrant le libre accès aux lieux et événements de « Lille 3000 », ainsi qu’aux musées membres de la « C’Art ») : 1. « C’Art » illimités, jusqu’au dimanche 1er décembre (transports non inclus) : 40€ (une personne), 60€ (2 personnes), 20€ (par jeune, de 18 à 25 ans inclus). 2. Incluant les transports (trains régionaux, métros et bus inclus) : 25€ (24h), 35€ (48h) et 45€ (72h). Réductions : de 18 à 25 ans inclus, seniors, groupes et familles nombreuses. Gratuité : jusqu’à 17 ans inclus, personnes à mobilité réduite (et un accompagnant par PMR), étudiants et professeurs en arts et demandeurs d’emploi. Pour les prix d’entrées par exposition et la présentation détaillée du programme, consultez le site web : http://www.eldorado-lille3000.com.
Notons encore que des prix réduits sont prévus pour les liaisons ferroviaires entre Bruxelles et Lille.
Yves Calbert.