6ème « Prix du Jeune Public » / « Brussels Film Festival »

Organisé et présenté par l’ « Académie Européenne de Cinéma » et l’« European Film Academy (« EFA ») Productions », le 6ème « Prix du Jeune Public EFA » 2017 réunit 36 villes de 31 pays européens, dont la Belgique, bien sûr, Bruxelles y participant pour la seconde année.

Pour la deuxième fois, également, Berlin figure sur la liste des villes participantes, invitant, cette année, le 07 mai, à l’occasion de la « Journée du Film pour Jeune Public », des élèves de ses écoles, ainsi que d’autres adolescents inscrits dans des classes d’accueil pour enfants réfugiés, ces derniers répondant à l’invitation des organisateurs, soucieux de contribuer ainsi à l’intégration, en réponse à la situation européenne actuelle.

Comme dans 30 autres pays, ces adolescents, âgés de 12 à 14 ans, visionneront les trois films nommés, en discuteront entre eux et, en tant que membres du jury pan-européen, voteront pour désigner celui qui, selon eux, est le meilleur film destiné à un jeune public, leur choix étant communiqué à des responsables de l’ « EFA », réunis à Erfurt (Allemagne) via une conférence vidéo, par leur porte-parole respectif. A Bruxelles, nos adolescents seront accueillis à « Bozar », en partenariat avec « Filem’On », afin d’assister à la projection des trois films retenus. Quant à la Remise des Prix, elle sera diffusée, en « live streaming », sur www.europeanfilmawards.eu.

Les trois films nommés sont:

* « Goodbye Berlin » (Fatih Akin/fiction/All./2017/93’/voyage d’un été que Maik & Tschick n’oublieront pas)

* « Ma Vie de Courgette » (Claude Barras/animation/Sui.-Fra./adapté d’un roman de Gilles Paris/2016/66’/ lauréat de 2 « César » 2017, du meilleur film d’animation et de la meilleure adaptation/ »Cristal du Long-Métrage » et Prix du Public, du « Festival International du Film d’Animation d’Annecy » 2016/après la mort soudaine de sa mère, Courgette lutte pour trouver sa place dans le monde).

* « The Girl Down Loch ÄnziI » (Alice Schmid/documentaire/Sui./2015/87′/l’été décisif d’une jeune fille de 12 ans qui vit dans une région rurale isolée et magnifique de Suisse).

Notons qu’en 2016, le « Prix Jeune Public EFA » fut attribué à la jeune Française Emilie Deleuze, pour son film « Jamais contente » (Fra./adapté du roman « Le Journal d’Aurore » de Marie Desplechin/2016/89’/autour de l’adolescence tourmentée d’Aurore, 13 ans, se mettant à lire et devenant la chanteuse d’un groupe rock), un long-métrage bien en rapport avec l’âge des jeunes juristes, de 12 à 14 ans, devant désigner le meilleur film.

Souhaitant, un an plus tard, de bonnes délibérations à ces nombreux adolescents, il est à souligner, pour les non initiés, que l’ « European Film Academy » réunit plus de 3.000 professionnels du cinéma, dans le but de promouvoir la culture cinématographique européenne.

Et à ce propos, lisons les propos de Wim Wenders, cinéaste allemand et Président de l’ « Académie Européenne de Cinéma »: « L’Europe a une très belle image dans le monde, mais pas chez elle. C’est pourtant sur les émotions, et non sur la législation, qu’elle pourra se construire. L’introduction de cours de cinéma dans les cursus scolaires (de l’enseignement secondaire, ndlr) serait donc bénéfique, permettant aux jeunes de s’approprier l’Europe et ses valeurs, tout en apprenant l’écriture de l’image. »

… A méditer par nos Ministres de la « Fédération Wallonie-Bruxelles » et de la « Région de Bruxelles Capitale », qui ont pris la triste décision de supprimer tout subside en vue de l’organisation, en juin 2017, du « Brussels Film Festival », créé en 1974 et dédié au Cinéma européen depuis 2003. Peuvent-t-il revoir rapidement leur décision,cet important Festival portant bien haut le nom de notre capitale flamande, fédérale et européenne, attirant des milliers de professionnels, et autres festivaliers, issus des 4 coins de l’Europe?

L’annulation pure et simple, faute de subsides, serait regrettable, non seulement pour le secteur « HORECA », mais surtout pour le Cinéma belge et européen, ses réalisateurs, acteurs et producteurs, et pour nos jeunes, alors même que ces mêmes Ministres soulignent, plus que jamais depuis les horribles attentats de Bruxelles, Paris, Nice, Berlin, …, l’importance de la Culture, et donc du Cinéma, au sein du processus éducatif.

N’oublions pas que le « Brussels Film Festival » organise, outre son riche programme de projections, de nombreuses rencontres professionnelles et leçons de Cinéma, ouvertes à tous, des ciné-concerts offrant de sains divertissements à ceux qui ne savent que faire de leurs soirées. Plus nous pouvons intéresser les jeunes de milieux défavorisés à la Culture, moins ils penseront à rejeter notre société. A méditer, notamment par Madame Alda Creoli, notre Ministre régionale de la Culture.

Alors oui, tous ensemble, avec de nouveaux sponsors privés, sauvons le « Brussels Film Festival ».

Yves Calbert.