"Cycle Ingmar Bergman", au "Caméo", à Namur, le 29 Octobre
A Namur, suite au retour des « Classiques du Mardi », devenus « Cinémardi », du « Secteur Cinéma » de la Province de Namur, au sein de sa « Maison de la Culture », rebaptisée « Delta », le « Caméo » a créé, le 16 septembre dernier, sa propre programmation classique du mardi, celle-ci étant, désormais, limitée à une seule projection, à 19h30, bénéficiant d’une présentation réalisée par une(e) animateur (-trice) des « Grignoux ».
En ce début d’année académique, c’est le Suédois Ingman Bergmann (né Ernst Ingmar Bergman/1918-2007) qui est mis à l’honneur, son film « Le
Visage » (Suède/1958/100 min./film nommé, en 1960, aux « BAFTA Awards ») étant à l’affiche du « Caméo », ce mardi 29 octobre, à 19h30.
Synopsis : « Sur la route Stockholm, en 1846, en pleine nuit, une troupe de bateleurs, menée par l’inquiétant magnétiseur Vogler, arrive dans une ville où elle est immédiatement escortée chez le consul, où le préfet de police et le docteur Vergerus fourbissent les actes d’un procès destiné à démasquer la supercherie des saltimbanques…
Pour « DVDKlassik », Olivier Bitoun écrivait, en 2006 : « Bergman use de la profondeur de champ, de la place des personnages dans le décor, avec autant de maestria qu’un Orson Welles (1915-1985), que par ailleurs il abhorre. Il s’oppose d’ailleurs à toute prise de vues qui n’est pas à hauteur d’homme, refuse les plongées et les contre-plongées, voire les plans d’ensemble, qu’il utilise avec une extrême parcimonie. Jamais Bergman ne s’écarte de la moelle épinière de son cinéma qui est l’homme. Ainsi aime-t-il les gros plans – le moyen le plus puissant mis à la disposition du réalisateur – comme celui saisissant de Vogler écoutant Spiegel décrire son agonie. Il aime filmer ses personnages seuls, de profil ou face caméra, les filmer de prêt, emplir le cadre de leurs regards et de leurs rides… »
« … ‘Le Visage’ fait resurgir toutes les figures de son cinéma. Il y a ces comédiens ambulants qu’il aime tant décrire, il y a le diable, il y a des enchantements et des songes. Il y a tout son univers et ses thèmes, ses symboles. Il y a l’imaginaire de leur auteur. Et au centre, il y a Vogler, le magnétiseur, le magicien, Bergman l’illusionniste… »
« … L’art est mensonge, illusion, et l’un des tours de Vogler est la ‘Laterna Magica’, une boîte capable de donner les mêmes visions irréelles à toute une assistance. Magie ou technique ? Peu importe, en fait. Si Vergelus y voit un tour de passe-passe digne d’un saltimbanque, pour Bergman c’est le cinéma, tout simplement. On pourrait voir en Vergelus le critique de cinéma, fasciné mais qui dans un même temps veut disséquer l’auteur de son vivant, effacer la magie en nommant et expliquant chaque chose… »
Et Olivier Bitoun de conclure : » ‘Le Visage’ est un film charnière, aboutissement et point de rupture, compendium et genèse, qui porte à chaque instant les affres d’un auteur exigeant, intransigeant quant à son art, passionné, indispensable. L’un des rares cinéastes qui ait porté le cinéma à un tel point d’incandescence. »
Pour les « Grignoux » : « A la fois drame et comédie, le film est un étourdissement manifeste de l’impureté, de l’illusion et du mystère… Composé à partir de thèmes chers au cinéaste (un univers entre songe et réalité, le questionnement sur le tangible et l’intangible…), ‘Le Visage’ est une œuvre brillante, drôle et effrayante, au ton expressionniste. »
Notons, enfin, l’impressionante liste de récompenses qui furent décernées à ce prestigieux cinéaste. Extrait :
* trois « Oscars du meilleur Film en Langue étrangère » :
en 1961, pour « La Source »
en 1962, pour « A travers le Miroir »
en 1984, pour « Fanny et Alexandre »
* un « César du meilleur Film étranger » :
en 1984, pour « Fanny et Alexandre »
* six « Golden Globes du meilleur Film étranger » :
en 1959, pour « Les Fraises sauvages »
en 1960, pour « La Source »
en 1974, pour « Scènes de la Vie conjugale »
en 1976, pour « Face à Face »
en 1978, pour « Sonate d’Automne »
en 1983, pour « Fanny et Alexandre »
* une Palme des Palmes, quatre Prix et une Mention spéciale du Jury, au « Festival de Cannes » :
en 1956,« Prix du meilleur Humour poétique », pour« Sourires d’une Nuit d’Eté «
en 1957,« Prix du Jury », pour « Le septièmme Sceau »
en 1958, « Prix de la meilleure Mise en Scène », pour « Au Seuil de la Vie »
en 1960, « Mention spéciale du Jury« , pour « La Source »
en 1973, « Grand-Prix technique », pour « Cris et Chutotements »
en 1997, « Palme des Palmes », pour l’ensemble se son oeuvre et le cinquantenaire du Festival
* un « Lion d’Or » et deux Prix, à la « Mostra de Venise » :
en 1958, « Prix de la Critique », pour « Les Fraises sauvages »
en 1971, « Lion d’Or », pour l’ensemble de sa carrière
en 1983, « Prix FIPRESCI », pour « Fanny et Alexandre »
* un « Ours d’Or » et un Prix, à la « Berlinale » :
en 1958, « Ours d’Or », pour « Les Fraises sauvages »
en 1962, « Prix OCIC », pour « A travers le Miroir »
* quatre « David di Donatello :
en 1974, « David du meilleur Réalisateur », pour « Cris et Chuchotements »
en 1984, trois « David du meilleur » : « Réalisateur », « Scénario », « Film étranger », pour « Fanny et Alexandre »
Pour le programme complet des « Grignoux », à Liège et à Namur, ainsi que les conditions d’accès, consultez : http://www.grignoux.be.
Yves Calbert.