A l'écran, "Les plus belles Années d'une Vie", de Claude Lelouch

écrit par YvesCalbert
le 02/08/2019
A l'écran, "Les plus belles Années d'une Vie", de Claude Lelouch

Avec « Les plus belles Années d’une Vie » (Fra./2019/90′), jusqu’au mardi 10 septembre, au « Caméo », à Namur, et au « Churchill », à Liège, ainsi que, toujours à Liège, jusqu’au mardi 03 septembre, au Sauvenière, et jusqu’au mardi 20 août, au« Parc », Claude Lelouch nous revient avec le dernier volet d’une trilogie, entammée, en 1966, avec « Un Homme et une Femme » (Fra./100′) et s’étant poursuivie, en 1986, avec « Un Homme et une Femme : Vingt ans déjà » (Fra./120′).

Synopsis : « Ils se sont connus voilà bien longtemps, dans ‘‘Un Homme et une Femme’, dont l’histoire d’amour fulgurante, inattendue, saisie dans une parenthèse devenue mythique, aura révolutionné notre façon de voir l’amour. Aujourd’hui, l’ancien pilote de course se perd un peu sur les chemins de sa mémoire. Pour l’aider, son fils va retrouver celle que son père n’a pas su garder mais qu’il évoque sans cesse. Anne (Annouk Aimée) va revoir Jean-Louis (Jean-Louis Trintignant) et reprendre leur histoire où ils l’avaient laissée… »

Laurence Hottart, pour« Les Grigoux » écrit : « Certes, le scénario de Lelouch tient sur une feuille A4, mais peu importe, car ce qui fonctionne ce sont les retrouvailles de ces deux géants du cinéma que le réalisateur entraîne dans une nouvelle histoire d’amour, faite cette fois de souvenirs, d’instants de lucidité, de moments de tendresse. Au fil de leurs rencontres dans le parc de cette somptueuse maison de retraite, on replonge avec délice – images d’archives aidant – dans l’atmosphère d’Un homme et une femme à travers quelques scènes qui sont désormais devenues cultes : l’étreinte des amants dans les draps froissés d’un hôtel de Normandie, la plage de Deauville. Mais aussi le plan-séquence de la traversée de Paris à l’aube, à 100 km/heure, issu d’un court métrage réalisé plusieurs années plus tard. Sans oublier les « chabadabada » de Francis Lai. Le processus est habile parce qu’il nous transporte complètement. Comment en effet ne pas être ému quand on passe des images magnifiques des deux jeunes amants (la photo de l’époque a ce grain inimitable) à celle de Trintignant, cloué dans un fauteuil roulant, l’œil éteint, le visage ravagé par le temps ? Anouk Aimée, elle, est toujours aussi belle, comme si le temps l’avait oubliée. Et puis, il y a la spontanéité des dialogues, leur simplicité, leur improvisation qui rendent cette rencontre tellement magique. On a envie d’y croire, de penser que même à 80 ans, tout est encore imaginable. Lelouch nous offre là un magnifique rendez-vous romantique avec deux personnages qui font ensemble le bilan d’une vie. »

Critiques de la Presse française :

– par Jean-Claude Raspiengeas, pour« La Croix » : « Loin d’être une œuvre funèbre, cet hymne à la vie et à l’amour, émouvant et gai, est irradié par la malice de Jean-Louis Trintignant et la beauté lumineuse d’Anouk Aimée… »

– par la Rédaction, pour « Le Parisien » : « Ecrit sur le fil du désir de faire confiance en la vie, ce film, présenté au ‘Festival de Cannes’, est de l’émotion pure, avec l’humour, la tendresse et l’imprévisible qui lui donnent toutes leurs nuances de saveur… »

– par Christophe Caron, pour « La Voix du Nord » : « Merci à Claude Lelouch d’avoir une fois encore réuni Jean-Louis Trintignant et Anouk Aimée. Et de les avoir filmés avec autant d’amour… »

– par Sophie Benamon, pour « Première » : « En retrouvant l’inoubliable tandem Jean-Louis Trintignant/ Anouk Aimée, il signe son plus grand film depuis près de vingt ans… »

– par Anne Dessuant, pour « Télérama » : « Un séduisant tête-à-tête, autant qu’un émouvant hommage au septième art… »

– par Clarisse Fabre, pour « Le Monde » : « C’est une relation tendre, légère et loufoque qui anime les deux personnages, dont la vieillesse et les regards émeuvent… »

– par Jérôme Garcin, pour « Le Nouvel Observateur » : « Pour cet instant magique où se reforme sous nos yeux, et sans illusions, le couple d’autrefois, où les regards d’Anouk Aimée et de Jean-Louis Trintignanttranspercent le temps, il faut voir ce film… »

– par Christophe Carrière, pour « L’Express » : « Trintignant bouffe l’écran, les mots sont délectables… »

– par Gilles Kerdreux, pour « Ouest France » : « Les voix, des gestes simples, quelques regards et sourires déclenchent l’émotion… »

– par la Rédaction, pour « Ciné Séries » : « Ce film est une oeuvre estrêmement touchante… »

Le premier film de la trilogie mettant en scène Anouck Aimée et Jean-Louis Trintignant, « Un Homme et une Femme » (Fra./1966/100′), obtint, en 1966, la « Palme d’Or » du « Festival de Cannes » ; en 1967, deux« Oscars » (ceux« du meilleur Scénario original », pour Claude Lelouch et Pierre Uytterhoeven, et « du meilleur Film étranger », ainsi que trois « Golden Globes » (du « meilleur Film étranger », du « meilleur Réalisateur » et de la
« meilleure Actrice dans un film dramatique », pour Anouk Aimée).

Un deuxième « Golden Globe du meilleur Film étranger » fut attribué, en 1996, à Claude Lelouch, pour « Les Misérables » (Fra./1975/174’/avec Jean-Paul Belmondo, Michel Boujenah, Philippe Léotard et Annie Girardot, cette dernière recevant, à cette occasion, l’un des trois « César » de sa carrière, celui du
« meilleur second Rôle »).

Dix ans avant « Les Misérables » et vingt ans après « Un Homme et une Femme », Claude Lelouch tournait « Un Homme et une Femme : Vingt ans déjà » (Fra./1986/120′).

… Et, « « chabadabada… », en ces mois d’août et de septembre, nous retrouverons donc Anne Gauthier (Anouk Aimée) et Jean-Louis Duroc (Jean-Louis Trintignant) dans le 3e opus de leur relation, 53 ans après le premier.

Tourné en treize jours, ce film, plein de nostalgie, restera, à jamais, le dernier ayant bénéficié des compétences musicales de Francis Lai, décédé en novembre 2018, qui assura la composition musicale de nombreux films de Claude Lelouch, dont les trois opus consacrés à « Un Homme et une Femme ».

Soulignons que Francis Lai a obtenu, en 1970, un « Oscar » et un « Golden Globe de la meilleure Musique de Film » pour « Love Story » (Arthur Hiller/USA /1970/99′).

Pour être en écho de l’actualité récente du « Grand Départ » du « Tour de France », organisé à Bruxelles, notons que Claude Lelouch réalisa un fort intéressant court-métrage documentaire intitulé « Pour un Maillot jaune » (Fra./1965/35′), particulièrement de circonstance, alors que nous fêtions, en juillet dernier, les 100 ans du maillot jaune et les 93 journées en jaune d’Eddy Merckx…

Parmi une cinquantaine de longs-métrages réalisés, notons celui qui fit l’ « Ouverture » du « Festival de Cannes », en 1972, « L’Aventure c’est l’Aventure » (Fra./120’/avec Johnny Hallyday, Aldo Macccione, LinoVentura, Juan Luis Bunuel, Michel Drucker,Yves Robert et Jacques Brel, qui fit la connaissance de sa dernière compagne, Maddly Bamy, durant ce tournage, offrant, l’année suivante, un rôle à Claude Lelouch dans son second et dernier film « Le Far West » {Fra.-Bel./1973/100′}).

Entre autres succès, n’oublions, pas non plus:

- « Les Uns et les Autres » (Fra./1981/185’/nommé pour 4 « César », en 1982/avec Géraldine Chaplin, Jean-Claude Brialy, Robert Hossein, Francis Huster et Jacques Villeret) ;
- « Edith et Marcel » (Fra./1983/162’/avec Evelyne Bouix, dans le rôle d’Edith Piaf, et Marcel Cerdan Junior, dans celui de son père) ;
- « Itinéraire d’un Enfant gâté » (Fra./1988/125’/ses acteurs, Richard Anconina remportant le « Grand-Prix d’Interprétation » du « Chicago International Film Festival ») et Jean-Paul Belmondo étant le lauréat du « César du meilleur Acteur »).

Si Claude Lelouch possède un style de tournage particulier, qui ne plaît pas à tous les cinéphiles, reconnaissons son grand talent, justement récompensé, lui qui fut fait« Commandeur de l’Ordre de la Couronne », à Bruxelles, en 2016, après avoir reçu un « Prix spécial pour sa Contribution exceptionnelle au Cinéma mondial », du « Moscow International Film Festival », en 2010, et un « Prix pour l’Ensemble de sa Carrière », du « Transylvania International Film Festival », en 2012.

Avec émotion, amour et tendresse au programme, laissons nous aller à un « chabadabada… chabadabada », en allant découvrir ce film qui fit, avec succès et en présence de Claude Lelouch, la clôture du 2e « BRIFF » (« BRussels International Film Festival »).

Soulignons que, cette semaine, le film « Les plus belles Années d’une Vie », est, aussi, à l’affiche d’autres salles, telles celles du « Vendôme », à Bruxelles, du « Pathé », à Charleroi, du « Ciné Centre », à Rixensart, du « Caméo », à Tamines, du « Wellington », à Waterloo, et du« Le Stockel », à Woluwe-Saint-Pierre.

Yves Calbert.

Photos : © « Metropolitan Film Export », sauf trois indications contraires.

  • A l'écran, "Les plus belles Années d'une Vie", de Claude Lelouch
  • Claude Lelouch (c) "Cineuropa"
  • En plein Tournage
  • (c) "Metropolitan Film Export"
  • (c) "Metropolitan Film Export"
  • (c) "Metropolitan Film Export"
  • (c) "Metropolitan Film Export"
  • Claude Lelouch decore, Elsa Zylberstein et Salvatore Adamo (c) Benoit Doppagne/"Belga"/2016
  • A Cannes, l equipe du film "Les plus belles Annees d une Vie" (c) "Le Soir"/2019
  • "Un Homme et une Femme" (1966)
  • "Un Homme et une Femme : Vingt Ans Deja" (1986)
  • "Pour un Maillot Jaune" (1965)
  • "L Aventure c est l Aventure" (1972)
  • "Les Uns et les Autres" (1981)
  • "Edith et Marcel" (1983)
  • "Itineraire d un enfant gate" (1988)
  • "Les Miserables" (1995)
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