« Photo-Book Festival » et « Biennale de l’Image possible », à Liège
A Liège, durant ces samedi et dimanche 17 et 18 mars, le bateau « Le Pays de Liège », amaré à hauteur du Parc de la Boverie, accueillera la seconde édition du « Photo-Book Festival », le « Festival international du Livre de Photographie indépendant », sa caravane étant installée à proximité, alors que len« Musée de la Boverie » accueillera, dans son auditorium, diverses rencontres et conférences, ainsi que des lectures de portfolios.
Le « Marché du Livre » de ce « Photo-Book Festival », nous proposera la présence de 35 éditeurs internationaux, originaires d’une dizaine de pays, le Prix « Bring Your Photobook » du livre auto-édité y étant décerné (annonce du lauréat, le dimanche 18, à 15h15), alors que plusieurs auteurs pourront répondre à vos questions et dédicacer leurs ouvrages.
Comme l’écrivent les organisateurs : « Le but premier du Festival est de faire connaître le dynamisme et les productions des éditeurs et des photographes, notamment belges, auprès d’un public plus large. La Belgique compte en effet un certain nombre d’éditeurs de qualité reconnus internationalement, qui vendent leurs livres dans le monde entier, mais qui manquent encore de visibilité chez nous. »
« C’est à ces acteurs que notre festival entend offrir une vitrine de choix. Par ailleurs, de nombreux éditeurs étrangers enrichiront l’événement de leurs points vues… Se voulant être une vitrine de la vitalité du secteur de l’édition photographique, … ce festival suscite nombre d’échanges à tous les niveaux, aussi bien entre professionnels, artistes belges et étrangers, qu’entre les créateurs et leur public… Cette année, le festival offre aussi la possibilité aux principales écoles belges de photographie de faire découvrir au public les productions éditoriales de leurs étudiants actuels ou diplômés… »
Le dimanche 18, de 12h à 18h, l’association bruxelloise « Recyclart », présentera, au « Musée de la Boverie », le (et oui « le » et pas « la ») « Fusée de la Motographie de Bruxelles », qui « ouvre ses 100 petites portes avec une installation autour d’images d’auteurs de notre plat pays. Non pas un vrai musée en dur donc, mais un musée itinérant dans la veine de Marcel Duchamp (1887-1968) et de sa ‘boîte-en-valise’. Un musée portatif. Une performance intime, visuelle et tactile unique. Les boîtes ont été fabriqués par des menusiers en formation, dans l’atelier bois ‘Recyclart Fabrik’. »
Notons aussi que le samedi 17, dès 21h, la Galerie d’Art contemporain « Les Brasseurs », sise depuis un an au N° 26 de la Rue du Pont, offrira à chaque artiste inscrit aux « lectures de portfolios » la possibilté de projeter, en boucle, une sélection de ses images, en alternance avec d’autres images réalisées par des artistes internationaux et sélectionnées par l’association « Lens Culture ».
Soulignons que ce second « Liège Photo-Book Festival », organisé, ce week-end, dans le cadre de la 11ème « BIP » (« Biennale de l’Image Possible »), programmée en huit lieux, jusqu’au dimanche 1er avril, l’un de ces divers lieux d’expositions étant « Les Brasseurs ». Ainsi, notre présence à cette soirée festive, nous permettra de découvrir la carte blanche offerte à Juliette Vignon, de l’ « ENSP » (« École nationale supérieure de la Photographie ») d’Arles, qui nous présente le travail de sept jeunes artistes diplômés de cette institution, à savoir Alfredo Coloma, Guillaume Delleuze,Jonathan lense, Robin Lopvet, Louis Matton, Lila Neutre et Rebecca Topakian, l’exposition s’intitulant « La Flamme double ».
Au « Musée de la Boverie », nous trouvons, jusqu’au dimanche 1rer avril, l’exposition centrale de la « BIP », qui nous présente un ensemble d’artistes, qui, « au travers de leurs différences, partagent bien des points communs : catastrophe, chaos, destruction, explosion, saturation, qui opèrent, comme un geste créateur, un mouvement de réinvention et de ré–enchantement, une opération de transfiguration, une production de troubles, de beauté critique et de couleur. Le corps y a une place centrale : qu’il s’agisse du corps représenté dans l’image ; de l’image construite comme un organisme ou une anatomie d’un nouveau type ; ou encore du corps en action. »
Ainsi, Dune Varela nous présente des oeuvres criblées de trous, l’artiste ayant tiré à l’arme à feu par l’arrière, un reliel bordant chaque trou se retrouvant côté face. De son côté, David De Beyter nous propose une voiture détruite, sise au centre de son impressionante installation, des photographies et une bande son rehaussant son travail. Egalement présente au sein de l’exposition « Fluo Noir », à « La Boverie », Viviane Sassen nous propose une intéressante série mettant la couleur noire à l »honneur.
Nettement plus modeste en superficie, au sein d’une maison privée, un autre lieu d’exposition, rehaussé d’un petit jardin, mérite le détour, l’accueillante
« Galerie des Drapiers », qui nous propose « Sous l’Image », une expo de deux artistes, Léa Belooussovitch et Jean-Pierre Ransonnet.
Au « Centre Wallon d’Art contemporain La Châtaigneraie », notons l’évocation de l’ « Image adolescente », vue par dix artistes, Charlotte Beaudry, Carole Bellaïche, Christian Carez, Sian Davey, Xavier Istasse, Jean Janssis, Sarah Kaliski, Amélien Ledouppe, James Mollisson et, Annie Van Germet. « Vidéo,
photographie mais aussi installation ou peinture, semblent fascinés par la définition toujours à reprendre de cette période transitoire et combien essentielle. L’image passe, fulgurante; elle nous rajeunit de plus en plus aisément, ment comme elle respire, mais meurt et s’évanouit aussi en accéléré. Finalement l’éternelle adolescente, d’une immaturité scandaleuse, d’une intime fragilité, mais d’une insondable séduction, ne serait-ce pas l’image elle-même ? » (Emmanuel d’Autreppe).
Quatre autres expositions – aux « Chiroux » (« Ultra Normal »), à la « Galerie Satellite », (« Only last Spring I started wearing Pink »), à la « Space Collection » (« Pussy ») et au « Cercle des Beaux-Arts » (« Ni ceci, ni cela ») – complètent le programme de la « BIP », qui espère, ainsi, « pouvoir transmettre une énergie; partager une vitalité irradiante, mutante, intense; un mouvement exubérant, lucide, décomplexé ; une présence et un présent. »
Dans leur présentation de l’édition 2018 de leur « Biennale de l’Image Possible », les organisateurs ajoutent : « Ces oeuvres témoignent plutôt d’un instant vivant, d’un état de vibration, d’un présent intense qui ouvre tant sur le doute que sur le potentiel de l’avenir. Dans cette liberté, dans ces apocalypses joyeuses, il y a l’écho de l’amour du destin du philosophe allemand Friedrich Nietzsche, ce cri «à aimer ce qui arrive, à accepter sa destinée», dans la douleur et la félicité. Il y aussi une invitation franche à partager cette chaleur circulante que l’on appelle sympathie: l’attirance pour ce qu’on ne connaît pas encore, l’effet mystérieux d’un corps sur un autre. »
Pour plus de renseignements, consultez les sites web www.bip-liege.org et www.liegephotobookfestival.be.
Yves Calbert.