"NiEt SCHIETEN" et autres evenements des "Grignoux", à Liège et a Namur
Ce lundi 15 octobre, à 20h, au « Sauvenière », à Liège, avant-première liégeoise de « Niet Schieten » (StijnConinx/Bel./2018/139’/une production de Jean-Pierre et Luc Dardenne), ce film ayant été projeté à deux reprises dans le cadre de la section « Cap sur la Flandre » du 33ème « FIFF », à Namur.
Synopsis : « Son père, fondateur d’une société, prenant sa retraite, Gilbert van der Steen en devient le patron. Alors qu’il se rendait chez ses parents, le 09 novembre 1985, il se rend, joyeusement, en famille, au ‘Delhaise’ d’Alost, où une bande de malfaiteurs commet une attaque sanglante. Ils tuent huit innocents, Gilbert, son épouse,Thérèze, et leur fille Rebecca, alors que leur fils, David, âgé de 9 ans, est grièvement blessé… »
Gilbert, Thérèze et Rebecca, achevés, d’une manière militaire, d’une balle dans la nuque, sont les trois dernières victimes de ceux que l’on appellera les « tueurs du Brabant », qui, entre 1982 et 1985 firent 28 victimes…
Un film fort, réalisé d’après des faits tristement réels, ces ignobles assassins, restant inconnus, en 2018, 33 ans plus tard, David Van der Steen, marié et père de famille, poursuivant le combat de son grand-père, Albert Van der Steen, aujourd’hui décédé, afin que la vérité éclate, enfin, au grand jour…
Avec Stijn Coninx, le réputé cinéaste flamand, nous suivons, à l’écran, la lente et douloureuse convalescencede David, receuilli par ses émouvants grands-parents, « mémé », Metje, ne voulant plus évoquer ce drame, alors que « pépé », Albert, qui, s’étant rendu au ‘Delhaise’ pendant la fusillade, informa un gendarme de ce qu’il avait observé, ce gendarme étant directement muté ailleurs…
Trois acteurs se succèdent, avec brio, pour interprèter le rôle de David, à 9 ans (Mo Bakker), 12 ans (Kes Bakker), jusqu’au moment où il est, enfin, écouté, 20 ans plus tard (Jonas Van Geel ),… des enquêteurs de Charleroi ayant été désignés pour reprendre cet énorme dossier, la traduction intégrale, du néerlandais au français, de ce dernier ayant terriblement retardé la progression de l’enquête…
Aucun sensationnalisme, aucune image sordide, ces faits sanglants étant relatés avec retenue, … voire, avec un peu de « poésie », lorsque nous retrouvons David, « mémé » et « pépé » (brillamment interprêté par Jan Decleir) roulant en cuistax sur la digue et se promenant sur le sable de la plage d’une station balénaire belge.
Pour peu, cette « belgitude » nous rappelle certaines images de « Franz » (Jacques Brel/Bel.-Fra./1971/90’/avec « Barbara », D. Evenou et J. Brel ), alors que nous venons d’évoquer le 40ème anniversaire du décès de ce dernier, lui qui fut l’acteur principal dans un film de Marcel Carné, « Les Assassins de l’Ordre »(Fra.-Ita./1971/ 107′), un titre que l’on pourrait donner à ceux qui ont tout fait pour retarder l’étude du dossier des « tueurs du Brabant » et … d’Alost.
« Belgitude » aussi que, dans sa version originale en néerlandais, à l’écoute d’expressions bien de chez nous,bien flamandes, quoique francophones, non utilisées aux Pays-Bas, telles, à de nombreuses reprises, le mot « voilà », mais aussi, et surtout, de cette phrase marquante , à l’origine du titre de ce film : « niet schieten, dat is mijn ‘papa’ « (ne pas tirer, c’est mon papa).
Mais que les images « poétiques » évoquées ne nous éloigne pas de la triste réalité relatée par ce film, qui utilise, à bon essient, des images d’archives, dont une séquence montrant Marc Dutroux sortant du Palais de Justice de Neufchâteau, le générique final méritant d’être vu, les photos des acteurs étant accompagnées de celles des personnes ayant réellement vécu ce drame…
… A noter que Stijn Coninx est le réalisateur de « Daens » (Bel.-Fra.-P.-B./1992/138’/avec Jan Declair), « Sœur Sourire » (Bel.-Fra./2009/120’/« Magritte des meilleurs Costumes »/avec Cécile de France et Jan Declair) et « Marina » (Bel.-Ita./2013/118’/Magritte du meilleur Film flamand en Coproduction », « des meilleurs Costumes » et des « meilleurs Décors » ).
La projection sera suivie d’une rencontre avec David Van de Steen, un survivant de la fusillade d’Alost, auteurdu livre éponime, adapté au Cinéma ; Stijn Coninx, le réalisateur ; Jan Declair, le « pépé », à l’écran, l’un des plus brillants acteurs des Flandres, et Viviane de Muynck, « mémé » à l’écran, une actrice ayant obtenu, au Théâtre, en 1987, aux Pays-Bas, un « Théo d’Or de la meilleure Comédienne » et joué, au Cinéma, dans« Le tout nouveau Testament » (Jaco Van Dormael/Bel.-Fra.-Lux./2015/113’/« Magritte du meilleur Film », « du meilleur Réalisateur », du « meilleur Scénario original ou Adaptation » et « de la meilleure musique originale »/avec Yolande Moreau & Benoît Poelvoorde).
Ce même lundi 15, au « Caméo », à Namur, à 18h, le « Service Cinéma » de la Province de Namur nous invite à un nouvel hommage à Jacques Brel, avec son « Récital de Knokke » (Bel./1963/35’/son et image restaurés, en 2017, par la « Fondation Jacques Brel » ), un concert filmé au « Casino » de Knokke, le 23 juillet 1963, à l’occasion du dixième anniversaire du début de sa carrière, en 1953, en ce même « Casino » de Knokke, à l’occasion d’un concours de chants, le jury lui accordant … l’avant-dernière place !…
Aussi, lorque ce « Casino » lui demandera de revenir à Knokke, accompagné de ses musiciens Jean Corti, Ricky Garzon, Gérard Jouannest et Robert Sola, Jacques Brel, qui n’avait pas oublié son échec de 1953, accepta, à la condition de toucher le plus important cachet de sa carrière, … alors qu’il lui arriva, parfois, de se produire gratuitement… C’est ce soir là, en 1963, à Knokke, qu’il interpréta pour la première fois sa chanson « Mathilde »(www.youtube.com/watch?v=qmNGqiJYZs4) ! …
Avant une rencontre avec l’une de ses trois filles, France Brel, ce premier documentaire musical sera suivi d’un second, « Brel parle » (Marc Lobet/Bel./1971/30′), dans lequel le « Grand Jacques » s’entretient avec Henry Lemaire, son dernier récitals’étant déroulé le 16 mai 1967, à Roubaix, un journaliste de « Nord Eclair », Albert Leroux, ayant écrit, le 18 mai 1967 : « La dernière de Brel, alors au sommet de sa gloire, était un tel événement que les places se sont littéralement arrachées. Des gens ont fait la queue toute la nuit et n’ont pas réussi à avoir de tickets. […] Une bête de scène ! Et le public hurle, trépigne, exige, comme si cette folle nuit ne devait jamais finir. Les applaudissements durèrent plus d’une demi-heure ! »
Extrait de cet entretien :
*J.B. : Ce qu’il y a de difficile, pour un homme qui habiterait Vilvoorde et qui voudrait aller à Hong Kong, ça n’est pas d’aller à Hong Kong, c’est de quitter Vilvoorde
*H.L. : Tu bois, tu fumes ?
*J.B. : Oui, mais moins qu’avant, je bois beaucoup moins qu’avant. Je fume beaucoup et je travaille beaucoup.
*H.L. : Tout ça c’est pas très bon pour la santé ?
*J.B. : Mais vivre, c’est très mauvais pour la santé. Il n’y a rien qui use plus un homme que vivre. Alors autant vivre en ayant des sensations que vivre sans avoir de sensations.
Egalement au « Caméo », à Namur, ce mardi 16, à 12h et à 20h, dans le carde des« Mardis du Cinéma » du « Service Cinéma » de la Province de Namur, projection d’ « Aqua et ses Compagnes » (Antonio Pietrangeli/ Ita./1960/119’/avec Emmanuelle Riva, Simone Signoret et Marcello Mastroianni ).
Synopsis : « Après que leur maison close ait été fermée, quatre prostituées s’établissent à leur compte en ouvrant un restaurant. Mais une de leurs anciennes relations, un homme du milieu, se manifeste bientôt pour les faire travailler sous sa coupe… »
« Cette pépite italienne des années soixante, nous offre une vision de la condition féminine à la fois sombre dans le propos et solaire dans le style… On déguste ce film comme une savoureuse madeleine dont le goût se situe quelque part entre le drame néo-réaliste et la comédie italienne et dont le féminisme sensible revêt aujourd’hui un caractère quasi-prophétique. » (Catherine Lemaire/« Les Grignoux » )
« Antonio Pietrangeli (1919-1968, ndlr) reste fidèle à l’essentiel de son œuvre : brosser un tableau de la condition féminine dans l’Italie de l’après-guerre en se plaçant résolument du côté des femmes. Ici, chacune vit un dilemme dramatique particulier dont le point commun est la pression exercée par l’hypocrisie d’une société catholique, patriarcale et capitaliste. Dans cette Italie-là, on méprise officiellement les putes tout en ayant volontiers recours clandestinement à leurs services. » (Catherine Lemaire/« Les Grignoux)
… Et quelle distribution, avec :
Simone Signoret (Henriette Charlotte Simone Kaminker/1921-1985), lauréate, entre autres, d’un »Oscar de la meilleure Actrice », en 1960 ; d’un « César de la meilleure Actrice » et d’un « David di Donalello de la meilleure Actrice », en 1978 ; d’un »Prix d’Interprétation féminine », au « Festival de Cannes », en 1959 ; d’un « Prix de la meilleure Actrice », à la « Berlinale », en 1971 ; et de trois « BAFTA de la meilleure Actrice étrangère », en 1953, 1958 et 1959.
Emmanuelle Riva (1927-2017), lauréate, entre autres d’un « César de la meilleure Actrice », d’un « PrixLumières de la meilleure Actrice », et d’un « BAFTA de la meilleure Actrice », en 2013 ; et « Palme d’Or », au « Festival de Cannes », en 2012 ; sans oublier des « Prix de meilleure Actrice » à Boston, Los Angeles, New York, en 2012, ainsi qu’au Mexique, en 1962.
Marcello Mastroianni (1924-1996), lauréat, entre autres, d’un « Golden Globe du merilleur Acteur », en 1963 ; de deux « Prix d’Interprétation masculine », au « Festival de Cannes », en 1970 et 1987 ; de deux « BAFTA de meilleur Acteur étranger », en 1964 et 1965 ; et de quatre « David di Donatello », deux de « meilleur Acteur italien », un de « meilleur Acteur principal » et un « pour l’Ensemble de sa Carrière », entre 1964 et 1986.
Programme détaillé et conditions d'accès sur le site web : http://www.grignoux.be.
Yves Calbert.